vendredi 30 juillet 2010

Sur la route des bisses au Valais

   
Le glacier du Trient recule, laissant la trace de son passage
Dans le genre promenade pépère qui permet de s'imprégner d'un paysage superbe sans trop se tordre les pieds, il y a la bisse du Trient. Mais qu'est-ce qu'une bisse? C'est une sorte de canalisation à ciel ouvert qui amenait l'eau des montagnes vers les cultures. Elles ne sont plus vraiment utilisées comme telles aujourd'hui, mais le Valais a eu la bonne idée de les restaurer et elles offrent de superbes randonnées de tous niveaux, certaines demandant de ne pas avoir le vertige.

Pour aller à la bisse du Trient, il faut se rendre en train à Martigny puis monter jusqu'au col de la Forclaz avec le bus postal (horaires ici). Ou prendre une voiture (il y a des véhicules mobility à disposition à la gare de Martigny).

La promenade est tranquille, familiale et permet d'admirer le magnifique glacier du Trient, tant que l'on peut encore l'admirer, car il recule rapidement et l'on peut voir très clairement les traces de ce recul et constater ainsi concrètement les effets du réchauffement climatique.

Pour des parcours détaillés des bisses du Valais, c'est ici.

jeudi 29 juillet 2010

Montreux - Rochers de Naye par les Gorges du Chaudron

  
De l'intimité des gorges à la terrasse du canton de Vaud

Départ tôt le matin pour Montreux, avec de bonnes chaussures de marche et assez d'eau si l'on veut faire la randonnée jusqu'au sommet des Rochers de Naye. Les Gorges du Chaudron débutent à 300 mètres derrière la gare (il faut remonter la route, passer au-dessus de la rivière et au-dessous du pont du train puis s'enfiler sur la gauche. Pas facile à trouver, même si c'est indiqué. Autant demander son chemin). Il suffit ensuite de remonter les gorges en cheminant dans la fraîcheur de la forêt, entre méandres et petits ponts, jusqu'aux Avants. Une balade agréable et facile d'environ deux heures, surtout pour les jours de grosse chaleur. Attention, le chemin ne mène pas à la gare des Avants et il faut ensuite suivre la voie. Je préfère rejoindre la gare pour la suite de la balade.

Dent de Jaman
Depuis la gare des Avants, suivre la route qui monte à gauche. C'est un sentier forestier facile qui peu à peu rejoint les premiers alpages. Après environ une heure de marche, après un petit pont, le chemin fait une fourchette. On peut continuer à droite, c'est le chemin le plus direct mais le moins intéressant, ou prendre sur la gauche et remonter la rivière pour rejoindre le col de Jaman par les alpages, après avoir traversé par de petits sentiers la forêt alpine. C'est plus long mais bien plus féérique. On y rencontre aussi une plus grande faune dont de très beaux tritons. Arrivé au col de Jaman, il est possible de manger dans la petite auberge ou de pique-niquer. A partir de là, il ne sera plus possible de remplir les bouteilles d'eau aux fontaines et le plus dur est à venir.

Yourte-hôtel aux Rochers de Naye
Pour rejoindre les Rochers de Naye, le chemin est indiqué. Il est possible de contourner la Dent de Jaman par la droite ou bien de descendre vers la réserve d'eau, derrière la dent, et de remonter à travers la réserver vers les voies du chemin de fer privé (et couteux, toujours plein en été). Attention, après les voies, le chemin de vient difficile et ne se fait pas sans chaussures de marche. Un bâton de marche peut être très utile aussi car on roule facilement sur les pierres. Le chemin remonte le long des Rochers de Naye dans un couloir pierreux assez dangereux, surtout s'il y a du monde. En effet, les pierres roulent sous les pieds et il s'agit de se protéger lorsque quelqu'un nous précède ou, pire, redescend pendant que l'on monte. Un dernier passage difficile en haut du couloir (surtout lorsqu'il s'agit de le redescendre) et l'on rejoint un petit sentier de montagne peinard qui mène jusqu'au sommet où, surprise, on se retrouve nez-à-nez avec des yourtes mongoles! Et une horde de touristes bien habillés qui ont pris le train, eux. C'est le pays des marmottes (prévoir des jumelles) et si le temps est dégagé, on peut admirer le superbe panorama de la riviéra et des préalpes vaudoises et fribourgeoises. Superbe!

mercredi 28 juillet 2010

Balade lausannoise - remonter le Flon

   
En pleine nature, en pleine ville

Escaliers du marché
Même si je ne peux pas vraiment en profiter pour le moment, mon séjour à Lausanne me donne l'occasion de partager ici mes randonnées préférées, à Lausanne, dans le canton ou encore plus loin. Je commence ici avec une balade que j'aime beaucoup car elle demande peu de préparation et l'on peut partir sur un coup de tête, ce qui m'arrive les jours où ayant dormi trop tard, je vois les bulles de savon de mes projets de randonnées en montagne éclater avec de petits plop.

