samedi 29 mai 2010

Daifuku aux fraises

  
Surprise du jour, mon amie débarque pour faire des daifukus aux fraises. Je vais donc expérimenter trois nouvelles recettes en une après-midi: la recette des mochi, de la purée de haricot rouge et du daifuku aux fraises. Toutes trois extrêmement faciles, pour un résultat à se pourlécher les babines (ou à se relever la nuit, comme on dit chez moi).

Alors, qu'est-ce qu'un daifuku? Et bien, c'est un petit gâteau japonais à base de mochi (gâteau de farine de riz fluant) fourré. Ici, le daifuku aux fraises sera fourré avec des fraises bien sûr, enveloppées cependant de purée de haricots rouges. Mon amie avait rapporté de la farine de riz du Japon, mais pas en quantité suffisante. Nous avons donc essayé la recette avec la farine japonaise et de la farine chinoise.

Ingrédients

Pour env. 10 daifuku:

150 gr. de haricots azukis
4 x leur volume en eau.
Sucre
Fécule de pomme de terre
100 gr. de Shiratamako  (farine de riz japonaise, elle ressemble à du petit gravier blanc)*
180 ml d'eau froide
10 fraises bien mûres de taille moyenne

Pour la purée de haricots rouges
Laver les haricots, les plonger dans l'eau bouillante quelques minutes, jeter l'eau et rincer les haricots pour ôter l'âcreté. Replonger les haricots dans 4 x leur volume d'eau bouillante et laisser mijoter à petit feu pendant au moins une heure.

 Jeter l'eau, rincer les haricots, ajouter du sucre (150 gr pour de la purée très sucrée, moi je préfère deux cuillères à soupe pour une purée légère. C'est selon les goûts) et passer au mixer jusqu'à l'obtention d'une purée onctueuse. Pour le daifuku, il est important que la purée soit plutôt épaisse et sèche, l'humidité attaquant la peau du mochi.

Pour le mochi

Dans un bol, mélanger la farine de riz à l'eau jusqu'à l'obtention d'une crème onctueuse, ajouter du sucre (1-2 cuillère à soupe selon les goût. Le mochi ne doit pas être trop sucré).

Placer au micro-onde moyen pendant 1 minute. Mélanger la préparation avec une spatule. Remettre au micro-onde 10 secondes, re-mélanger, repasser au micro-onde 10 secondes. Après chaque passage, la préparation et de plus en plus collante, compacte et translucide. Une fois qu'elle est légèrement translucide et difficile à mélanger car collante, elle est prête. Avec la farine japonaise, 3 fois a suffit. La farine chinoise a eu besoin d'au moins 2 min 30 de microondes en tout car elle était plus fluide.

Recouvrir une planche à couper de fécule de pomme de terre et y déposer la préparation de mochi. Recouvrir le mochi de fécule et en faire un saucisson de la longueur de la planche. Y découper dix parts. Attention, ces parts devront être assez grandes pour contenir la fraise enrobée de purée de haricots rouge sans que la peau ne soit trop fine. Si le mochi est encore chaud, le laisser refroidir afin qu'il durcisse un peu. Trop mou, il se cassera facilement.


Le plus difficile arrive: il s'agit de recouvrir les fraises entièrement de purée de haricots rouges. La purée ne doit pas être trop liquide ni trop sucrée autrement elle ne tient pas et colle plus aux doigts qu'à la fraise.  Or la fraise ne doit surtout pas entrer en contact avec le mochi, son jus le trouerait. Évidemment, le goût ne change pas si le daifuku n'est pas présentable. On se régale tout autant.

Aplatir les morceaux de mochi en crêpes rondes dans lesquelles on place la fraise enrobée de son manteau de purée de haricots rouges. Il ne faut pas hésiter à se tartiner les mains de fécule de pomme de terre afin d'éviter que le mochi colle aux doigts. Fermer le mochi autour de la fraise, le prendre au creux de la main et le rouler, jusqu'à ce qu'il soit une belle boule de neige fourrée.



A déguster avec un bon thé vert un peu amer (mais pas trop).

vendredi 28 mai 2010

L'art de faire du papier

  
Gallica regorge de trésors. Ici, il s'agit d'un petit livre illustrant l'art de faire du papier avec du bambou. Un petit régal. Cliquez sur l'image pour suivre le lien.

mercredi 26 mai 2010

"La fin des temps" - Haruki Murakami

   
Entre-deux entre deux mondes

Un spécialiste de l'informatique se rend auprès d'un client dans un immeuble aux couloirs infinis qui dépassent de loin la logique physique de l'immeuble. Un homme se réveille dans une ville isolée, peuplée de licornes et de "prisonniers" comme lui, et se voit privé de son ombre. L'informaticien est pris pour un cobaye dans une expérience qu'il ne comprend pas mais qui semble avoir mal tourné, l'homme de la petite ville doit tenter de libérer son ombre.

