vendredi 10 octobre 2008

Coup de coeur pour... Chengdu!


Je n'oublierai jamais mon premier contact avec Chengdu. C'était en février 2008, on avait passé 3 semaines sur les routes de Chine avec ma collègue et il était temps de rentrer à Chongqing. Nous avions choisi pour cela l'option la moins onéreuse, la plus folklorique et... la plus dangereuse: nous allions faire tout le trajet entre Lijiang et Chengdu en bus! 27 heures de bus couchette, la perspective était franchement effrayante et on a pas mal hésité avant d'acheter les billets. Notre premier voyage en bus couchette. Pour moi, le premier d'une bonne série d'autres, pourtant, ce voyage là aurait dû me décourager.

Je ne suis pas prête d'oublier la nuit qui a précédé le départ: j'avais mangé un truc sale et j'étais malade à en mourir. Là-dessus, mon cycle qui se pointe et qui me donne vraiment envie de mourir. Je ne me voyais vraiment pas entamer ce voyage dans ces conditions. Pourtant, assommée par les médicaments et par la nuit blanche que je venais de passer, j'ai trouvé la couchette confortable et chaude et finalement, j'ai beaucoup dormi. Les dernière 5 heures furent pénibles mais de manière générale, ces 27 heures ne furent pas l'enfer que j'imaginais.

Je n'avais pas bien regardé la carte avant d'acheter les billets: tout le trajet passait par des cols de montagne enneigés sur des routes étroites bordés de précipices. Le chauffeur croisait les files de camions qui venaient en sens inverse avec une précision d'horloger et je préférais ne pas trop regarder par la fenêtre. Environ 10 heures après le départ, de nuit, le bus glisse et heurte la montagne, la vitre arrière explose. Pas de blessés (mais moi j'arrête à ce moment de coller ma figure à la vitre) mais encore 17 heures de trajet à faire dans la tempête, avec une vitre en moins... pourrions-nous avoir une couverture supplémentaire, svp?

C'est donc un bus accidenté et boueux et des passagers harrassés de fatigue et frigorifiés qui se jour-là débarquèrent à Chengdu, sous les regards curieux des passants. Chaos habituels, moto taxis, toukstouks et taxis qui nous harcèlent et demandent 10 fois le prix normal, fatique et énervement, je ne sais plus trop bien comment on est arrivé à notre hôtel, caché dasn une cour intérieure dans laquelle on devait abattre des animaux... ça puait le sens à donner la nausée. Ce fut le premier contact avec Chengdu... mon amie détesta tout de suite cette ville.

Moi pas. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que j'y trouvais mon premier pixu, joyau de ma collection.

Dans tous les cas, lorsque mon frère décida de me rendre visite et me dit attérir à Chengdu, j'en profitais pour mieux découvrir ccette ville... et visiter Emei Shan, dont je rêvais depuis que j'avais vu Tigres et dragons.

Je trouvais un petit hôtel (Sam's guesthouse) genre Chine ancienne qui sentait malheureusement terriblement mauvais et, horreur, dans lequel je découvris la plus grosse araignée que j'aie jamais vue! Brrr... mauvais choix! J'aime bien les bestioles, quand elles sont plus petites que le point. Dommage car le personnel est très sympa et le jardin adorable. Une petite remise à neuf et quelque décos dans le même style que le jardin pour les chambres auraient fait de ce lieu un petit bijou. Espérons qu'il se soit amélioré...

Premiers contacts avec la Chine pour mon frère: d'abord, visiter les marché, lui faire goûter en riant le fameux poivre du Sichuan (la vendeuse riait beaucoup aussi à sa tête) puis aller se balader dans les parcs. Ah, les parcs de Chengdu! C'est la ville du thé. Les gens s'installent partout, dedans comme dehors, et boivent le thé. Pas avec style comme à Pékin, mais pénard. Il y a le thé des huit trésors, ba bao cha, ou le thé de camomille, le thé vert, du thé au goût de pain avec du riz dedans... Et pendant que l'on déguste, on se voit proposer toutes sortes de choses: un petit nettoyage des oreilles? (Ceci toutes les 5 minutes). Pousser une petite chansonnette sur le karaoké ambulant? Ou un massage? Une petite coupe de cheveux peut-être...



