jeudi 27 février 2014

Végétarisme - depuis deux mois...


Non, ceci n'est pas un billet de prosélytisme végétarien - juste une réflexion.

Cela fait deux mois que je n'ai plus touché à la viande - et je tiens à continuer. Je teste le végétarisme "conscient". Quand je dis "teste consciemment le végétarisme" - je veux dire qu'il m'est déjà arrivé de tenir plus d'un mois sans manger de viande - en été avec les salades c'est facile, mais en hiver je deviens franchement carnivore. Je peux manger des pâtes ad eternat - pas de problème - et si j'avais un four (première difficulté depuis mon changement de régime) - je me ferais des gratins en série.

C'est comme un défi que je me lance - une sorte de course d'endurance - pas nouvelle en fait. Je le fais avec plein d'autres choses. Par exemple avec le four justement - je n'en ai pas (ou plutôt c'est un micro onde) et j'ai envie d'en acheter un mais je me dis que si j'ai tenue un mois - six mois - une année sans four alors je peux continuer (bon, avec l'idée du végétarisme la tentation de l'achat d'un four a augmenté très sensiblement). Avec la non consommation de viande - pour être plus juste, car je ne suis pas végétarienne - je fais de même: au Népal, il y avait tant de bons petits plats sans viande que je n'ai jamais ressenti le besoin de commander de la viande et je me suis dit que si j'avais tenu 3 semaines sans viande au Népal, je pouvais continuer. Sauf qu'en Chine ça risquait d'être un peu plus difficile - les plats sans viande me semblaient rares, surtout à Canton.

Il s'avère que c'est moins difficile que prévu.

1. Il y a beaucoup d'alternatives délicieuses (j'adore les flans de tofu chinois par exemple) et des légumes, céréales à foison.

2. J'ai une pizzeria au bas de chez moi.

3. J'ai rapporté des tas d'épices et des kilos de lentilles corails et je continue de manger indien et népalais chez moi - c'est là le plus intéressant d'ailleurs.

Je me suis mise à cuisiner avec beaucoup plus de créativité  - faisant de chaque plat un petit plaisir que je me réjouis de goûter - ce n'est pas toujours convaincant mais la cuisine est devenue un vrai petit laboratoire d'expérimentation - surtout par jours de pluie. Délicieux veloutés de légumes divers - j'ai essayé patate douce poire sauge et c'est pas mal - raviolis - il suffit d'en acheter la pâte prête à l'emploi - parfois de toutes les couleurs et de les remplir de tout ce qu'on veut: farce aux champignons et safran du Tibet (acheté à la pharmacie auprès d'une pharmacienne qui doit se demander ce que je fais avec tout ce coûteux safran), oignons patate douce (ça fait des ravilis violets :-), chou blanc au cumin, currys et dahls - et bien sûr des spaghs, des tortellinis, des pizzas, des crêpes et des desserts - consommation augmentée depuis que j'ai rapporté de la vanille du Népal!

Momos ou jiaozi à la
papate douce
Bien sûr, il y a les quelques moments difficiles - la tentation venant d'ouvrir ses portes au coin de ma rue: un resto musulman de Lanzhou lamian - les nouilles tirées de Lanzhou, délicieuses avec du mouton aux épices du Xinjiang - mais les nouilles tomates œufs sont tout aussi bonnes. Il y a aussi le chengfen (crêpe de riz) du matin au foie et gingembre que j'aime et que j'adore - mais il y a rarement du foie et celui à l’œuf et champignons est délicieux.

Et les fois où je vais au resto avec les collègues.

Bizarrement, ils m'encouragent (et me surveille un peu) plutôt que le contraire - ma collègue a eu l'air très déçue quand elle a cru à tort que j'avais craqué pour une cheng fen au foie. Seule une amie s'est écriée "Oh non! Mais on va plus pouvoir manger au resto!!!"

