samedi 28 décembre 2013

Sinisation 2: nippes, tifs et ours


Existentialisme, bling bling, parures et pyjamas

Attention, ce billet parle de cheveux, de FB et d'ours. J'arriverai bien à les réunir d'une manière ou d'une autre en forçant un peu.

Certaines scènes de ce billet sont à deux doigts d'être censurées par son auteur.

Fantasme - je me serais
volontiers vue comme ça
...
... mais je me sens plutôt comme ça...
Illustration de Gabriella Barouch
Un jour, quelqu'un m'a traitée d'ours. Comme ça, sans prévenir. Blam. Toi, de toute façon,  t'es un ours (elle a pas dit UNE ourse, elle a dit un ours.) C'était la belle époque des débuts de Facebook, quand on ne savait pas trop quoi y dire et n'avait pas besoin de le faire, se contentant de multiples jeux: offrez des pots de fleurs qui poussent en plusieurs jours, des boules de Noël avec de la neige qu'il faut secouer et ensuite attendre - 3 jours là aussi parce que c'était de la neige très très volatile - pour qu'elle se dépose et qu'on voie le cadeau... tu m'offres une boule je t'offre une boule on s'offre des boules... et des plantes... et on se connecte pour voir comment ça a évolué, ce qu'on a reçu et hop... merci de m'avoir envoyé quelque chose, maintenant je t'envoie aussi un truc... Ma page FB n'était pas tant une page de partage d'infos, d'images et d'humeurs (et de pétitions... c'est quand même le meilleur moyen d'emmerder ses amis avec des pétitions sans se faire engueuler parce qu'on l'a envoyé sur leur mail) - mais un étagère de cadeaux inutiles, souvent laids, rigolos dont on commençait à se lasser quand FB a fait sa grande révolution. Tiens... je m'enlise... je suis partie d'un ours. Oui, parce que c'était aussi la grande période des tests: quel amoureux te va le mieux, quel personnage de conte es-tu, quel personnage de Harry Potter es-tu et bien sûr, quel animal totem as-tu (ou quel animal est ton âme? Juste, il y avait la Boussole d'or qui faisait une after tabac - réédité - j'avais d'ailleurs beaucoup aimé - quel est ton Deamon, donc. Et voilà-t'y pas - j'ai dû le faire exprès, que je tombe sur des ours. Moi qui avait toujours pensé que mon animal serait le loup (des steppes - solitaire le loup - faudrait pas me prendre pour une bête de meute qui hurle en harmonie - rien que d'entonner un hymne ça me fout des boutons) mais c'est un peu prétentieux quand même - ou le cheval (vu que j'ai toujours voulu en avoir un - symbole de la liberté, des routes que l'on prend - voyageur au pas lent et rythmé, à l'odeur et au corps chaud, à la fois monture et compagnon - mais qui vit lui aussi en horde, qui partent dans de grands galops synchronisés - synchronie - beau mot - pas moi du tout ça. Restait l'ours qui colle plutôt bien. Animal de forêt - mon environnement préféré - plutôt lourd et pataud mais agile (là on s'éloigne, je suis quand même née avec 4 pieds gauches) et solitaire, il aime bien mener sa vie tranquille loin des emmerdeurs et des emmerdements - soit-il béni!

C'est pas moi. Mais j'adore
ce qipao (au cas où mon anniversaire
arrive en mars) et ça illustre bien
mon propos sur la beauté du vêtement

traditionnel chinois
Bon, je reviens en Chine (où je n'ai pas rencontré beaucoup d'ours - aperçu un qui détalait en Thaïlande - à collier - vous m'en direz tant, j'ai vu une tâche brune foncée courir sur du jaune dans le crépuscule). Mais on y aime beaucoup les peluches - les teddy à la japonaise, mi manga mi nounours. C'est ainsi que je reviens à mon article précédent sur la sinisation. J'avais peu mentionné les effets qu'a eue la Chine sur ma tenue vestimentaire. Pour une bonne raison d'ailleurs - je n'aime pas beaucoup le style de vêtements portés par la plupart des chinois - en dehors des vêtements traditionnels, c'est surtout du bling bling: plein de petits brillants partout, textes en pseudo anglais, volants, petits nœuds, dentelle, classique enfant sage (britannique), décontracté baskets (rarement neutres) jeans (avec des trucs collés dessus, talons hauts, breloques et sacs pseudo-Gucci... Autant le dire, il est rare que je craque pour un vêtement ici - mais ça m'arrive quand même. Il y a d'abord eu les qipaos, faits sur mesure - j'adore! Les ombrelles, que j'ai déjà mentionnées et qui rendent les chinoises si élégantes lorsqu'elles s'harmonisent à leurs belles robes d'été - et, pour l'hiver, les pyjamas - pour lesquels le mot "craquer" ne s'impose pas. Disons plutôt que là, je cède.

