lundi 7 avril 2014

"Les courants fourbes du lac Tai" - Qiu Xiaolong


Polars écolo chinois

En 2008 j'avais publié sur le blog des Chats de Bibliothèque un billet sur "Visa pour Shanghai", un polars de Qiu Xiaolong qui m'avait très moyennement emballée (je réalise maintenant que je ne l'avais même pas pas publié sur ce blog). Il m'a donc fallu six ans pour ouvrir un deuxième roman de cet auteur et, cela tombe bien, Qiu Xiaolong plonge son personnage, l'inspecteur principal Chen Cao, dans une intrigue écologiste - traitant ainsi du problème des coûts réels du spectaculaire développement chinois et de la difficulté de les résoudre dans le système politique en cours, des tensions entre le besoin absolu d'accroître le PIB et la prise de conscience de plus en plus forte du problème écologique et du besoin d'un développement durable.

Pourquoi cela tombe-t-il bien? Parce que tandis que je lisais ce roman, la petite ville côtière de Maoming s'enflammait contre une usine chimique en ville et la répression violente a démontré combien il est plus facile d'être un activiste écolo en Suisse qu'en Chine - Qiu Xiaolong aborde d'ailleurs ce point à travers l'exemple de deux activistes écologistes: la séduisante Shansan dont l'inspecteur tombe amoureux et Jiang - que l'on ne voit pas mais qui serait peut-être inspiré de Wu Lihong, un militant écologiste, selon le Nouvel Observateur du moins. On reconnaît en effet son histoire en filigranes.

Résumé:
L'inspecteur principal Chen Cao de la police de Shanghai est envoyé par un haut cadre du Parti dans le très sélect Centre de repos pour Cadres du Parti à Wuxi, au bord du Lac Tai, pour une semaine de "vacances". Rapidement, au hasard d'une rencontre dans une gargote avec une charmante spécialiste de l'environnement, il apprend que le lac est gravement pollué par les usines chimiques qui l'entourent et qu'il vaut mieux ne pas en consommer les produits. C'est alors que le directeur de l'usine chimique no. 1 de Wuxi est assassiné. Les écologistes seraient-ils en cause? C'est sur eux du moins que se rue la sécurité intérieure. Chen Cao, partagé entre son anonymat de policier en vacances et son besoin de résoudre l'enquête, la subjectivité auquel l'expose un amour naissant et son devoir de policier, les tensions avec la sécurité intérieure qui pourrait menacer ses intérêts personnels et  le besoin de justice, va mener une enquête difficile en arrière plan tout en laissant le charme du lieu et le drame en cours lui inspirer un long poème. Car le message sur la protection de l'environnement ne passerait-il pas mieux auprès des chinois, s'il leur est présenté à travers la poésie?

dimanche 6 avril 2014

Symphonie printannière à Canton


C'est le printemps :-) Oh joie! Ma saison préférée.

Mais comme je l'ai déjà mentionné, les saisons à Canton sont parfois extrêmes - sauf l'hiver.

Les cantonais disent qu'à Canton il n'y a ni printemps ni automne - je ne suis pas vraiment d'accord. Il y a le doux mois de novembre - 25 degrés - beau temps - qui s'apprête bien au balades et le capricieux mois de mars - pluvieux et gris mais ni chaud ni froid (ou un peu des deux histoire de tomber fréquemment malade) suivi des tempêtes d'avril qui accompagnent les floraisons.

On pourrait se dire qu'avec toutes ces tempêtes violentes qui déferlent sur les arbres en fleurs il ne devrait plus y avoir une seule fleur debout - c'est ce que j'ai craint quand munie de mon appareil j'ai fait une sortie prudente (en croc's) lors d'une belle journée ensoleillée - mais il faut croire que les arbres d'ici ont l'habitude de se faire secouer et leurs fleurs sont bien accrochées. Si j'ai raté la floraison des cerisiers en pleine grisaille du mois de mars (et dire que Sakura au Japon c'est maintenant - pendant que j'écris ce billet - j'avoue avoir sérieusement songé à aller passer le weekend à Kyoto :-), j'ai eu un instant l'illusion d'y être quand même grâce aux fleurs roses et blanches des Bauhinie (arbre à orchidées). Il y en a partout - le long des routes, dans les parcs... C'est magnifique. Au fait, le saviez-vous? C'est la fleur de Bauhinie qui est représentée sur le drapeau de Hong Kong.

Bauhinia en fleurs dans le parc Yuexiu à Canon

Bauhinia en fleurs dans le parc Yuexiu à Canon

Bauhinia en fleurs dans le parc Yuexiu à Canon
Les manguiers aussi sont en fleurs - de petites grappes de fleurs blanches et jaunes qui font penser à des fleurs d'orpin - gare aux rhume des foins!

Manguier en fleurs dans le parc de BaiYun
Des fleurs dont je ne connais pas le nom (peut-on m'aider?)
La vie en rose


Hier je suis partie explorer le sud et je me suis retrouvée au nord - c'est comme ça quand on prend le métro du mauvais côté - j'ai donc revisiter le parc de Baiyun qui m'a toujours offert de belles découvertes - mantes religieuses, aristobia approximator... Les éternels photographes sur le pont guettent toujours le martin pêcheur qui nourrissait son petit des poissons que les photographes lui lançaient (leur but étant de faire une splendide photo du martin pêcheur surgissant de l'eau avec le poisson - pas facile il faut admettre - il faut d'abord faire la mise au point sur l'eau (difficile et flou) au bon endroit - où tombera le poisson - que le martin pêcheur s'y intéresse - après tout ça fait toute la journée qu'on lui jette du poisson - et mitrailler plus vite que l'oiseau qui est franchement véloce. Autant dire que je ne l'ai pas eu cette fois mais j'ai quand même pris quelques beaux clichés lorsqu'il se posait sur l'arbre avant de plonger et lorsqu'elle nourrissait son petit.

Cliquer pour agrandir cette attendrissante scène maternelle (ou
paternelle - pour ce que j'y connais en oiseaux...)

Cliquer pour agrandir
 

J'en ai profité pour prendre les iris qui sont aussi en fleur. C'est beau, les iris!


Finalement, la journée n'aurait pas été complète sans un petit dragon:

Quoi c'est un lézard? Cliquez sur l'image pour voir un peu!

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