samedi 20 mars 2010

Shohei Imamura - "Unagi"

   
Hier, j'ai regardé un film. En japonais. Sous-titré en chinois. Avec un mec qui cause avec une anguille. Qui ne lui répond pas. Et pour cause, c'est une anguille. Même pas une belle anguille. Une anguille filmée sans art. Bêtement anguille. Sans plus.

"Le temps n'a pas la même valeur pour tout le monde",  "Quitte à s'ennuyer, autant aller jusqu'au bout", "Pfff, quelle snob! Peut pas aller sur FB, comme tout le monde? (Ou écrire un blog?)" J'entends déjà les commentaires.

Oui, bon, à première vue, faut être désespéré pour faire un truc pareil, c'est vrai. Mais le pire, c'est que j'ai non seulement bien aimé, mais ne me suis pas sentie le moins du monde handicapée par les langues. Non, je ne parle pas du tout japonais, ni ne lit le chinois. Mais pas besoin de maîtriser les langues pour comprendre "Unagi". Ce film est avant tout un film esthétique, d'atmosphère, qui exprime les émotions, la rédemption, la détresse. Un film lent. Et beau. A ne pas regarder n'importe quand, bien sûr, mais à admirer tranquillement le jour où on veut regarder quelque chose d'un peu différent.

Résumé: Un homme surprend sa femme avec un autre homme. Il la poignarde et va se rendre à la police. Huit ans plus tard, il sort de prison, tenant dans un sachet de plastique: une anguille. Il s'installe alors dans la banlieue industrielle de Tokyo, s'occupe de son anguille, retape une bicoque, soigne son anguille et ouvre un salon de coiffure. Mais un jour, il  tombe par hasard sur une jeune fille qui vient de commettre une tentative de suicide et la sauve. Elle le rejoint malgré lui pour l'aider au salon de coiffure, mais n'arrive pas à percer l'écorce de cet homme renfermé, qui réserve ses émotions, son amitié et sa passion à son anguille.

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