Première constatation aussi: manger végétarien ne veut pas forcément dire manger mieux - ayant découvert qu'il était extraordinairement facile de faire des délicieux pakoras de légumes - une friture indienne - j'en ai un peu abusé - comme j'abuse un peu des oeufs et du fromage. Heureusement, depuis trois jours qu'il fait beau et chaud, il est temps de se rattraper avec des salades.

Voilà - maintenant que j'ai publié ce billet, je vais être obligée de continuer, c'est une question de crédibilité :-)

Bon appétit!

mercredi 19 février 2014

Problème? Vous avez dit problème? Quels problèmes...


... Madame la Marquise?

Situation 1

 Dans un avion de la Southern China Airlines. La poche cousue au siège devant moi est rempli d'une matière visqueuse rouge non identifiable sans de sérieux tests dans un laboratoire. Je le signale à l'hôtesse - d'abord en chinois puis, comme elle ne comprend pas - en anglais. Premier réflexe de l'hôtesse: quoi? Il y a quoi? Où? Je lui mets un magazine qui a trempé dans la soupe sous le nez. 2ème réflexe de l'hôtesse: "Désolée, il n'y a plus de place ailleurs" sur un ton un peu sec - moins souriant que le vernis avec lequel on est accueilli dans l'avion. Je proteste quand même que c'est dégueulasse et que je ne vais pas passer le voyage avec ça sous le nez - dans mon idée, bien que ce ne soit pas de sa faute si le ménage a été mal fait, quelqu'un doit venir nettoyer. Mais l'hôtesse a une autre idée. Elle apporte une couverture et recouvre l'objet de mon dégoût. Voilà, maintenant qu'on ne le voit plus, le problème n'est plus là.

Situation 2

Université de l'aviation civile, salle de classe. Les élèves ont ouvert la fenêtre et la porte car il fait très chaud. Tout à coup, un courant d'air referme la porte violemment. La fenêtre qui se trouve juste au-dessus de la porte vole ne éclats sous le choc. Il y a des bris de verre partout, et quelques morceaux de verre dangereux restent accrochés, en équilibre précaire au-dessus de la porte. J'envoie un élève chercher le concierge, qui ne bouge pas une oreille. Je vais le chercher moi-même. Il se décide enfin à venir nettoyer les bris de verre mais ne touche pas à l'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la porte. Je lui explique que c'est dangereux. Sans résultat. Je vais alors voir la directrice, la seule qui ici écoute, pour lui expliquer le danger de la situation. Le lendemain, alors que je donne cours, des ouvriers viennent remplacer la vitre. En en mettant une neuve, ils la fissurent de haut en bas... mais la mettent tout de même - à changer lors du prochain accident. Même la directrice ne juge pas nécessaire d'envisager ce qui pourrait arriver.

Situation 3

Je vous invite chez moi. A Tianjin. Alors que j'y vivais dans une chambre équipée d'une belle cuisine - la meilleure cuisine que j'ai eue depuis que je suis en Chine. Peu de temps après avoir emménagé, il me semble, mais c'est très subtil, ressentir de petits chocs électriques, de temps à autres, lorsque je prends ma douche. Je pense à un faux mouvement, mais quelque chose au fond de moi me chuchote que c'était de l'électricité. L'idée qu'il puisse y avoir de l'électricité dans l'eau me terrifie et je préfère me dire que mes sens m'ont trompée. Mais l'incident ce répète de plus en plus souvent, de plus en plus fort, à plusieurs reprises et je finis par dire à mon directeur (c'est mon école qui gère l'appartement, qui lui appartient) que je me fais électrocuter lorsque je prends ma douche. Il rit mais envoie quelqu'un qui en 5 minutes découvre que tous mes robinets et même la poignée de la porte sont sous tension... et que c'est de la faute de mon four - je dois le débrancher. Je proteste d'un "oui peut-être qu'il y a un court-circuit dans mon four (après tout les petits fours achetés en Chine ont une salle tendance - un peu comme les radiateurs électriques - à faire sauter les plombs ou à faire des étincelles. Il faut dire qu'ils sont vraiment très bon marché) mais j'aimerais quand même savoir comment mon four s'y prend pour envoyer de l'électricité dans la tuyauterie de l'eau." Pas de réponse. Débranche ton four. Comme je m'y attendais, peu de temps plus tard, four débranché, le problème recommence. On revient... c'est la hotte d'aération. Mêmes protestations. Même réponse. Débranche la hotte. Puis vient le jour - 7 mois plus tard - ou le fais sauter les plombs en versant l'eau de mes spaghetti dans l'évier. Grosse frayeur pour moi - mon patron aussitôt informé me dit de quitter tout de suite cet appartement - il est trop dangereux! Ben puisque je me tue à vous le dire...