S'il est une chose agréable à Lausanne, c'est le fait qu'il est possible de quitter la ville en deux enjambées sans prendre le moindre transport. De tout côté, la campagne s'ouvre au randonneur qui, s'il n'a pas envie de longer pour la énième fois le lac jusqu'à Morges, peut vadrouiller à l'ombre de la forêt de Sauvablin, jusque dans les bois du Jorat, dans les  hauts de Lausanne, en suivant le Flon dans ses méandres les plus intimes.

Le FLon
Je préfère commencer la balade au Château de Lausanne, qui est aussi un bon lieu de rendez-vous.  La commencer à la Palud, ceci dit, permet de s'imbiber de la vieille ville avant de s'attaquer à la nature, en passant par les escaliers du marché. Juste après le carrefours, après l'arrêt de bus, s'enfiler à droite entre le mur et la maison sur le chemin de copeaux qui grimpe directement en direction de l'Hermitage, juste après la rue du Vallon (qui descend) et avant le salon de thé "la théière verte", qui propose de très bons thés. Ce quartier possède de superbes maisons de rêve. Derrière s'étend la colline (avec des moutons) qui monte vers l'Hermitage et plus loin, vers le lac de Sauvablin. Si on veut profiter du panorama, il est possible de grimper la colline jusqu'au chalet suisse et même de s'enfoncer dans Sauvablin jusqu'à la tour d'observation puis de rejoindre la balade derrière la scierie à la Clochatte. Pour une balade plus intime, on peut, au lieu de monter la colline, la longer sur le flanc droit, ce qui nous ramène au Vallon qui grimpe jusque dans la forêt (très belles maisons et jardins sur la route) avant de redescendre sur la Sallaz , sans la rejoindre (il y a un panneau indicateur peu après avoir rejoint la forêt) et bifurquer ensuite vers la rivière. Loin des regards, elle descend en petites cascades qui font rapidement oublier que l'on est en pleine ville tandis que l'on déambule dans des gorges de molasse.

Longer la rivière jusqu'au Vivarium, traverser la route et continuer à suivre la rivière. On arrive finalement derrière la scierie de la Clochatte où on rejoint le chemin forestier (il y a une superbe maison isolée au bord du chemin.) A suivre jusqu'à la route puis plonger à nouveau dans les méandres de la rivière que l'on traverse plusieurs fois.

Le Chalet des Enfants
Arrivé dans la forêt du Jorat, il faut toutefois faire attention à ne pas débouler sur le terrain de golf. Après avoir rejoint la route, des panneaux indiquent le chemin des Fontaines et le Chalet des Enfants, où l'on peut déguster une bonne tarte aux fruits dans un cadre calme et familial, en pleine nature.

Liens:
Ma préférence: les balades de Pierre Corajoud dont je m'inspire souvent. La balade ci-dessus est tirée du guide étonnantes rivières vaudoises. L'auteur a publié d'autres titres tout aussi alléchants.
Un blog sur Lausanne et ses balades.
Les balades conseillées par un animateur de randonnées pour enfants.
Répertoires des balades en Romandie.
Site de l'ASAM.

mardi 27 juillet 2010

La vaudoise de Chine est de retour à Lausanne...

   
... et elle ne peut plus attendre pour:

Prendre son premier p'tit déj à la Coccinelle: renversé lait froid et deux délicieux croissants sur la terrasse de la rue presque piétonne (mis à part les fournisseurs) Pichard (juste en face de l'excellente chocolaterie :-)

Se glisser dès l'ouverture chez Payot et faire une orgie de livres. "Fermez le magasin et laissez-moi dedans, je veux habiter là". Ressortir avec une pile peu raisonnable. 2 ans en Chine à ne rien trouver à lire, ça donne les crocs.

Pavillon thaï du Denantou
Descendre vers le lac et fouiner du côté du parc du Denantou, histoire d'aller jeter un œil sur l'étrange pavillon thaï offert par le roi de Thaïlande. Il est beau, mais un peu alien au milieu des sapins. Dans le sac à dos léger, une tomme vaudoise bien faite et une couronne de Silz pour pique-niquer tranquillement sur le gazon en lisant un roman de Yoko Ogawa nouvellement acquis avec une petite pile d'autres.

L'après-midi, à l'heure du goûter, une glace à la cabine de la Via Venetta posée en face du château d'Ouchy. A déguster aguillée sur les cailloux en regardant passer la Suisse.

