dimanche 16 janvier 2011

Beat the road Stéph!

 
L'auteure de ce blog reprend la route dès demain et espère rapporter de belles images et de belles histoires. Première étape, Tunxi dans l'Anhui et Yixing dans le Jiangsu. Je pars à la poursuite des potiers, de la céramique et de la porcelaine chinoise... et peut-être japonaise. A bientôt!

mardi 11 janvier 2011

Une petite théière de Yixing

   
Ça y est, je l'ai enfin trouvée!

Comme je l'ai déjà soulevé dans plusieurs articles sur le thé, le thé en Chine s'entoure de nombreux objets d'art, du superbe plateau en pierre sculptée aux fabuleuse petites théières de Yixing, en passant par les calligraphies, poèmes, costumes de cérémonie ... Autant le dire, il n'est pas nécessaire d'être un amateur de thé pour s'émerveiller des objets et de la culture autour du thé.

Parmi ces objets, les théières ont toujours été un des plus beau support de l'art. Multiples, sobres ou fantaisistes, il y a des théières pour tous les goûts, une théière pour chaque personne. J'ai attendu trois ans avant de m'offrir ma théière. J'en voulais une qui m'appelle, que je désire vraiment, qui soit juste pour moi. Difficile de faire son choix au milieu de tant de merveilles, mais j'ai fini par la trouver.

Elle vient d'un artiste de Yixing, qui est la ville des théières. Façonnée dans une argile noire typique de Yixing, l'argile zisha, elle est lisse et douce comme de la soie, et prend une très belle couleur quand elle est mouillée. Ronde, un peu dodue, parfaitement équilibrée, son couvercle s’emboîte sans un espace, sans aucun jeu. Dessus, deux poissons, dont les yeux de céramique bougent sous le doigt. L'un des deux a la bouche ouverte. Il fait appel d'air et permet ainsi, lorsque l'on appuie le doigt dessus, d'arrêter l'eau de couler. C'est là toute la magie de la théière chinoise!

A l'intérieur, surprise! Un troisième poisson barbote au fond! Lui aussi, avec les yeux mobiles! Une carte signée présentant son auteur avec son maître céramiste accompagne la théière, comme garantie de son authenticité. Mais franchement, vu la beauté et la qualité, il n'y a pas de doute là-dessus.

lundi 10 janvier 2011

"Souvenirs goutte à goutte" - Hotaru Okamoto et Yuko Tone

  
Une enfance japonaise

Je ne suis pas une fan de manga. Jusqu'à ce qu'apparaisse les studios Ghibli dans mon horizon, et le superbe princesse Mononoke, je n'aurais jamais eu l'idée de payer un billet de cinéma pour aller voir un manga.C'était en 1999, au tournant du siècle. Aujourd'hui, le petit totoro de Ghibli dépassant d'une pile de dvd suffit à attirer mon attention, et je suis rarement déçue. Dans les productions de Ghibli, il y a trois films que j'apprécie par-dessus tout pour le dépaysement qu'ils offrent. Tous trois, en effet, permettent de pénétrer dans le quotidien de familles japonaises. Or c'est ce que j'apprécie le plus dans le voyage: non pas voir de beaux paysages, mais entrer dans la vie de l'autre, dans son quotidien à la fois semblable et différent. C'est pour cela, en fait, que je ne me contente pas de voyager pendant les vacances, mais que je m'incruste dans d'autres cultures depuis 5 ans, partageant le quotidien des gens.

Pourtant, pas besoin de prendre l'avion pour pénétrer dans la vie des autres: il y a le cinéma. Et le cinéma étranger réserve de belles surprises. C'est le cas du splendide "Mon voisin Totoro", dessin animé pour les enfants dont les adultes se régalerons. Mi fantastique-mi réaliste, une perle! Totoro n'est pas pour rien l'égérie de Ghibli, c'est certainement le personnage Ghibli le plus populaire. Au Japon comme en Chine, il est absolument partout!

"Mes voisins les Yamadas" est une chronique urbaine comique faite de sketches de 10 minutes à peine qui s'intercalaient entre deux émissions au Japon. Complètement loufoque, cette famille anti-conformiste japonaise fait passer de bons moments. Dommage de ne pas la programmer avant les infos ou l'une ou l'autre émission, elle ferait sûrement monter l'audimat!

