vendredi 22 avril 2011

Temple de Tanzhe à Pékin

Depuis Pinguoyuan, à l'extrême de la ligne 1 du métro, il est possible de s'évader un peu dans les montagnes. Le bus 931 (format tourisme, c'est-à-dire celui qu'il faut attendre très longtemps) va jusqu'au temple de Tanzhe en passant par le temple Jintai, près duquel il est aussi possible de s'arrêter (deux arrêtes plus loin il y a un croisement qui permet de partir simplement dans la montagne).

En cette saison, alors que cela fait deuxd mois qu'il n'a pas plu, la nature est un peu sèche mais la floraison des lilas et des pruniers vaut le coup d'oeil.

Le bus était bondé à l'aller (une heure coincée contre un homme qui serrait dans sa main un carton de cartouche à cigarettes avec un pigeon halluciné de peur dedans, qui assez régulièrement, se débattait). Au retour, le bus est toujours bondé, au grand dame de ceux qui ne sont pas montés à Tanzhe Si. Raison pour laquelle je ne visite pas Jietai Si. Au pied de la montagne, Pékin envahit la campagne. Un nouveau quartier, que dis-je, une nouvelle ville est en train de pousser. L'homme au pigeon conseille à deux femmes qui veulent voir Jietai SI, d'aller jusqu'à Tanzhe. L'une des raisons étant l'horrible chantier que domine le temple.

Tanzhe Si est sensé être très ancien. Ce n'est pas le cas des bâtiments, mais il y a dans la première cour un genko biloba de 1400 ans! Pour le reste, la balade vaut le détour seulement pour l'évasion dans la montagne et la beauté des arbres en fleur en cette saison. Les nombreux stupas sont un régal avec les fleurs. En revanche, la caverne du tigre ne vaut vraiment pas que l'on s'use les pieds. En effet, elle marque le fait qu'un moine médecin vivait là. Il soignait les gens gratuitement mais avait apparemment un très mauvais caractère. Du coup, les gens le prenait pour un fou ou un démon. Selon la légende, il aurait apprivoisé un tigre (métaphore de son caractère?) Mais qui a dit que la générosité s'accompagnait d'un bon caractère? Bref, pour marquer sa grotte, on peut admirer le tigre en plâtre le plus mal fichu et le plus pouilleux possible.

Parmis les choses intéressantes, il y a tout de même ce petit pavillon avec un labyrinthe d'eau (sans eau) qui vu dans un sens a la forme de la tête d'un dragon, et celle d'un tigre vu dans le sens opposé.

Anse d'une cloche: en voilà un qui a bu du Pu'er

L'eau du labyrinthe se déverse ici

et forme la tête d'un dragon

ou celle d'un tigre

Le printemps reste la saison idéale pour visiter

Pagodes et stupas marquent les tombes de moines prestigieux
dans la forêt des pagodes


lundi 18 avril 2011

Huxian...

   
... le "village" des paysans artistes

C'est ainsi qu'est présenté Huxian. En fait, c'est tout d'abord une municipalité et donc une petite ville, ensuite, le village des peintres est un quartier réservé aux peintres... qui n'ont plus grand chose à voir avec des paysans. A part leurs peintures peut-être qui reproduisent, pour la majorité, la vie quotidienne dans les campagnes chinoises. Celle d'autrefois et celle d'aujourd'hui.

En se baladant dans le quartier musulman de Xi'an, le touriste sera sûrement attiré par ces oeuvres naïves représentant des scènes de la vie quotidienne. J'ai d'ailleurs craqué pour trois peintures. Mais d'où viennent ces peintures? Cela faisait longtemps que j'avais envie d'aller jeter un oeil à Huxian, histoire de voir les artistes au travail. Ma vision romantique de la chose me faisait imaginer une vraie kermesse de peintures sur un marché ouvert dans un village des plus ruraux... avec de la nature autour, quoi. Le bus m'a emmené dans une petite ville des plus ordinaires et, après un passage au musée des peintres du Shaanxi, un petit tour dans le "village" des peintres m'a permis de visiter quelques galeries bien établies. Personne dans les rues, on est loin de la kermesse vivante imaginée... Et les gens ne se déplaçant pas forcémment jusqu'à Huxian, le meilleur choix reste à Xi'an.

Le musée reste néanmoins intéressant, car les peintures évoluent de la propagande communiste (travailleurs heureux et unis tout sourire, beau et musclés, se mettant au travail ou posant devant de belles récoltes) à la peinture rupestre montrant plein de petits détails de la vie paysanne en Chine, comme la fabrication de la soie, la naissance d'un cochon, une grand-mère et son petit-fils... Un bon plat de nouilles du Shaanxi pour couronner le tout: la journée fut finalement intéressante, sinon surprenante.