La Suisse passe
Le café de Grancy, confortablement familial, est temporairement fermé. Rendez-vous donc au Bar-Tabac en dessous de St-François. On y fait le meilleur thé à la menthe marocain de Lausanne. A siroter tranquillement en grignotant les pignons que l'on arrive à attraper.

Souper au Lyric, le restaurant grec au bout de la même rue, sur Georgette, qui est toujours plein mais qui fait un carré d'agneau à l'Ouzo à se relever la nuit.

Une petite note de tristesse cependant: l'Evêché, qui a marqué mon enfance, mes études et toutes mes soirées fondues sur sa superbe terrasse, a fermé. Le patron, qui a toujours été le même depuis que j'étais toute petite, a pris sa retraite. A plus de 80 ans, ça se comprend.

Pour se mettre de bonnes choses sous la dent à Lausanne: guide des restos

dimanche 25 juillet 2010

Xi'an 4/4: été


Pagodes et musées, loin des grosses chaleurs

S'il fait vraiment trop chaud (le thermomètre est monté à 37 au mois de juin cette année), mieux vaut aller s'abriter dans un musée ou ne sortir que tôt le matin ou le soir.

Enfants jouant avec des cerfs-volants sur le rempart
Tôt le matin, j'aime bien longer le rempart depuis Hepingmen. Tout le rempart extérieur est un long parc (14 km de rempart). Vers Hepingmen, les amateurs d'opéras du Shaanxi donnent de la voix tandis que d'autres entretiennent leur physique. Les chinois donnent beaucoup d'importance à la forme physique et les parcs sont de vrais fitness en plein air. C'est le cas du parc longeant la muraille qui alterne petit jardins, maisons de thé (attention aux prix, une vrai arnaque!) et places de fitness. Dans ces même parc, en début d'après-midi, on admire les différents transformations des instruments de gymnastique en dortoir pour la sieste. On en ferait volontiers une aussi par ces chaleurs. Sur d'autres places, les amateurs de cerfs-volants se donnent à coeur joie tandis que des hommes aux allures peu engageante font valser à coups de fouets une toupie. Nouveau sport très à la mode. Le coucher de soleil sur le rempart est aussi une vision fantastique, mais il est plus beau encore en hiver.

Dans la forêt de stèles
Côté intérieur, la muraille prend des airs anciens très agréables entre Heping Men et Nan Men. Oiseaux en cages sifflotent, grillons grillottent tandis que se déroule de longues parties de go ou d'échecs chinois. Une porte plus loin, il y a le musée de la forêt de stèle. Quoi de plus rafraîchissant qu'un musée de stèle en bonne pierre bien froide? C'est un superbe musée dont la valeur historique est inestimable et le néophyte, à défaut de s'émerveiller devant les textes mystérieux, pourra toujours admirer la fascination que ces merveilles provoque chez les chinois les plus initiés aux vieilles écritures. Ceux-ci partageant très volontiers leur fascination, on y découvre des trésors de toute beauté. Ce musée est clairement mon favori. Un peu plus bas, dans la rue, c'est le quartier très touristiques des peintres. En cherchant bien, on y trouve de superbes trésors mais il vaut mieux venir hors saison.

La grande pagode de l'oie sauvage
Une fois le soir venu, rendez-vous autour de la grande pagode de l'oie sauvage (Da Yen Ta). D'abord, manger. A droite de Da Yen Ta se trouvent deux de mes restaurant favoris: le restaurant végétarien dont j'ai déjà fait un article et, un peu plus loin, au coin de la rue à droite, l'excellent restaurant indien. Arriver à 19h00 (le week end c'est plein) puis, après le repas, rejoindre le devant de la place de la pagode: à 21h00 en été commence le spectacle des fontaines en musique. Après le spectacle des fontaines, cela vaut la peine de se balader dans le parc, le Bouddha à gauche de la pagode est superbe sur fond de pagode et il est possible de se relaxer dans le long corridor chinois près de l'entrée de la pagode (à l'arrière de la place) ou d'aller boire un verre aux nombreux bars. En attendant que la foule se disperse. Car aller à Da Yen Ta est une chose, en repartir le soir après le spectacle est une autre paire de manches qui risque de gâcher la soirée. A signaler que derrière le KFC il y a un restaurant (cantine) chinois qui sert de nombreuses spécialités de la région pour un prix très abordable.