Ca c'est moi - désolée de décevoir.
Ok, je me suis pas coiffée, je suis en
mode cocooning et c'est pas un pyjama
Certes, j'aurais pu trouver plus neutre
comme habit chaud - mais c'est doux et
vraiment très chaud et je sors pas avec.
Enfin si, pour sortir la poubelle.
Mais mes voisins, eux,
ils font leur courses en pyjama
molletonné. Et mes élèves viennent en
classe déguisés en ménagerie - avec une
prédominance pour les pandas.
Là, ce n'est pas une question de goût. C'est une question de confort. Au sud de la Chine, en hiver, il fait moins froid qu'au nord, certes, mais il n'y a pas de chauffage. 10 degrés dehors - il suffit d'un peu de pluie ou de vent nordique et l'appart se transforme en frigo - sans rire, l'eau est aussi froide que si on la sortait du réfrigérateur. Bonnet de ski pour dormir, et pyjamas renforcés, en peluche, en doudoune, calfeutrés, moltonnés, sont de mises - même avec le petit radiateur électrique. Sortir de la douche (ou ne serait-ce qu'y entrer) avec le sol glacial - tient de l'exploit et le matin, s'extraire de ses plumes chaude à 6 heures devient impossible. Seul un besoin urgent éjecte le dormeur hors du cocon tiède et duveteux vers la grotte froide de la salle d'eau. C'est ainsi que j'ai fait l'acquisition d'un pyjama en peluche. Tout doux, super chaud - avec lequel je ressemble à un ours - au sens propre. Mon pyjama EST un ours, qu'on se comprenne bien. Dans un pays ou c'est la mode de se mettre des oreilles d'animaux sur la tête, cela paraît tout à fait normal. Je me dis quand même que je porte, à 40 ans, des trucs que j'aurais adorés à 7 ans. Mais c'est confortable!!! Il y a un autre avantage: je suis déjà prête pour participer à toutes les manifs pour sauver l’Arctique et les ours blancs.
Autre sinisation non mentionnée -  le bling bling, non pas vestimentaire, mais capillaire. Là je dois avouer que je suis passée de "ah! Quelle horreur!" à "Hmmm! c'est quand même pas mal sur des cheveux" - suivi de "y a-t-il un petit trésor à ajouter à ma collection?" Et c'est ainsi que je me suis mise à collectionner des bijoux pour cheveux d'abord traditionnels, en argent (ceux-là je les ai toujours trouvés beaux) puis avec des strass, bon marchés, brillants, tape à l’œil. Je n'aime pas porter de bijoux, sauf dans les cheveux. C'est devenu un rituel: selon la couleur des vêtements, un bijou pour cheveux qui s'accorde. Une petite pointe de coquetterie que je ne dissimule pas - j'aime les belles choses.

Et que ça brille! Dernière trouvaille déjà devenu favori, le sictus phœnix bleu.
Ok! J'avais envie d'étaler mes semi-trésors et de les admirer
Je cache peut-être plus une âme de pie que d'ours...
Mon favori mais qui tient difficilement
dans le fouillis de mon indomptable tignasse:
le papillon en argent souligné par une
chaînette
Voilà, c'était un petit billet plus intime que je ne l'avais pensé au départ - c'était sensé être léger et dérisoire - mais il me fallait bien cacher la superficialité du sujet - accessoires capillaires et pyjamas affreux - sous des digressions introspectives avec un brin de nostalgie.

Et puis il suffit de le demander à mes étudiants - je digresse, je digresse... batoille, va.

Je vais donc vous laisser nourrir mes ours pendant que je vais alimenter le poisson qui est en moi - ou le contraire.

Au fait, en parlant d'emmerdements,
les ours auraient adoré qu'on continue
de leur fiche la paix. Un petit clic pour les aider...

dimanche 15 décembre 2013

A la soupe!


Il flotte. Il fait nuit. Il fait humide et assez froid pour garder la polaire à l'intérieur (mais pas assez pour se rabattre sur le radiateur). Ni la guirlande lumineuse "feuilles mortes" achetée en Thaïlande, ni les décorations "flocons de neige" sur la vitre  ne suffisent à égayer l'atmosphère. Va falloir remédier à ça en passant par l'estomac, la couette et la lecture.

Pour la lecture, je viens de terminer un bon roman irlandais - j'en traîne encore les relents et ma lecture actuelle en souffre un peu. C'est comme de manger un bon biscuit de noël suivi d'une bonne cuillerée de curry de xxx - les deux sont bons mais se dégustent séparément.