Cliquer sur les photos pour les agrandir afin de voir les détails amusants:

Propagande pour un monde idéal...
... et anticapitaliste. Heureusement que le naturel
ne revient pas au galop!
Sur ces produits typiques du Shaanxi, des motifs récurrents d'insectes
apparaissent. Mes étudiants n'ont pas su me les expliquer. J'adorerais savoir
pourquoi les paysans du Shaanxi utilisent les insectes dans leurs décorations
Récolte de racines de lotus: hmmm!
Dans cette ferme, apparemment, on élève aussi des scorpions
Culture des vers à soie: et non, on ne teint pas la soie,
les cocons sont déjà colorés :-)

dimanche 17 avril 2011

"Meurtres pour tuer le temps" - Akagawa Jiro

  
Une panthère rose japonaise

La famille Hayakawa est pour le moins peu ordinaire, autant le dire. Chacun de ses membre a son petit secret que tous les autres ignorent: tueur à gage, arnaqueur ou cambrioleur. Seul Masami semble être honnête.

Le jour où Tachibana, japonais milliardaire et roi du pétrole, va exposer dans un hotel de luxe son incroyable collection de diamants, la convoitise autant que les haines rancunières sont attisées et chacun des membre de la famille se met à orbiter autour de l'hotel, en secret des autres. Provoquant ainsi quiproquos et situations cocasses.

"Meurtres pour tuer le temps" est avant tout un polar comique. Rythmé, enjoué, drôle, il présente moins des situations inattendues ou originales que des rires naturels en tirant sur les ficelles qui marchent. Difficile de ne pas penser au commissaire Clouzot dans cette enquête burlesque et légère qui fait passer un bon moment de détente pendant les vacances. Un livre pour la plage, une plage japonaise de préférence.

samedi 16 avril 2011

Plantons des arbres...


...pour la prospérité de Tianjin et l'amitié intercommunautaire

C'est du moins à cela que doit ressembler un bon discours politiquemment correct. Nous voilà donc réunis, apparemment pour la troisième année, dans un champ, entourés de pêchers, des pelles enrubannées nous attendent au bord du sentier bordé d'un tapis rouge qui mène à l'estrade aux discours qui vont bien prendre un heure, avec remise de diplômes de plantage à un groupe d'expats enrubannés. Tout cela sur le fond de l'habituelle musique militaire. La plantation des arbres ne prendra pas plus de 30 minutes. Planter des arbres (on ne nous a pas dit lesquels, peut-être des pêchers) n'est certes pas une mauvaise idée, surtout pour quelqu'un qui, comme c'est mon cas, rencontre parfois des problèmes embarrassant avec la photocopieuse. La fête de la plantation des arbres étant officielle, on en plante un peu partout en Chine. Mais tout cela reste surtout de la parade pour journalistes. La traditionnelle façade. Les travailleurs qui plantent les arbres d'habitude auraient mis moins de temps et seront de toute façon obligés de repasser derrière pour replanter ces pauvres arbustes symboliques plantés par des amateurs qui, pour la plupart, repartent les mains propres. Au moins, les enfants des écoles internationales présentes se sont (j'espère) bien amusés.

Tapis rouge pour "les amis de Tianjin"

Chaque école brandit son drapeau

Au boulot

vendredi 8 avril 2011

Un vent de printemps souffle...

 
... sur la tristesse des jours

Un mois à peu de chose près que ce blog sommeille. L'ordinateur de service fourni par l'université, qui se distingue par une lenteur à rendre fou le plus zen des informaticiens, couplé avec un accès à Internet scabreux et presque aussi lent que l'ordinateur (l'opposé de la vitesse de la lumière existe, faut lui trouver un nom) ne m'ont pas beaucoup encouragée. A cela s'ajoute beaucoup de travail (les étudiants n'arrêtent pas de passer des examens) et une routine morne dans ce petit coin isolé de la terre, loin de tout. D'autant plus morne que le contact avec l'extérieur par les journaux est franchement déprimant. Catastrophes, guerres, répression, emrpisonnements arbitraires... ça donne la nausée. Et je préfère ne pas écrire ici quand je suis en pétard.

Il est cependant impossible de rester insensible à la splendeur du printemps, même dans ce lieu désertique qu'est le campus - car heureusement, il y a quelques arbres fruitiers qui s'en donnent à coeur joie, sous un ciel splendide. S'ajoute à cela un petit voyage de Qing Ming à Xi'an (où le ciel était bien moins accueillant) qui vit son sakura kyotoïte. Car Xi'an est liée à Kyoto. En effet, à l'époque de sa construction, Kyoto a été conçue sur le modèle de Xi'an, qui alors était une grande capitale. Il semble qu'il est possible de retrouver Xi'an dans les rues de Kyoto, dans son plan de construction, mais je n'ai personnellement pas remarqué :-)

Voici donc la récolte de ce printemps.



Le parc de XinQing à Xi'an se reflète dans les bulles de savon des enfants


Celles de l'année passée sont ici
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