Pour ce qui est de la vie de tous les jours, il y a encore deux lieux qui m'ont donné beaucoup de plaisir. Premièrement, qu'y a-t-il de plus jouissif que de farfouiller dans les tissus multicolores des tailleurs de Wen Yi Lu et d'imaginer les belles robes, tuniques, qipao que l'on pourrait en tirer? Et bien peut-être, farfouiller dans les nombreuses boutiques de thé du Cha Yuan, goûter, choisir, apprendre à connaître et admirer voire craquer pour des céramiques chinoises ou des services à thé magnifiques. Tomber amoureux d'une théière. Tomber amoureux de 10 théières et ne plus savoir laquelle choisir. Penser aux amis, aux cadeaux, négocier, acheter. Attention, Cha Yuan est le genre de lieux d'où l'on ressort des paquets plein les bras, un sourire extatique aux lèvres et le porte-feuille anorexique.

Plus de photos ici:


Musée de la forêt de stèle:



L'armée de terre cuite (Bing Ma Yong):

samedi 24 juillet 2010

Xi'an 3/4: Printemps ...

 
... des lanternes du Nouvel An au cerisiers du printemps

C'est sur le rempart vers la fin de l'hiver, autour de la fête du printemps que nous emmène cette troisième visite de Xi'an. Pendant un mois, la nuit, le mur s'éclaire des figurines de la fête du printemps, véritable balade enchanté entre la porte du sud (Nan Men) et HePingMen. Des thèmes traditionnels ou actuels sont abordés sur ce parcours qui commence, à Nan Men, par des danses du lion et du tigre, puisque l'on commençait l'année du tigre, des équilibristes et diverses danses et musiques traditionnelles. La foule est au rendez-vous, bien sûr et c'est entouré de cris d'enfants enthousiastes portant des cornes lumineuses que l'on va longer les remparts. Gare au verglas! On le voit mal malgré les illuminations! Dans le ciel, des lanternes enflammées s'élèvent. Fin de la balade au chaud au restaurant chinois de Hepingmen devant une bonne soupe.


La fin de la fête du printemps marque aussi la fin soulageante des pétarades (on se croirait en guerre) et le début de ma saison préférée: le printemps. Dès le mois de mars, on peut se régaler de fraises et de mangues et plus la saison avance, plus le choix de fruit se multiplie! A cela s'ajoute la merveilleuse période des floraison! Direction les parcs!

Fin avril-début mai, c'est la fête des cerisiers en fleur. Comme au Japon! Ca vient de là d'ailleurs et comme déjà signalé dans un précédent billet, le Japon a offert au parc Xing Qing une allée de cerisiers. Xing Qing est donc à nouveau un beau but de balade, avec ses magnolias et ses cerisiers en fleur, à peu près en même temps. Et d'y admirer la passion préférée des chinois: la photographie. On se sinise vite d'ailleurs, rejoignant les troupeaux de photographes tentant de faire une belle macro de fleur de cerisier. L'université Jiaoda connaît aussi sa période touristique, étant elle-même très connue pour ses cerisiers. Mais c'est au parc Qinglongsi, le temple du dragon turquoise, au sud de Jiaoda, que vont se diriger la majorité des chinois. C'est en effet là-bas qu'il est coutume de se balader parmi les multiples arbres en fleur, à travers les diverses cours proposant diverses espèce. Superbe! Mais il s'agit de bien viser. Une semaine trop tôt ou trop tard, et c'en est fait de la journée floraison! Bien sûr, Qinglongsi au printemps, surtout pendant la floraison, est très peuplé. Surtout, de futures mariées qui viennent faire à l'avance leurs photos de mariage, histoire d'y avoir les fleurs et le bau temps. Tant pis si le fiancé n'aura pas la surprise de la mariée en blanc à la dernière minute.

Le printemps, c'est aussi la bonne saison pour aller visiter le quartier musulman et son bazar. Les touristes de l'été ne sont pas encore là, les prix sont plus bas. Et surtout, la mosquée, superbe bâtiment ancien de style chinois, mêlant les arabesques aux idéogrammes, est aussi en fleur. Je m'y suis liée d'amitié avec une adorable chatte blanche. Dehors, il est possible de s'attabler aux nombreuses grillades de mouton, ou de déguster les fameux raviolis chinois dans le grand restaurant musulman au centre de la rue à droite (depuis la tour des tambours), juste à côté du vendeur de thé et en face du magasin de qipao. Même moi qui n'aime pas les jiaozi (et non, je passe pour une vraie païenne, là), je les apprécie. Et pour le dessert, de délicieux halva aux cacahuètes.

vendredi 23 juillet 2010

Xi'an 2/4: Hiver...