J'aime beaucoup certains romans d'Haruki Murakami. Avec la Fin des Temps, on embarque pour un voyage original et fantastique. Difficile de lâcher le livre après que l'auteur ait piqué ainsi à vif la curiosité du lecteur. Le réalisme fantastique qui transforme une banale situation urbaine en un voyage digne de Jules Verne est à mon avis ce que Murakami réussit le mieux. Voir le merveilleux dans un environnement que l'on ne remarque plus. Si on peut se demander quel est le rapport entre ces deux mondes si divergents,  Murakami mène son lecteur par le bout du nez jusqu'à leur surprenante fusion finale. En fermant ce roman, j'avais lu un bon récit.

J'ai lu la Fin des Temps après avoir lu Kafka sur le rivage. C'est une erreur. La Fin des Temps est un bon livre, mais précédé de Kafka, il perd de son lustre. Il est nettement moins bon. A lire avant, donc.

L'avis d'un chat de biblio enchanté par ce roman

lundi 24 mai 2010

Chiu Hsi-hsun - l'artiste de l'asphalte

C'est vraiment par hasard, en cherchant une recette de nouilles noires qui se mangent froides et dont je ne retiens pas le nom, que je suis tombée sur un blog parlant de tout autre chose (de Lu Wenfu en fait) mais dont l'illustration suivante a frappé mon regard: 


 Superbe! Il y a même les chiens! Cette peinture, tellement vivante, rend exactement cette tradition que même Mao n'a pas réussi à éliminer, Dieu merci, car c'est là le portrait de la Chine, la vraie, celle des gens, loin de la folie des grandeurs. Le marchand de nouilles ambulant! L'artiste, dans cette peinture, rend exactement l'atmosphère, la sensation que l'on ressent lorsque dans les ruelles sombres, au coin de la rue, dans les carrefours, on rencontre ces restaurants mobiles et que les gens occupent les trottoirs autour de tables basses, assis sur des tabourets de plastique taille enfant, avalant leur plat la tête penché sur le bol, entre les genoux qui bien sûr arrivent à la hauteur du visage. Ça, c'est la Chine que j'aime. Celle de la simplicité.

Et de découvrir que Chiu Hsi-Hsun 邱錫勳 est un peintre de l'asphalte! C'est à dire? Et bien simplement, il peint avec du goudron. Je vous laisse apprécier quelques peintures douces-amères ou pleines d'humour.

 Opéra de rue

 Folie autour d'une pilule de viagra

Les peintures viennent de cet article qui présente l'artiste plus en détail.

vendredi 21 mai 2010

Les enquêtes de l'inspecteur Shan d'Eliot Pattison

   
Enquêtes sur le toit du Monde

Shan Tao Yun est chinois, Han et fut, dans une autre vie, enquêteur à Pékin. Une enquête de trop sur un intouchable du Parti l’a conduit d’abord dans un camp au Xinjiang où il a été rééduqué et torturé avant d’être envoyé dans un camp de travail au Tibet. La découverte d’un cadavre sur le chantier sur lequel lui et ses compagnons de peine, surtout des moines tibétains, travaillent, bouleverse complètement la vie du camp : ces compagnons refusant de travailler sur le lieu maudit tant que certains rites n’auront pas été exécutés. Mais surtout, le responsable politique de la région lui demandant à lui, Shan, de mener l’enquête rapidement. En effet, la victime n’est rien de moins qu’un haut fonctionnaire du district.

Le récit est intéressant, la trame se tient bien, il y a la dose de suspens qu’il faut, le récit tient en haleine et le contexte est fort original. Le roman en profite également pour dénoncer les exactions chinoises dans la région, et tend ici vers une angélisation des amis tibétains de Shan avec quelques nuances tout de même. L’auteur dit avoir vécu longtemps dans la région et que si son roman est une fiction, beaucoup des actions chinoises dénoncées sont vraies.