Et puis il y a "Souvenirs goutte à goutte", sorti en Europe en 2007, alors que j'étais déjà loin, et que je viens donc de découvrir (en allemand, la Chine est un pays plein de surprises). Taeko, tokyoïte proche de la trentaine, décide d'aller passer ses vacances à la campagne. Le voyage et le séjour la plongera dans ses souvenirs d'écolière et dans des méditations sur le sens de la vie et ses désirs.

Le résumé n'est pas très excitant et on sent là un film nostalgique et peut-être ennuyeux. C'est tout le contraire. Sans magie, le film nous plonge dans une part d'enfance japonaise et tout au long du film le spectateur a autant l'occasion de s'identifier au personnage que de s'étonner de certaines pratiques ou références culturelles. Celle-ci foisonnent. Le dessin animé permet même de découvrir la récolte des carthame des teinturiers et la fabrication de la couleur, avec une réflexion sur le monde des paysans qui la produise et des geishas de Kyoto, qui l'utilisent. Un très beau voyage.

samedi 8 janvier 2011

"Les têtards à la recherche de leur maman" - Te Wei

  
Un régal pour les yeux et les oreilles



Tiré de "Impression de montagnes et d'eau", le dessin animé s'inspire des aquarelles de Qi Baishi.

"Le roi des singes bouleverse le palais céleste" - WAN Laiming, 1961

  
Une aventure de Sun Wukong


Le roi singe nous viens du chef-d'oeuvre de la littérature fantastique chinoise "Le voyage en Occident" de Wou T'chen-en, écrit XVIème siècle, qui parodie la relation du moine Xuanzang en Inde en quête des textes bouddhistes. Sun Wukong, le roi singe, en est le héro. Ni Dieu, ni mortel, ce personnage très ancien, malicieux comme le singe qu'il est, plein d'entrain et d'humour, est très certainement le héro le plus populaire de la littérature classique. Aujourd'hui, on le retrouve partout: séries, films, opéra, figurines, bandes dessinées et dessins animés. En fait, le dès le début de son histoire, le dessin animé chinois s'inspire volontiers des histoires de Sun Wukong.

"Le roi singe bouleverse le ciel", commence très brièvement par la naissance du Sun Wukong, fils d'un rocher, ce qui le rend particulièrement indestructible. Le roi et son peuple passent une vie agréable dans le jardin des fruits et des fleurs, caché derrière une cascade. Mais Sun Wukong ne trouve pas d'arme à sa mesure et va en réclamer une au dragon de la mer. Il repart avec un bâton magique que le dragon n'avait nullement l'intention de lui offrir. Le dragon va donc se plaindre auprès de l'empereur de Jade, qui convoque Sun  Wukong. Le singe se comporte, comme un singe. Plein d'irrespect, naïf et joueur, mais sans méchanceté, il ne se laisse pas imposer l'autorité de l'empereur de Jade. L'empereur de Jade partira donc en guerre contre l'indestructible héros. Et s'en prendra plein les dents.

Si l'empereur de Jade était le bon Dieu, dans le monde chrétien, une telle histoire aurait été censurée. Complètement irrévérencieux, Sun Wukong n'est que joyeuse rébellion et tourne en ridicule les grandes entités de la mythologie chinoise, avec une bonne humeur et une espièglerie désarmante. Ceci sur un style sobre qui rappelle le théâtre d'ombre et l'opéra dont la musique ponctue les scènes de combats, fort nombreuses. "Le roi des singes" est le dessin animé chinois le plus connu en Occident. Un petit tour sur le site du centre de documentation sur le cinéma chinois met vraiment l'eau à la bouche: il y a tant de chefs-d'oeuvres à découvrir!