 
... la magie des pavillons chinois

Xi'an bénéficie d'un vrai climat continental: on fond en été en jouant aux abords des 40 degrés (37 l'été dernier), on est cryogénisé en hiver dès que l'on met le nez dehors. Mais il faut l'avouer, les parcs chinois sous la neige sont de toute beauté: lions, dragons, chiens de pierre, pins et pavillons prennent une toute autre valeur. De quoi faire des photos superbes. Mais attention, les chinois sont de grands amateurs de ce genre de paysage: le silence de la neige ne dure pas longtemps et il faut se lever très tôt pour en profiter avant que les parcs soient envahit de photographes amateurs enthousiastes.

Pour en profiter, direction le parc Xing Qing 兴庆公园, près de l'université de Jiaoda (porte du nord). Dire au taxi: jiaoda bei men ou Xing Qing Gong Yuan Nan Men. Pins, cerisiers, quelques roses qui pointent encore le nez, pont aux colonnes de lotus, statues de pierre et pavillons, le parc de Xing Qing, superbe en toute saison et ignoré des touristes, devient féérique.

Malgré la neige et le froid, les habitués du parc, imperturbables, viennent y faire leur gymnastique matinale, s'entraîner au Tai Chi ou au Kung Fu, s'exercer à la chorale ou, individuellement, pratiquer leur instrument favori. Ainsi, le matin, autour de la pagode, le promeneur se faufile entre joueur de saxophones, de trompette ou de flûte qui font de comiques "pwet" selon l'habilité du musicien amateur. Plus poétique ce flûtiste traditionnel qui pose devant le grand pavillon et se réchauffe au son de sa flûte tandis qu'un homme pratique son kung fu à l'épée sous les yeux ébahis des curieux. Plus loin, des amateurs d'opéra du Shaanxi donnent de la voix dans un amplificateur crépitant et agressif sous les yeux admiratifs des connaisseurs. C'est spécial, peut-être trop "exotique" à mon goût, mais ça vaut le détour, au moins une fois. D'autres marchent en arrière, ou marche en tapant dans les mains, un fois devant, une fois derrière et ponctue leur exercice de cris intermittents. Tous emmitouflés, certains avec des cache-oreille tricotés maison. Tous avec des masques de tissu qui tiennent chaud et embuent leurs lunettes de leur respiration.



Je dois avouer que j'aime énormément ce parc, dans lequel on rencontre la Chine des gens, loin des sentiers touristiques dictés par l'office du tourisme. Peut-être un peu trop exploité touristiquement dans sa partie nord, il est très agréable au sud. C'est un ancien parc impérial et les monuments d'époques plongent le promeneur dans la Chine d'époque, cette vieille Chine que les voyageurs viennent chercher à Xi'an.


Juste à gauche en sortant de la porte sud (en face de la porte nord de l'université), il y a un très bon restaurant avec menu photos. Il font d'excellent Jidan Dofu ou tofu aux œufs, une recette japonaise. A droite de la même porte, il y a un excellent restaurant de nouilles et, beaucoup plus bas, après avoir longé le parc sur toute sa longueur et traversé la petite route qui longe son côté ouest, il y a dans le coin (après les garages) un très bon restaurant de crêpes chinoise. Très facile à reconnaître, il est tout vert. 

A l'est du parc, la sortie fait face à un restaurant de canard (pas essayé) et à sa droite, à un restaurant de bonnes soupes de nouilles. Plus loin à gauche, de l'autre côté de la route, il y a un excellent restaurant de poisson.


jeudi 22 juillet 2010

Xi'an 1/4: Automne...


... petite balade au pays des grenades

Dès septembre, les grenadiers dans les jardins publics voient leurs fruits rougir et les marchands exposent sur les trottoirs grenades et jujube. Les élèves et collègues se mettent à offrir des grenades dont on ne sait que faire, à moins d'être une excellente cuisinière russe et l'office du tourisme organise le pomegranate festival, ou festival de la grenade dans le comté de Litong, autour de Bing Ma Yong - l'armée de terre cuite. D'accord, on ne sort pas des sentiers battus, la célèbre armée de terre cuite est un passage obligé à Xi'an. Elle est même pour beaucoup le but du voyage. Mais peu de touristes le savent, le fameux musée est entouré de vergers de grenadiers . C'est donc en automne que cela vaut le plus a peine de visiter Bing Ma Yong. 

Une fois passé tous les commerçants vendeurs de tout et n'importe quoi (jusqu'à des peaux de chiens et peaux d'animaux protégés) - moment pénible et long car on est obligé de traverser tut le complexe commercial du site et les vendeurs sont plutôt agressifs, on arrive enfin au musée, qui est fait de trois parties. Il faut le savoir, tous les guerriers n'ont pas encore été déterrés - ce n'est que la pointe de l'iceberg - et c'est à couper le souffle. C'est une rencontre solennel que de pouvoir les voir, ces rangées de guerriers à peine sortis de la terre, avec leurs visages incroyablement expressifs. Les coiffures sont des chefs-d’œuvre de détails et marquent leurgrade. Certains ont encore de la couleur... car autrefois, ils étaient colorés. Une rencontre à ne pas rater.