Bon, je ne le nie pas. Je trouve juste cette façon de traiter très simpliste. Mais ce n’est pas dans ce roman que l’on en souffre le plus mais dans ceux qui suivront. En effet, ce premier roman nous fait connaître Shan, son histoire, ses amis et différents aspects de la culture tibétaine et de la situation politique. Projet honorable et difficile. Mais il se lit bien et le malaise qu’il provoque n’est pas si malsain.

En revanche, les deux volumes qui suivent deviennent franchement lourds et redondants. On reprend les mêmes (thèmes, personnages – dont l’éternel américain semble-t-il obligatoire dans chaque volume) et on recommence. Après tout, la recette a bien marché la première fois.

Mais trop c’est trop et on finit par croire que l’auteur prend le lecteur pour un imbécile. Shan, dans les moments de l’action les plus tendus, se perd dans ses nouvelles rêveries bouddhistes gagnées au contact de ses amis lamas (je veux bien mais c’est pas le moment, quand des amis sont en périls ou qu’on lui tire dessus !) ou dans la mélancolie dans laquelle il est englué, pour les raisons que nous commençons à bien connaître, vu qu’on arrête pas de nous le rappeler : il a été torturé, il a beaucoup souffert et il est triste de ce que fait son peuple au Tibet. Bonjour la finesse d’écriture ! Là-dessus, par recherche d’esthétique mystique, les scènes deviennent carrément absurdes !

Et si le deuxième volume, « Le tueur du Lac de Pierre » garde tout de même une certaine originalité (il se passe dans le Turkménistan chinois et les personnages, forts sympathiques sont d’ethnies variées), le dernier volume traduit en français (il y en a encore deux derrière non traduits), « L’œil du Tibet » devient carrément mielleux et sans aucun intérêt et les états d’âme du très lunatique Shan deviennent carrément barbants. Bref, on a de la peine à imaginer que la série continue. Et pourtant, elle continue. Sans moi.

- Dans la gorge du Dragon - Le Tueur du Lac de Pierre - L'Œil du Tibet

mercredi 19 mai 2010

Médecine poétique

     
Pilules spéciales de l’empereur céleste pour tonifier le coeur - tel  est le nom du médicament que l'on me donne suite à un malaise essentiellement dû au stress.

Et voilà une belle illustration de la médecine chinoise et de ses notions, de son vocabulaire si différent de la médecine occidentale, qu'il semble poétique, essentiellement métaphorique. Voici donc la description de son effet tel que décrit sur le site passeportsante.net:

Le stress, la pression, l’excès de soucis et de préoccupations blessent le Coeur et les Reins et épuisent le Sang et l’Essence, le Jing. Le Vide de Sang du Cœur provoque des palpitations, de l’anxiété et des défaillances de la mémoire. L’épuisement du Sang entraîne une hyperactivité, un Feu du Coeur, d’où l’insomnie ou un sommeil non reposant, et des difficultés de concentration. En tonifiant le Yin, l’Essence et le Cœur, en nourrissant le Sang, la préparation permet au Jing, l’Eau des Reins, d’éteindre le Feu du Cœur pour que l’Esprit redevienne calme et tranquille.

Il s'agit ici, bien sûr, de comprendre des concepts tels que Jing ou Yin, qui doit être le Yin de Yin Yang, symbole très connu mais contenant tant de sens qu'il est largement incompris. Un jour que je devais passer une consultation, ma toute première en Chine, j'avais été surprise de voir le médecin me prendre le poignet. "C'est pour voir l'équilibre entre le chaud et le froid" m'avait expliqué mon élève sommairement. "Comme le Yin et le Yang, tu connais?" - Mon élève me tutoie - j'ai de la difficulté à imposer le "vous" - Oui. Je connais. Mais en fait non, je ne connais pas du tout.

Un petit truc pour ceux qui reçoivent de la médecine chinoise et veulent en savoir plus (surtout qu'en Chine lire la posologie n'est pas une chose évidente et les explications données par les soignants ou pharmaciens ne sont pas toujours précises - là, il faut prendre l'habitude de poser beaucoup de questions très précises. Petit truc donc: relever le nom en pinyin qui figure la plupart du temps (mais pas toujours) sous le nom en chinois, sinon sur la boite, au moins sur la bouteille et l'entrer dans google: il y a beaucoup de sites où les médicaments sont répertoriés, décrits et même vendus. Sinon, essayer la traduction de site qui peut aider à comprendre un minimum.

mardi 18 mai 2010

C'est quoi le Qi?