Les gens chantent, dansent, ou nourrissent les poissons au biberon... C'est Chengdu!


Mais Chengdu a bien d'autres qualités. En dehors du fait qu'elle est la porte vers les plus belles destinations sauvages de Chine, Kham, Amdo, Yunnan, Tibet, elle est aussi la ville d'une des gastronomies les plus réputées de Chine. Se régaler à Chengdu est un must! Puis peut-être, aller voir un spectacle de Bian Lian, l'opéra du Sichuan avec ses changeurs de visage! J'adore!

Et bien sûr, il y a les pandas!

Un air de Chengdu en vidéo:


Une auberge coup de coeur à Chengdu? Le Sim's guesthouse, avec son personnel sympa, mais très occupé, ses jardins, animaux: l'une des auberges les moins cher avec beaucoup de cachet.

Pour aller voir un spectacle de Bian Lian:  成都市指挥街108号(中国川剧大剧院)

Chengdu - les pandas


Le panda, animal symbolique de la Chine, a de la chance: de par son statut d'emblème, il est protégé à tel point qu'il en coûte cher de le braconner. Artificiellement d'ailleurs. J'ai entendu dire que son pénis était trop petit pour se reproduire naturellement. Si c'est vrai, son existence ne dépend que de la reproduction artificielle, donc des hommes. Si ce n'est pas le cas, il demeure que son alimentation hyper spécialisée le rend très vulnérable.Mais tant que le panda sera l'étandard de la Chine, il survivra. Fait amusant, si le WWF a un certain succès en Chine , c'est grâce à son logo panda :-)

On peut trouver des pandas à l'état sauvage à Taibai dans les monts Qingling au Shaanxi. Mais il faut avoir une chance extraordinaire, et beaucoup de persévérence pour l'entrevoir. Vision garantie en revanche dans le Sichuan, soit à Chengdu, au centre de reproduction des pandas, qu'il faut visiter tôt le matin, quand ils sont nourris, histoire de ne pas les voir dormir ou ou dans la Réserve Nationale de Wolong, au nord de Chengdu, qui a été touchée par le tremblement de terre de 2008, mais fonctionne encore (il y a eu des réaménagements et des déplacements mais je ne suis pas très au courant). Tous les hotels proposent des tours vers la réserve. Il est même possible, pour un prix fort prohibitif, de toucher un panda, et d'être photographié avec bien sûr.

Personnellement, je n'ai pas voulu faire le trajet jusqu'à la réserve: c'est loin et ça reste un parc d'attraction. Trop onéreux. Autant aller le voir sir c'est sur sa route... et encore. J'ai donc rendu visite au centre de reproduction des pandas, petit zoo modeste mais suffisant pour voir l'animal. Ca fait une belle balade matinale.

Les voili les voilà:



Qui a dit que la Chine était grande?


Chaque fois que je quitte Chongqing pour aller me balader quelques centaines, voire milliers de km plus loin, je tombe sur quelqu'un que je connais!
 
Ainsi, l'année passée, avais-je profité des vacances du printemps pour aller me balader, avec ma collègue, dans le Yunnan. Cela faisait 2 semaines que nous voyagions lorsque, un soir, alors que nous finissions notre repas sur la terrasse d'un petit restaurant de Dali, à plus de 1000 km de Chongqing, nous entendons nos deux prénoms, précédés d'un "Oh!" étonné. Un élève! Avec sa famille.

Là je reviens d'une semaine de voyage à Chengdu et à nouveau, au moment où je m'y attends le moins, j'entends mon nom, toujours sur un ton étonné, avec un petit accent qui me dit que là encore, je viens de rencontrer une élève! Juste! Mais on est seulement à 350 km de Chongqing.

Mais la cerise sur le gateau, c'est cette balade de 2 jours dans les brumes d'Emei Shan. Cela faisait des heures, au  deuxième jours, que nous descendions les fameuses marches qui n'en finissent jamais, nous enfonçant dans la brume de laquelle surgissait parfois de courageux porteurs, des singes ou... mon collègue allemand, Franck! Sidérée, que j'étais!
Related Posts with Thumbnails