J'aime personnellement beaucoup le restaurant en face du parking de Bing Ma Yong qui propose des spécialités de la région, dont des pommes de terres caramélisées absolument délicieuses!

Dans la catégorie festival, c'est en septembre qu'a lieu le festival des arts traditionnels et de la culture à Xi'an, sur lequel je ne peux dire grand chose, l'ayant malheureusement raté.

L'automne est aussi la meilleure saison pour faire de belles randonnées en montagne, dans les monts trop blancs, ou Tai Bai Shan, qui ne sont pas blancs du tout en automne mais prennent les couleurs de l'or. ou dans les montagnes Qinling, où vivent encore des pandas.Difficile cependant de trouver le bon bus pour s'y rendre. Hua Shan, l'immanquable Hua Shan, qui s'escalade autant de nuit que de jours, est réservée à tous ceux qui ne souffrent pas du vertige. On y risque l'insolation en été, l'automne reste donc la meilleure saison pour grimper. Les bus pour Bing Ma Yong et Hua Shan se côtoie, devant la gare, tout à droite quand on fait face à la gare, sur le grand parking. Généralement, on va se précipiter vers le touriste désorienter pour lui proposer des trajets. Attention: ne pas prendre les tours touristiques, qui s'arrêtent sur tous les sites pour des visites éclairs et coûtent bien trop cher. Le bus public prend plus de temps, mais coûte moins et personne ne vous dit ce que vous avez à faire ou voir!

Pour trouver adresses et évènements, consultez les site d'expatriés (en anglais):
Xianease, qui publie aussi un magazine mensuel gratuit à disposition dans les auberges de jeunesses et bars fréquentés par les étrangers.
China grooves qui est l'autre magazine gratuit de Xi'an, et autres grandes villes.

dimanche 18 juillet 2010

Coup de coeur pour les femmes peintes par les paysans du Shaanxi


Les peintures des paysans du Shaanxi sont l'une des spécialités de Xi'an. A tel point que, même si elles sont toutes originales, la peinture elle-même peut être reproduite plusieurs fois. Il s'agit de bien les choisir, il y en a beaucoup. Autant prendre son temps. Pleine de couleurs gaies, elle représentent des scènes de la vie traditionnelle, généralement autour de la femme. En souvenir de Xi'an, je me suis offerte trois de ces peintures qui m'ont plu plus que les autres, dans mon magasin préféré, où l'on peint aussi avec les doigts (à venir, j'attends que l'amie à qui j'offre la peinture la déballe avant de faire une photo).

Xi'an 西安 - retrospective...

  
... à l'heure des adieux.

Dans deux jours, départ. Un mois au pays puis retour vers la Chine, encore une nouvelle ville. Cette fois, Tianjin. Proche de Pékin, que je me réjouis d'explorer plus intensément et peut-être, enfin, voir la muraille (en trois ans en Chine je n'ai pas encore posé les yeux sur cette fameuse muraille qui décore les bouteilles de vin Great Wall que j'ai vu défiler - à mon grand dame, moi qui n'aime pas le vin!)

Voilà 18 mois que je n'ai ps revu ma famille ni mes amis, je me réjouis donc beaucoup de partir, malgré un très gros vague à l'âme, celui des adieux. Je ne peux pas dire que la vie à Xi'an ait été facile et mainte fois j'ai eu envie de planter là mon université trop bureaucrate, mon appartement invivable entouré de chantiers de gratte-ciels qui s'élèvent bruyamment de 5-6h00 à 22h00 (parfois toute la nuit) devant mes fenêtres, emplissant l'appartement et les poumons d'une très fine poussière, les 5 étages à monter à bout de bras sur les béquilles.

Chaque pièce a son revers, aiment dire mes élèves. Premièrement, il m'est difficile de quitter une classe avec laquelle j'ai eu un très bon contact, enseignant de plus ma matière préférée, la littérature. que j'enseignais à domicile le pied en l'air. Deuxièmement, dans tous les désert on trouve des trésors. Si cette première moitié de l'année a effectivement ressemblé à une traversée du désert, elle m'a rapporté le trésor de l'amitié de ma collègue russe et de ses délicieuses salades, et de ma collègue japonaise pleine d'humour, qui continue d'alimenter en moi ce coup de cœur que j'ai eu pour son pays. Troisièmement, Xi'an est indéniablement une ville superbe, regorgeant de trésors culturels et historique. Il lui manque le côté sauvage qui fait le charme de Chongqing, mais malgré son exploitation touristique elle garde le charme des vieilles villes chinoises. Et c'est un délice que d'aller se perdre dans les ruelles le long du rempart.