  

De la vapeur s'élève du riz en train de bouillir. Telle est la description de ce très bel idéogramme non simplifié. Le riz s'est évaporé de l'idéogramme moderne. C'est le cas de le dire.

Depuis quelques temps, je dois ingurgiter toutes sortes de pilules étranges, produits de la médecine chinoise, qui me reste très inaccessible tant elle est différente de la médecine occidentale. Sur les rares boites qui possèdent des indications en anglais, le mot Qi, avec son Q majuscule, trône au milieu de la langue de Shakespeare sans être jamais traduit. Il n'y a apparemment pas d'équivalent anglais pour décrire cette notion. Wiki, donc, d'où je tire l'illustration ci-dessus. Et quelques questions à mes amis.

Certains mots reviennent dans sa description: la vapeur de l'idéogramme peut faire penser au vent, au souffle. Souffle de vie? Cette notion là, on la connaît aussi. Mais non, ce n'est pas tout à fait ça non plus. Le Qi se trouve dans les plantes, les animaux et les humains. Et les pierres? Aussi. Ah. Je pense à l'aigue-marine qui ne supporte pas de changer de propriétaire et peut "mourir". "Le Qi peut se transmettre avec les objets", me dit mon amie chinoise. Mais elle est bien en peine de me donner une explication claire. Mes élèves de même, deviennent très vagues quant il s'agit de l'expliquer. Pourquoi l'expliquer d'ailleurs, c'est là, c'est tout.

Lorsque l'on entre dans le domaine de la santé, le Qi fait plus penser à de l'énergie qu'à un souffle. Et c'est sur le déséquilibre de  cette énergie que la médecine travaille. Il y a le chaud et le froid, et il s'agit de les harmoniser. Il est toujours impressionnant de voir que pour chaque problème, où qu'il se trouve, le médecin chinois prend le poignet du patient, le droit, puis le gauche, trois doigts sur les veines, et semble écouter. Je l'ai imité pour voir ce qu'il pouvait bien sentir là en rapport avec ma cheville, ma fatigue ou autre trouble... Je ne fais pour sûr pas partie des initiés. Mon pouls bat, c'est déjà pas mal.

C'est aussi ce fameux Qi que l'on trouve dans le mot Qi Gong (cultivation du Qi), pratique que l'on décrit parfois comme un travail sur le souffle et qui peut mener à des résultats étonnants, et même être dangereux. Les chinois pratiquent plus le Tai chi, mais quand ils parlent du Qi Gong, on entend des contes extraordinaires, sur un ton qui sied à la mention de pratiques occultes.

L'article en anglais de wiki étant large, je ne prétends pas ici faire un exposé sur le Qi. J'avais juste envie de partager ce superbe idéogramme qui en dit tant sur la langue écrite chinoise: vapeur s'élevant du riz en train de cuire... Belle métaphore blanche du souffle de vie, chaud (même brûlant) de toute son énergie!

samedi 8 mai 2010

Un petit dragon sur ma fenêtre...

  
... mangeur de papillons

samedi 1 mai 2010

Se noyer dans la verdure des vallons du Kham sous de splendides cieux dramatiques

   
1. Tagong

Après avoir passé une année dans une mégapole polluée et étouffante d'où l'on ne peut que difficilement s'échapper pour aller gambader dans la nature, après avoir visité, affamée de verdure, les sites les plus proches, mer de bambous et forêts de pierre où se ruent des centaines de milliers de touristes en mal de nature et de beauté, après avoir parcouru les sentiers de béton et les innombrables escaliers des coûteux sites (naturels) d'intérêt national, j'avais besoin de m'échapper loin de l'activité frénétique des grandes villes, loin des constructions, loin des routes. L'été dernier, j'ai trouvé ce que je cherchais. De la verdure infinie dans un paysage aux formes généreuses et féminines: je suis allée me ressourcer dans le Kham sichuanais, cette partie du Tibet pour laquelle il n'y a pas besoin de permis, à deux pas (chinois) de Chengdu, au bout des longues routes boueuses étroites et encombrées d'éboulis et de trafic intense.

Première destination, Kanding. Mon but était de rejoindre Litang, où se déroule l'important festival  tibétain des chevaux. Mais celui-ci avait été annulé par les autorités, pour la deuxième (ou troisième?) année consécutive. Les stations de bus avaient également l'interdiction de vendre des billets aux étrangers (ce qu'ils nous disaient très franchement), mais cela ne représentait pas un grand problème. Il y a une quantité impressionnante de minibus tibétains qui pallient au problème et les rabatteurs savent trouver les voyageurs.  Je n'ai pas fait trois pas hors de la gare routière avant de me faire harponner.