Pour aller plus loin avec l'histoire des dessins animés chinois

mercredi 5 janvier 2011

Les tombeaux des empereurs Qing


Incursion dans la Vallée de la Mort

Les empereurs Qing, y compris l'impératrice Cixi, reposent tous dans les montagnes, à une heure de taxi de Jixian, pas loin du col de Hangyua. Il est plus facile de leur rendre visite depuis Tianjin que depuis Pékin, mais l'affaire reste compliquée. A l'arrivée du bus à Jixian, les chauffeurs de taxi (non agréés) se précipitent sur les passagers et je me fais harceler jusqu'aux les toilettes! Voilà qui me met d'excellente humeur! Mais il n'y a pas le choix, il faut rejoindre les tombeaux en taxi. L'un d'entre eux me propose le trajet pour 80 yuans l'aller, et de même au retour. Premier hic, il fait monter une femme "guide" sans me demander mon avis et m'explique que l'on ne peut pas se passer d'elle. Ce qui ne sera pas faux, mais elle demande 60 yuans et m'explique de manière compliquée et douteuse que grâce à elle je n'aurais pas besoin de payer de billet. Or je n'ai jamais vu nul part sur le site un endroit où acheter un billet, hormis à l'entrée de certains tombeaux. Néanmoins, sur place, je me rends rapidement compte qu'il n'est pas vraiment possible de visiter ce gigantesque site à pied à moins d'y consacrer la journée, que les tombeaux ne sont pas faciles à trouver et que finalement, elle aura été utile. Mon chauffeur de taxi veut plus que les 80 discutés, car il a attendu et conduit autour de site. Il n'y a en effet pas d'autres taxis là-haut et j'aurais été bien en peine de rentrer si je l'avais renvoyé. Je finis par céder pour 200 yuans en tout (après tout il est resté une demi-journée avec moi et il y en a eu pour 2 heures de trajet aller-retour), mais il n'en est pas content. Je reste mitigée. Bref, il faut négocier ferme, et tous les termes, dés le départ!

Cachés dans la montagne, entouré de petits villages tranquilles, les tombeaux des Qing reposent réellement en paix. C'est le vaste silence qui accueille en tout premier lieu le visiteur "presque" solitaire. C'est l'hiver, le ciel est sombre, le soleil déjà rouge au milieu de la journée semble perpétuellement au couchant, offrant au site la lumière qui lui sied le mieux. Une immense voie des Esprits se déroule au loin, ponctuée de quelques ombres de visiteurs discrets et solitaires. Autant le dire, on est loin de la Chine des lieux touristiques surpeuplés et bruyants.

Certains tombeaux ne sont plus que des ruines que l'on entretient pas, d'autres, plus précieux, sont fermés. Celui de Yulong par exemple, avec ses superbes fresques bouddhiste. Il me faut débourser 60 yuans pour y entrer, et on nous ouvre la porte, à un petit groupe de touristes chinois et à moi. Nous ne sommes que 5 et c'est comme un privilège de se voir admettre ainsi, le gardien qui nous ouvre les portes, descendre dans la crypte et se retrouver face au tombeau de l'empereur, dans sa splendide crypte. Le tombeau de l'impératrice Cixi est aussi fermé et on en voit que l'extérieur. Ce n'est certes pas un avantage de venir en hiver, hors saison touristique, quand tout est fermé, mais c'est tellement plus tranquille, plus en harmonie avec le lieu. Photos:

Au couchant
La voie des Esprits, longue de 5 km
Crypte du tombeau de Yulong
Le tombeau de Cixi

mardi 4 janvier 2011

Spécialités de Tianjin

 
A ne pas rater!

Tianjin est peut-être une petite (enfin, tout est relatif) ville "sans histoire", ce qui ne veut pas dire sans problèmes, mais nouvelle et historiquement peu intéressante, c'est ainsi que me l'on décrite mes étudiants de Xi'an (ville avec beaucoup d'histoire) quand je leur ai annoncé aller vivre là-bas, cela ne l'empêche pas d'accumuler les spécialités! La ville en a trois que l'on ne peut pas rater. Une gastronomique, deux artistiques.

Il y a tout d'abord les fameux baozi Goubuli (celui que les chiens ne touchent pas). Goubuli était un enfant des rues que les chiens errants respectaient, d'où son surprenant surnom. Il est devenu, plus tard, le roi des baozi, ces petits pains fourré cuits à la vapeur, dont il a perfectionné la recette. Les baozi de Goubuli sont devenus un passage obligé à Tianjin, même s'il faut faire la queue pour les goûter.