Je me réjouis de goûter celle aux champignons

Ceux qui lisent le chinois saurons mieux que moi ce qu'il
y a dans cette soupe - je ne lis que shanyao et hongcao.
Mais c'est en cours de décodage. Je note que sur ce sachet
c'est écrit une heure de cuisson.


Il y a quelques temps déjà, j'avais trouvé au supermarché des sachets d'ingrédients pour la soupe cantonaise. J'adore la soupe cantonaise. C'est une soupe qui se cuit pendant des heures dans un pot en terre - généralement du poulet avec diverses herbes médicinales. Certains font la promotion de ses vertus, d'autres les remettent en doute du fait d'une trop longue cuisson - 3 heures normalement.

Jujube, candied jujube (jujube confit?), igname,
une sorte de blé (perle), graines de lys, fox nut
(ca vient du lotus apparemment), radix polygonuti
officinalis (celui qui me trouve la traduction reçoit un bisou)
Parmi les sachets offerts, j'en ai choisi deux qui ne contenaient rien de marin (je me méfie ici). L'un contenait des champignons et autres ingrédients, l'autre, version plus sucrée, du jujube des graines et beaucoup de choses que je ne connais pas - c'est là le charme de la Chine, je rencontre des ingrédients que je n'ai jamais vus auparavant et dont j'ignore absolument le nom. C'est grâce à un petite livre de recettes de soupes acheté récemment - car j'adore vraiment les soupes ici - et bilingue dans un anglais approximatif, surtout quand il s'agit des ingrédients (ils ne doivent pas non plus être très présents dans les assiettes anglophones mais comme les anglais, grands naturalistes passionnés, adorent donner des noms à tout ce qu'ils "découvrent", il y a plus de traduction vers l'anglais que le français). C'est grâce à ce livre et à une minutieuse comparaison des sinogrammes avant d'aller vers un traducteur français - anglais ou au moins une recherche google-image que je mets les ingrédients sous la photo ci-dessus. Avec un temps pareil - et tout le temps du weekend pour le faire, j'ai donc choisi un sachet et tenté de faire ma propre soupe cantonaise. Une moitié de poulet avec la peau - dont la tête que je n'ai retrouvée qu'une fois dans mon bol - une cuillère à café de sel, le sachet d'ingrédients séchés, de l'eau et hop. En une demi-heure mon appartement prenait une bonne odeur légèrement sucrée qui se mariait bien avec les relents de glühwein qui ont précédé (quand on se fait plaisir, faut y aller à fond) - je garde encore la fondue de côté mais j'ai été tentée...

3 heures plus tard, je goûte et à ma grande surprise, c'est non seulement mangeable (pas mal pour un premier essai) mais c'est délicieux - comme au resto! Un peu sucré, mais pas trop. Excellent bouillon. Reste plus qu'à essayer celui aux champignons!

A table!

samedi 7 décembre 2013

Comment transformer une potée auvergnate en raviolis chinois...


Je boude donc je me soigne - à la cuisine...

Ceci est une photo qui refuse de
s'afficher dans le bon sens, veuillez
pencher votre ordinateur ou tordre
le cou
Encore un de ces samedi matin où je traîne - café à 9h00, crêpes framboise et crème à 10h30. Pas de rando prévue pour aujourd'hui, en revanche il va falloir faire les commissions si je ne veux pas me retrouver à ronger le cuir de mes chaussures - berk (pas pour le cuir, pour la perspective des centres commerciaux).

Evitons déjà les magasins proposant des produits d'importation, pendant la période des fêtes la tentation est trop forte et j'ai déjà une chaussette de St-Nicolas bien remplie à la maison - merci maman! :-)

Tentative ratée de cuisson des
raviolis à la vapeur de la potée.
Occasion pour le lecteur de voir
sur quoi je cuisine depuis une année.
Et j'habite un "lotissement de luxe -
si, si, le rêve chinois -
y'a un article là dessus.
Dès l'entrée du magase, décos de noël - ok, on va donner une petite ambiance de fête au studio, histoire d'avoir l'impression d'être en décembre même si, par 20 degrés avec des palmiers et des frangipaniers en fleur, ce n'est pas facile (je dis pas, je les adore les frangipaniers en fleur. Je me rattrape sur le fond d'écran de mon ordinateur qui s'est mis à l'hiver: flocons, paysages enneigés... mal du pays saisonnier gare à toi!Les fondues au frigo attendront néanmoins qu'ils pleuvent et fasse froid (et que je trouve un caquelon - les pots  soupe en terre peut-être?