Le festival des chevaux de Litang n'est pas unique, même s'il est le plus connu, car le plus vaste. Des festivals des chevaux, début juillet, il y en a dans tout le Kham, de Litang à Yushu, à peu prêt en même temps. J'ai donc pris la route pour Tagong, une petite bourgade nichée au fond d'une vallée d'émeraude aux douces formes féminines. Pendant plusieurs heures, le minibus plongea dans la verdure puis monta sur de petits cols de plus en plus élevés. La route était difficile, boueuse et l'on dû venir un l'aide d'un véhicule qui s'était embourbé et prendre avec nous certains de ses passagers, dont l'un organisait une randonnée à cheval vers le festival. C'est ce qui s'appelle tomber à pic.

Les festival des chevaux est le plus important de l'année. Pour les jeunes tibétains, c'est l'occasion de montrer sa bravoure par de multiples prouesse sur des chevaux plein de froufrous, emballés. Courses, acrobaties, les jeunes hommes s'en donnent à cœur joie et rivalisent d'adresse. L'enjeu est important, car le public est féminin: les jeunes filles se sont toutes faite belles: coiffures traditionnelles, splendides parures brodées, ceintures d'argent ciselé. C'est la saison des amours et la meilleure occasion de rencontrer un futur mari.

Le festival dure trois jours et les nomades s'y réunissent petit à petit, avec familles, yaks, chevaux et motos. On voit arriver des grand-mères aguillées sur de petits chevaux, devant leur belle-fille, des enfants agglutinés par trois sur le dos d'un cheval qu'ils conduisent eux-mêmes, de jeunes gens galoper autour du camp,  des familles entières dans des carrioles brinqueballantes tirées par un petit tracteur qui tire au rythme du pas. Les tentes de cérémonies se dressent, blanches et décorées, au contraire des tentes noires en poil de yak des nomades. On allume des feux, met bouillir l'eau, s'installe autour de fromage de yak et de tsampa. De jeunes gens commencent à décorer les chevaux qui participeront aux courses. Un peu plus loin, d'une tente abritant des moines, le son du cor et les litanies vibrent en permanence.

Le lendemain, avant la course, les moines qui se sont installés plus haut bénissent les chevaux en leur imposant un peu de beurre sur le front. Cavalier et cheval font trois fois le tour du groupe de moines, on lance des chevaux de vent. Dans les tentes, depuis le début de la matinée, les femmes se font belles. Poudre blanche sur le visage, cheveux tressés avec des fils rouges et pris dans une coiffe de corne en les relevant sur la tête. Longues robes brodées, ceintures. Les hommes les  imitent, vêtus de belles robes, de ceinture de tissu coloré et d'un long couteau traditionnel. On mange, on se pare et peu à peu, les groupes de femmes se réunissent sur le site, s'abritant du soleil (et de la pluie) sous des parapluies, les hommes sous de hauts chapeaux. Le soir, danses traditionnelles.

Tagong ne fait pas partie de ses villes ou déferlent chaque année les touristes, mais le flot arrive et les gens s'y préparent tant bien que mal. Ils en attendent beaucoup. Entre mode traditionnel de vie et espérances face à la vanne économique du tourisme, les gens tentent de s'adapter, les "guesthouse" colorées et superbes poussent comme des champignons, à des prix plus que abordable, les commerçants sont avides d'apprendre l'anglais et chaque fois  que l'on veut acheter quelque chose, on se retrouve à donner un petit cours d'anglais, entouré de plus en plus de curieux. Les choses vont vite, très vite. Et s'il est clair que de pouvoir participer (en tant que spectateur) au festival des chevaux est une chose extraordinaire, il est des règles qu'il faut absolument suivre. La première et majeure, c'est le respect.


Logement:

Pour 20 yuan le lit dans des chambres aux murs entièrement peints à la tibétaine, il y a l'adorable famille Guesthouse de Jya Drolma, juste derrière la place principale. Elle parle assez bien le chinois, peu l'anglais mais elle se trouve près du bus à son arrivée (0836) 2866056

Dorjee, le seul tibétain parlant anglais sur place, et qui aide aussi à loger les gens chez Drolma, était en train de finir sa propre Guesthouse à mon arrivée, la Zhara Guesthouse. Il organise des treks. Tel: 13568676327, DORJEE019@YAHOO.COM
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