Des situations, il y en a beaucoup d'autres. Le patron qui prend des décisions inacceptables (par exemple bosser 7 jours sur 7) et mes collègues chinoises qui prennent un air ennuyé tout en réfléchissant à comment s'organiser pour inclure la dite décision dans leur quotidien - les montages électriques qui attendent l'inévitable accident - l'alimentation d'eau qui coule et que je dois fermer, comme ça ça ne coule plus...

Il y a bien bien longtemps, en 2008, je rédigeais un article sur une artiste qui s'était amusée à comparer certains traits culturels chinois et allemands. Parmi eux, figurait celui-ci représentant la manière allemande (en bleu) d'appréhender un problème, face à la manière chinoise:


Plusieurs interprétations sont possibles bien sûr. La première fois que j'ai vu ce dessin, j'ai compris: en bleu, on résout le problème, en rouge, on le contourne. Mais on peut aussi dire, le bleu ne dévie pas de sa trajectoire, le rouge est plus flexible.

Ce qui ne serait pas complètement faux. Un CV sur lequel figure plusieurs années de vie en Chine vaut un certificat de flexibilité.

Mais j'aimerais parler de la façon d'aborder des problèmes.

Mais le fait est que l'approche des problèmes diverge entre la culture occidentale et la culture chinoise - l'une fait face et cherche à résoudre (et donc en parle), l'autre préfère ne pas parler de choses désagréables et s'adapte plutôt que contourne - il y a un problème, on s'arrange pour vivre avec.

Je relève à ce sujet la traduction du mot problème: en chinois, problème et question sont les mêmes: poser une question, c'est poser un problème. Vu ainsi, la question est une chose négative mais, inversement, un problème n'est pas tant problématique qu'interrogatif. Le fait est qu'ici, on interroge peu et mentionne peu les problèmes et que pour l'occidentale qui plus est militante que je suis, c'est parfois très très difficile. Celui qui gueule est très mal vu. Celui qui reproche fait perdre la face. Il faut maîtriser l'art très subtil du double sens, de l'implicite diplomatique pour relever un problème sans se faire des ennemis. Art que je ne possède pas moi qui ai la délicatesse d'un char d'assaut qui aurait perdu ses freins en route.

jeudi 13 février 2014

Sur le territoire du tigre


Retour au Népal dans ce petit billet qui explique comment, un loutre peut coûter un tigre.

Lorsque j'ai décidé de partir pour Katmandou, je n'avais pas grand chose en tête à part peu-être un brin de shopping - si je l'avoue, j'espérais trouver entre autre une jolie tunique et des épices introuvables en Chine. Mon idée du Népal en hivers était très loin de la réalité. J'imaginais le Népal sinon sous la neige, du moins en train de grelotter sous des tonnes de couvertures en poil de yak et de pulls en laine - en fait, on se balade en t-shirt à Pokhara, avec une petite laine à Katmandou.