Une année à Xi'an, c'est beaucoup de choses à dire. A l'heure de quitter la vieille ville pour la moderne, je vais consacrer à Xi'an quatre articles, en suivant les quatre saisons et en essayant de conseiller au mieux ceux qui voudraient sortir un peu des sentiers battus (même si ces derniers six mois mon exploration s'est arrêtée. Je complèterai donc avec celle de ma collègue russe qui me propose gentiment de partager des photos).


dimanche 11 juillet 2010

"Chroniques de l'oiseau à ressort" - Haruki Murakami

   
Un homme oisif, fan de jazz et de spaghetti, que sa femme quitte après la disparition de leur chat, découvre la magie et les multiples sens de son environnement urbain tandis que défilent dans sa vie divers personnages aux destins croisés qui se livrent à lui, l'homme sans destin. Des femmes l'aiguillonnent, l'histoire lui parle, et l'oiseau ponctue ce chemin initiatique où rien n'est hasard, où les destins les plus éloignés sont liés, où chaque chose a un sens.

Chroniques de l'oiseau à ressort,  c'est du tout grand Murakami. Peut-être le meilleur. En tout cas, le plus subtil. Et le plus japonais. En ce qui me concerne, il m'a permis de mieux comprendre cette pensée dans laquelle rien n'est hasard, tout est lié et tout a un sens.

C'est avec grand art que Murakami extrait toute la poésie omniprésente dans l'environnement urbain (Tokyo) du personnage. La poésie d'une banlieue urbaine qui n'a rien de spécial. Une banlieue comme les autres. Il faut tout l'art de l'écrivain pour rendre la magie d'un lieu aussi commun. L'étrange se mêle à la réalité et la transforme subtilement tandis que défilent des histoires de vie mêlant le fantastique et l'horreur qui viennent se superposer à la monotonie de la vie oisive et trop paisible de l'anti-héros. Un récit d'une rare violence (qui donne envie de fermer les yeux) tout en étant poétique et sensuel.

Shiritani Unsuikyo - la forêt aux esprits


Hier, lors d'un repas avec un ami, je tentais de lui faire comprendre la magie de la forêt de Shiritani Unsuikyo. "Les japonais sont animistes", expliquais-je, "et à Shiritani, tu comprends pourquoi!" Et de lui expliquer que plus que n'importe quelle autre forêt, celle-ci semble vous regarder et que partout, les branches, les pierres prennent des formes animales ou humaines. Il m'opposait la raison: on voit ce que l'on veut (un peu comme quand on regarde les nuages) dans les formes des branches. Se tournait vers notre amie japonaise qui souriait de son incrédulité et lui signifiait en riant que oui, elle croit aux esprits de Shiritani. Imagination? Bien sûr. Mais à Shiritani, l'imagination fleurit plus facilement  qu'ailleurs, et il n'y a pas besoin de se forcer pour voir des silhouettes humaines et animales dans les excroissances végétales. Et d'expliquer que soudain on se retrouve face à un daim qui n'était pas là l'instant d'avant, et qui ne fuit pas. On se sent bienvenu. Que les photos prises de la rivière montrent un visage, certes une pierre, mais avec un visage qui vous regarde. Il restait incrédule. Bon. Cet article  est pour cet ami. Et pour vous. Voici quelques photos pour soutenir mes propos. Je vous laisse juge.


samedi 10 juillet 2010

Langmusi-Taksang Lhamo

  
Prairies, nomades, loups et vautours

Fuir Songpan. La station touristique de Songpan. Là où les voyageurs affluent pour faire des randonnées à cheval ou envahir Jiuzhaigou la belle. Le choc. Après avoir erré dans des régions ignorées des masses touristiques, Songpan me rebute.

A l'origine, j'aurais dû passer la frontière du Qinghai (Amdo) à Manigango, mais une épidémie de peste pulmonaire y sévissait et la région était fermée. Contournant le Qinghai, pour le rejoindre par l'autre côté, je suis donc obligée de passer par le Gansu. Quelle chance! J'en avais entendu que du bien. Et je confirme, le Gansu est une province absolument superbe!