Il y a ensuite les niren, des petites figurines de terre cuite aux couleurs éclatantes qui représentent des scènes de la vie quotidienne, à une autre époque. Très expressifs, ceux-ci vont de la petite figurine rigolote à 20 yuans aux scènes complexes et bien plus artistiques pouvant dépasser 1000 yuans. Il y a des magasins spécialisés dans les rues de l'Ancienne culture, l'ancienne près de la tour du Tambour et la nouvelle, plus au centre.

La dernière spécialité vient de Yangliuqing. Si ce nom n'évoque rien, même aux chinois, ses peintures et découpages papiers du Nouvel An sont très réputés. Et la fête du Nouvel An y est plus intéressante aussi, sur la grande place "ancienne" derrière la superbe résidence de la famille Shi qui représente en soi la meilleure raison de se déplacer jusqu'à cette banlieue de Tianjin. Les Nian Hua représentent généralement les enfants heureux de l'abondance de la Nouvelle Année, le fameux petit garcon au poisson géant, la fille à la pêche géante, des enfants s'amusant avec des pétards, de gros bébés rampant sur le caractère Fu. Pleines de couleurs, ces peintures sont un magnifique cadeau du Nouvel An.

Deux autres spécialités s'ajoutent à cette liste, dont une est aussi une spécialité de Pékin, et de loin ma préférée: les châtaignes! Cuites et pelées avant d'être mises sous vide, elles sont juteuses et sucrées! Attention de bien prendre le paquet rouge, sans conservant! Quant aux manhua, un beignet tressé assaisonné de plusieurs manières, ils font penser aux cuisses-dames et se trouvent absolument partout!

lundi 3 janvier 2011

"In the mood for love" - Wong Kar-Wai

 
La beauté de la solitude

Mr. Chow et sa femme emménagent chez une famille de logeurs le même jour que Mme So et son mari. Mais on ne voit pas leur conjoint, on ne les verra jamais. Le film tourne autour de leur absence, et de la solitude des deux personnages qui régulièrement, se rendent chez le marchand de nouilles pour un habituel repas en solitaire. Peu à peu, Mr. Chow et Mme So soupçonnent leurs conjoints respectifs d'avoir une liaison. Ils tentent alors de comprendre ensemble comment ça a commencé, et tombent eux-mêmes dans le piège de l'amour, mais un amour platonique... pour ne pas être comme eux.

"In the mood for love" suit au fil du temps qui passe les personnages et leur solitude. Leur lent rapprochement. On voit les jours défiler au changement de qipao de Mme So. Au rythme des allées et venues vers le marchande de nouilles, des pièces de mah-zhong qui s'entrechoquent, des invitations de la logeuse pour que Mme So mange avec elle et ne reste pas seule, au rythme du thème musical qui baigne tout le film. Wong Kar-Wai dépeint la solitude avec une maîtrise superbe, tant de la photographie que des silences. Un film splendide, à regarder dans le calme, comme un tableau.


dimanche 2 janvier 2011

La résidence de la famille Shi à Yangliuqing


Un superbe Siheyuan dans la banlieue de Tianjin

La résidence de la famille Shi est un Siheyuan, c'est à dire une maison à cours intérieures, qui a été construite par un riche marchant à la fin du XIXème siècle. La résidence est gigantesque et comprends toute une partie centrale réservée aux réceptions, dont un petit théâtre. Petit bijoux architectural, il vaut bien le trajet un peu difficile (surtout depuis Minghang Daxue). Cela donne aussi l'occasion de découvrir le musée des nianhua, ces peintures du Nouvel An, dont de très beaux papiers découpés, dont Yangliuqing s'est fait une spécialité.

Il faut en effet prendre le bus 153 à la gare de l'ouest, que l'on peut rejoindre avec le bus 24 de la gare centrale. Sur le rue de l'Ancienne culture (la vraie, la vieille) on peut aussi prendre le 672. Il faut ensuite prendre un taxi à Yangliuqing. Il demande à chaque fois 10 yuans pour un trajet somme toute assez court.

Entre les cours et les maisons, de longs couloirs qui jouent sur les distances en trompe-l'oeil

La salle de classe pour les enfants Shi

Une porte en forme de vase

La chauve-souris, qui porte bonheur, est très présente dans la résidence Shi

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