J'étais loin de me douter qu'il y avait des jungles épaisses au sud - pas tropical certes, mais bénéficiant d'un climat tempéré avantageux. Et dans ces jungles, des tigres, éléphants, rhinocéros (là aussi j'ai été surprise... des rhinos au Népal!!!) et une multitude d'oiseaux.

En fait, le Népal est le meilleur endroit pour voir un tigre - et un paradis pour les ornithologues. J'ai d'ailleurs rapporté beaucoup, beaucoup de photos d'oiseaux plutôt réussies (je veux dire par là moins floues que d'habitude) et beaucoup de photos de cervidés aussi. Car dès que j'ai découvert qu'il y avait des jungles avec des tigres et qu'il était facile de les observer, je n'ai plus eu qu'une seule idée en tête, rejoindre la jungle au plus vite - j'ai choisi Bardia car moins touristique - et faire de la photographie nature - en espérant bien sûr avoir le tigre (un léopard aurait aussi été pas mal mais étant nocturne, c'est beaucoup plus difficile).

Et me voilà à me balader, avec mon guide, à pieds (sisi) sur le territoire des tigres. Petit briefing avant qui explique comment réagir en cas de rencontre (ouais... mais si la rencontre se fait... réagissons-nous vraiment comme il le faudrait?) et quelques doutes sur le raisonnable de la chose: je veux voir un tigre mais veux-je vraiment rencontrer un tigre? J'apprends par exemple que le tigre est moins dangereux que les rhinos qui ont un peu tendance à charger par défaut (l'un d'entre eux, caché dans l'herbe haute, détalera à 10 m à peine, Dieu merci dans la direction opposée. Une belle trouille quand même). En résumé, si l'on rencontre un tigre, il faut le regarder dans les yeux et reculer jusqu'à lui avoir libéré le passage. ne pas courir, ne pas lui tourner le dos. C'est simple mais... Évidement, il y a quelques situations plutôt gênantes: rencontrer un tigron (où est la mère) est certainement une situation à éviter. Déranger un tigre en train de manger ou, mauvaise idée, se retrouver bêtement entre sa proie et lui...

En chemin, on oublie un peu que l'on se balade sur son territoire. C'est une balade en forêt, dans une forêt en pleine santé. Il y a tant de choses à voir! Mais régulièrement, une bouffée chaude de fauve nous rappelle que pas loin - ou il y a peu - un tigre était là. On voit régulièrement ses empreintes, ses traces. Et les cris d'alertes des singes et des chevreuils signalent sa présence toute proche. Il est là, dans le bois. Caché.

On s'installe au bord de la rivière, sur un monticule qui surplombe une grande ouverture sur la rivière. Et on ne bouge plus. la matinée a commencé dans la brume et puis les voiles se sont dissipés. Il fait beau, le ciel et d'un bleu royal. Le soleil brille. Et on assiste à un défilé d'oiseaux, martins pêcheurs, aigles, cigognes noires, ibis, paons... Un crocodile est posé sur le sable et ne bouge pas une oreille (autant qu'il en ait). Des cervidés passent régulièrement. Les singes agitent les arbres. Et une loutre pêche dans un bras de la rivière, non loin.

Les heures passe. J'ai tenté de prendre la loutre en photo mais elle est timide et n'arrête pas de bouger, mauvaises photos. On mange puis on attend encore. Vers 14h00, on guide vient me chercher. La loutre est revenue. Mon guide, impatient, veut ensuite aller voir plus loin, histoire de trouver le tigre (c'est là qu'on trouve un rhino qui nus flanque une frousse bleue). On s'absente 20 minutes. Mais à notre retour, nus découvrons sur les appareils photo de ceux qui sont restés de superbes photos de la tigresse, qui a fait son show 5 minutes - histoire de tranquillement traverser la rivière, en plein soleil, orange sur le fond bleu de la rivière, splendide.

Et voilà comment une loutre peut coûter une tigresse.