Le contrefort rocheux au-dessus de Langmusi
 Langmusi avait l'air isolée à souhaits,  et il est possible de faire des randonnées découverte de quelques jours à cheval, pour un prix plus bas qu'à Songpan et en évitant la foule des touristes. Cette petite ville nichée entre des monts verdoyants au-dessus desquels planent les vautours, à cheval sur la frontière du Sichuan et du Gansu,  est peuplée de tibétains et de musulmans. Autour, des prairies à l'infini, dont la mer de fleurs, des rivières qui serpentent en brillant sous le soleil, et des yaks, des yaks, des yaks.

Cela vaut la peine de se balader un peu dans la ville, jusqu'à la mosquée pour la dominer puis de faire une pause "tarte aux pommes" dans l'un des nombreux restaurants qui s'adaptent rapidement au déferlement croissant des touristes. Une seule auberge, sommaire, mais vu la croissance de la ville, elle deviendra rapidement une petite ville à la "Songpan" pour sûr. 

A une journée de cheval à travers les prairies, proche d'un site d'enterrement céleste, se trouve un campement de nomades. Un parmi d'autres. Ici, on élève des yaks mais aussi et surtout des moutons. Une espèce que je ne connais pas, dont les femelles autant que les mâles ont des cornes. Ce sont les chiens qui nous accueillent. Ils sont là pour garder et je suis un élément étranger. Ils font donc leur boulot. Je vais loger avec une famille, sous la tente en poil de yaks. L'agence qui m'a fourni le cheval et le guide, lui-même nomade et dont la famille tient son camp non loin, m'a donné des informations sur la vie traditionnelle, les usages et les tabous à respecter, ainsi qu'un lexique. Mais mon chinois suffit pour m'exprimer, au travers de mon guide avec lequel je n'aurais échangé que des informations pratiques par lexique interposé si je n'avais eu quelques bases. Au contraire de Songpan, ici les gens ne parlent pas anglais. Connaître un peu de chinois permet de sortir de la frustration de devoir rester muet tout le long du voyage. Quant au tibétain, ça peut aider mais on parle ici un dialecte très différent du tibétain de Lhasa.

Tente de nomade en poils de yak
La tente est formée de 20 panneaux de poils de yak. Chaque année, les nomades ramassent les poils dans la prairie (les yaks ne se laissent pas volontiers tondre, non, non) et tissent un panneau. La tente est donc entièrement renouvelée tous les 20 ans. A l'intérieur, un tas de bouse séchée fournit le combustible pour le thé que l'on me sert en même temps que du fromage et un  peu de viandes séché de mouton. Mon guide se met à raconter des histoires et toute la famille l'écoute attentivement, concentrés sur ses histoires que je ne peux qu'imaginer. Ca doit être passionnant vu comme son auditoire l'écoute. Après le repas, les hommes jouent aux cartes, et peu à peu on s'installe pour la nuit.

Toute la nuit, les chiens aboient autour de la tente. Il y a des loups. Le lendemain matin, non loin du campement, des vautours dansent autour du cadavre d'une chèvre. On retrouvera plus tard le cadavre d'une yak, de la même façon. 

La  bouse séchée pour combustible
Thé pour le petit déjeuner. Il est interdit de se peigner les cheveux dans la tente, il semble que ce soit un tabou. On fait donc sa toilette dehors, au milieu des chèvres, la jeune fille  nourrit au biberon un agneau orphelin qui a passé la nuit sous la tente avec nous puis se lave les cheveux dans la rivière, sa mère étale la bouse de yak pour la faire sécher, des béliers se battent.  Les hommes se mettent à cheval pour aller garder les yaks et les chèvres sur le flanc des montagnes, ils comptent et recomptent les bêtes avant de partir. Et nous repartons aussi. La jeune fille nous accompagne sur son propre cheval, elle va rejoindre la ville pour la reprise des cours. En passant, elle nous montre la maison d'hiver dans laquelle sa famille passe la saison froide, une maison en dur proche de la ville, mais très isolée quand même.

Jamais je n'ai été si proche des loups, même si on ne les a pas vu. Je comprends mieux pourquoi, alors que je tentais de m'aventurer seule en dehors de Langmusi histoire de se balader dans la nature, un tibétain a tant insisté pour me ramener en moto. C'est une belle aventure et une très belle expérience. Même si le cheval, formaté pour les touristes, était trop lent à mon goût.

Moutons mâles et femelles ont des cornes
Vautours près d'une carcasse de yak
  
Maisons en dures pour l'hiver

Petite fille au nuage

  
Le musée de l'Elysée à Lausanne expose les oeuvres de jeunes photographes du monde entier. Parmi eux, quelques artistes chinois dont Liu Xiao Fang, avec sa très poétique petite fille regardant un nuage. A voir cet été à Lausanne du 19.06.2010 au 26.09.2010. Ça tombe bien, je serais justement rentrée :-)

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