J'ai envie de bidoche. Ragoûts, curry de poulet, soupes cantonaises au poulet et aux herbes médicinales, magrets de canard  l'orange - l'estomac aussi réclame des plats de saison. C'est ainsi que je me suis mis en tête de faire une potée auvergnate - et que je me retrouve, dans l'inspiration du moment et après avoir acheté, sur un coup de tête, de la pâte à raviolis prête à l'emploi - à faire une farce avec de la viande hachée et du chou blanc, un peu de gingembre et d'oignon... le reste servira à la potée (sans le gingembre mais avec feuilles de laurier, poudre de cumin et un peu d'épices à viande chinoise parce que je les ai confondues avec la poudre de cumin).

Tentative d'accompagnement des raviolis avec
diverses sauces vu que je n'ai pas le vinaigre qu'il
faudrait: majiang cantonais (bourré de cacahuètes
alors que ça devrait être du sésame,
huile d'olive et ail, sauce piment et haricots noirs
achetée par erreur, j'aime celle sans les haricots
Après dégustation, je dois dire que la potée autant que les raviolis sont délicieux - comme quoi les raviolis ne sont pas loin de la potée auvergnate faite suissesse (car j'ai pu voir sur le net que les recettes de potées auvergnates n'avaient rien à voir avec ce que j'ai mangé jusqu'à aujourd'hui. En revanche, il y a une recette allemande qui s'en rapproche plus. De la germanisation de la cuisine française en Suisse et de sa proximité avec les farces à raviolis chinois.

C'était l'article qui rapproche les cultures.
Je me permets d'ailleurs de classe cet article dans "astuces" - des raviolis à la fausse potée auvergnate, c'est pas forcément mauvais.

Oubliez pas de donner quelques gourmandises aux poissons (qui eux mangent la même chose ici et ailleurs).

vendredi 6 décembre 2013

Mort aux pubs!


Le harcèlement publicitaire est en train de prendre des proportions franchement insoutenables.

Même le menu du blog est infecté

Non content de ralentir les machines par de nombreuses popup avec vidéos et musique intégrée qui explosent sans prévenir alors qu'un filtre anti-popup est sensé les empêcher de s'ouvrir, de rétrécir au maximum les espaces de lecture avec des banderoles animées qui non seulement ralentissent aussi la machine mais heurtent le regard, empêche la concentration, la lecture et franchement emmerdent tout le monde, surtout que personne ne clique dessus sinon par erreur et referme aussitôt la fenêtre ainsi ouverte qui n'aura pas eu le temps de charger, voilà maintenant que des parties des textes sur les blogs (blogger, wordpress, j'y ai eu droit à la lecture d'un article du Courrier International) sont soulignés en vert - non pour donner un complément d'information sur les mots clés choisis ingénieusement, mais pour proposer un iPad! Cliquer dans une zone vide - et donc non publicitaire - ouvre une page de publicité. J'ai même eu droit depuis 2 jours - aux côtés des éternelles pubs Zalando - premier agresseur dans le genre (qui a repris la stratégie des sites pornos - en l'améliorant d'une personnalisation qui fait que si - oui - une robe vous intéresse et que - oh malheur! vous avez l'idée de voir à quoi ça ressemble - cette robe apparaîtra automatiquement sur toutes les banderoles Zalando - sur yahoo mail, Facedebouc, et mon cher blog bien aimé qui depuis quelques temps est lui aussi défiguré par le sacro-saint culte du consumérisme à tous prix - Oh  Pognon - seule religion qui unisse les peuples!
Mais je garde le meilleur pour la fin. Car si cela ne gêne pas ces chers publicitaires d'enregistrer nos goûts, d'utiliser nos préférences Fessebook pour faire leur pub et j'en passe - mon traitre d'ordinateur - enfoiré entre tous, n'arrête pas de leur livrer des infos. C'est ainsi que s'affiche dans l'une de ces banderoles clignotante et alarmistes - c'est la fin du monde! - la capacité de mon disque dur - catastrophe! Je dois absolument acheter du disque dur, un programme de nettoyage, 3 antivirus et un programme de
sauvegarde! Et une protection contre les emmerdeurs? Y'a? Ah oui, on peut toujours se déconnecter - c'est ce que je vais faire. On va me voir beaucoup moins souvent sur le net. Heureusement, grâce à la grande muraille de Chine - et à mon travail fort prenant dans des conditions qui en laisserait pantois (par exemple le wifi qui ne marche que quand ça lui fait plaisir) j'ai un peu l'habitude. Ne reste plus qu'à récupérer mes soirées et arrêter de bloguer pour un temps.

Prière de nourrir mes poissons pendant que je boude.
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