 
Bien sûr, je peux en faire la plus grosse frustration de ma vie. Je suis revenue encore deux jours et le temps était froid et brumeux, pas de tigre. Mais je suis contente de l'avoir vue sur les photos des autres - en ce lieu que j'ai regardé pendant des heures. Elle est là. Elle existe. On était tout proche et je l'ai sentie. Et je suis contente de vivre dans un monde où il y a encore des tigres sauvages.

Trésors rapportés:









mardi 11 février 2014

Tracas et humeur


J'avais dit que je n'écrirai pas d'article ronchons pour le Nouvel An. Bon, ça va, le Nouvel An est passé, je peux donc passer mon premier coup de gueule.

Je suis donc allée me balader au Népal pendant trois semaines, comme mentionné dans le précédent billet.

Il a fallu préparer ce voyage, plus que de coutume d'ailleurs.

Premier problème, le visa.

Il est possible de faire faire un visa à son arrivée au Népal, mais comme mon avion arrivait à 22h00 je n'étais pas sûre que l'option visa serait encore ouverte et rien, absolument rien sur le net n'indiquait quelque horaire que ce soit. Le bon sens commun serait que tant que des avions arrivent il est possible de faire un visa, mais je me méfie de ma notion de bon sens qui n'est pas toujours la même que dans les pays où je voyage (la logique en Chine, par exemple, me propulse parfois dans des univers paranormaux dignes d'un trip suer boosté).

Par précaution, faisons donc le visa en Chine. Ou sur le net - vu qu'il est faisable online - sauf que ça ne marche pas, la photo ne charge pas et si la photo ne charge pas, le formulaire est invalidé.

Je m'adresse donc à mon agence de voyage. J'avais déjà posé la question à l'achat des billets et obtenu un "oui c'est possible de faire un visa pour 300 yuans". Sauf que la chanson change: non, ce n'est pas possible pour les étrangers. Puis, alors que j'étais déjà en train de rentrer - dans le métro donc, on me rappelle: "finalement mon collègue me dit que oui c'est possible pour les étrangers mais pour 500 yuans" (se renseigner avant? quand j'étais là...? Non? No comment. 

Donc les étrangers casquent plus, bien sûr, comme d'hab. Sauf que... une fois mon passeport déposé, il me faut attendre une semaine. Mais la semaine passe et, au début de la semaine suivante je m'inquiète. Il faut encore attendre. Oui mais bon moi je pars bientôt. Une semaine et demi - on me rappelle avec l'histoire la plus idiote et la plus aberrante que j'ai jamais entendu: "l'ambassade (laquelle? Shanghai ou Hong Kong? Il s'avèrera que c'est Hong Kong) n'a plus de visa de 30 jours, il faut faire un visa de 90 jours pour 900 yuans. Oui mais bien sûr! Allez-y, trayez le pigeon! J'ai beau protester de l'imbécillité du prétexte (un visa c'est un papier, imprimez-le! Une ambassade a toujours les papiers dont elle doit disposer pour ses fonctions, vous vous foutez de ma gueule...), je me retrouve face à l'employée robot habituelle en cas de conflit: elle répète comme un automate la même phrase encore et encore: "votre billet n'est pas remboursable..." (c'est quand même plus chaleureux que la chaîne de répondeurs automatiques qui se renvoient les uns aux autres de l'ambassade de l'Inde à Hong Kong).

On se fout de moi certes, mais qui? L'agence ou l'ambassade? J'ai besoin de mon passeport, et de mon visa pour le voyage. Je me fais donc à l'idée que je me fais ouvertement arnaquer avec mon consentement. Excellent pour cultiver son estime de soi.

On ne mentionnera même pas l'avion en retard de 16 heures pour des raisons tout aussi obscures. Mais on mentionnera un autre aspect particulièrement désagréable de la Chine: l'hyper protectionnisme chinois. Ainsi, ayant besoin de changer des yuans en dollars - c'est plus pratique d'avoir des dollars au Népal, je découvre à mes dépends que les étrangers n'ont pas le droit de changer de l'argent en Chine. Les résidents peuvent éventuellement le faire avec plein de papiers (attestation d’impôts...) et de tracasseries administratives, les touristes que dalle. Je suis donc obligée de demander à une chinoise de changer de l'argent pour moi. Elle, il lui suffit de donner sa carte d'identité. Je n'ai pas encore vérifié la rumeur concernant l'interdiction d'acheter une nouvelle carte sim, mais j'ai déjà pu vérifier la nouvelle politique au sujet d'internet: tout surfer doit s'identifier avec sa carte d'identité - les cybercafés sont donc interdits aux étrangers.

Bienvenue en Chine!

Trois semaines au Népal


Une expérience qui me laisse songeuse

Cela faisait longtemps que je voulais y aller. Tout, dans le Népal, et Katmandou, de la sonorité des noms aux images invoquées en y songeant, pousse à vouloir, un jour, voyager au Népal.

Au Moyen-Âge, on y voyait l'inaccessible paradis terrestre. Les brahmanes étaient décrits comme plus sages que les chrétiens - des ascètes qui avaient trouvé dans la simplicité les valeurs recherchées par les bons chrétiens (lire les relations de Jean de Mandeville, qui compile les récits des voyageurs du Moyen-Âge).

Jamais colonisé, fermé sur lui-même, le Népal ouvre ses porte en 1950. Il devient alors une destination touristique prisée.

Après 65 ans de tourisme, on peut donc s'imaginer le Népal comme un pays développé, tel la Thaïlande, autour du tourisme. Malgré les nombreuses informations des NGOs au Népal sur le difficile accès à l'eau, les régions inaccessibles faute de routes (le Népal est le pays qui possède le plus de régions isolées et inaccessibles ai-je appris alors que j'étudiais les documents pour devenir déléguée du CICR), castes, scolarisation..., je m'attendais malgré tout à un pays plus modernisé, du moins sur ses grands axes touristiques. J'y ai trouvé la modernité - et un certain luxe - réservé apparemment exclusivement aux touristes, et aux plus nantis bien sûr - mais les plus nantis, c'est justement, les touristes.

Katmandu, capitale du Népal, vit le soir au rythme de ses coupures d'électricité. Je parlais de pompe à eau? Je les imaginais dans les villages, dans les zones rurales. Pas en ville. Des vautours tournoient au-dessus des villes. les vautours se nourrissent de charogne donc... Il y a certes des enterrement célestes mais les vautours des villes se nourrissent surtout des carcasses des chiens crevés. Etc...

Lorsque l'on sort de la zone touristique de Thamel, les routes goudronnées se transforment en piste de terre dont les véhicules soulèvent d'énormes nuages de poussière.

Le ton est donné. Le temps s'est arrêté. Et ceux qui râlent contre le wifi qui ne fonctionne pas ou le manque de machines à laver (3-5 dollars pour la lessive à la main...) devraient jeter un œil autour d'eux.

Personnellement, j'ai adoré mon voyage au Népal. J'aime voyager dans la poussière des routes, le cul bondissant sur les sièges sans ressort de vieux bus qui jouent à saute mouton sur des routes impossibles. Les gens sourient au Népal. Ils sourient beaucoup. Sont d'une gentillesse bon enfant, ont le contact facile et naturel. C'est tout simplement agréable de ne pas se retrouver face aux barrières de méfiance habituelles que cultivent malheureusement certains, dans mon pays riche qui fait tant rêver les népalais, où les gens ne savent tout simplement plus sourire.

Quelques photos en vrac. Je m'inquiète tout de même de constater que ma meilleure photo, est la photo d'un pigeon.

Envol - Katmandou

Durbar square - Katmandou

Les toits de Katmandou sont plein de vie

Namaste

Shiva, un rhino apprivoisé

Vieille ville de Katmandou

Pokhara
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