dimanche 2 juillet 2017

Adieu

2 juillet 2017. Il pleut. Il fait froid. On a beau me jurer qu'il y a quelques jours c'était la canicule, qu'il faisait une chaleur atroce, j'ai de la peine à le croire. Moi, il y a quelques jours, je m'enfermais dans mon appart climatisé, loin des 40 degrés humide de la mégapole chinoise dans laquelle je venais de passer cinq années. Un sentiment de claustrophobie, de lassitude, de tristesse mais aussi d'excitation face aux nouveaux défis qui m'attendaient: j'allais partir enfin. Enfin. Et pour de bon. Pas un de ces faux départs qui me ramenaient en Chine, faute de travail payé décemment ailleurs. Non, cette fois je pars pour de bon. Même sans travail. Après 10 ans de vie en Chine, 2 à Chongqing, un à Xi'an, 2 à Tianjin et 5 à Foshan où j'ai travaillé pour le même employeur pendant 5 ans, mon record. C'est fini. Je pars. Je me réjouis. J'appréhende. Je n'y pense pas trop. Pas encore.

Il fait un froid de canard. Un temps à ne pas mettre un clébard dehors. Le jetlag n'aide pas. Envie de dormir. Je récupère, m'adapte, y pense peu à peu. J'ai l'impression d'être en vacances, que je vais y retourner dans quelques semaines. C'est là que viendra le choc. A l'heure d'y retourner. Quand je ne m'envolerai pas. Pas pour là-bas du moins. je laisse derrière moi une ribambelle d'élèves qui grâce à ma modeste contribution peuvent s'exprimer en français, une amie de la première année, des gens qui dansent le soir sur les places publics, le fouetteur de toupies, les cigales, oiseaux et flûte chinoise qui me réveillaient à l'aube, les tempêtes magistrales, la chaleur étouffante, les nouilles longues du resto musulman, les cours de violons où on s'exprimait en mime faute de se comprendre, l'Internet qui ne marche pas et me rendais folle, la foule, la ville, la pollution, les jardins, les lotus, les mangues ...

Et des tas de souvenirs, d'anecdotes, d'aventures.

Que j'ai narrées sur ce blog au fil de mes découvertes, jusqu'au jour où mon intérêt a commencé à se tarir et ma motivation à dépérir. Il était temps de partir.

Et de fermer ce blog d'aventures chinoises qui à partir d'aujourd'hui me servira de journal, que je feuillèterai dans des moments de nostalgie, où je redécouvrirai ces moments étranges, cocasses ou ces situations qui m'ont agacées, émerveillée, intriguée et que j'avais besoin de partager.


Adieu la Chine. La route a été longue, cela m'a pris 10 ans. Un chapitre épais d'une vie solitaire. Il est temps de laisser décanter afin de peu à peu voir quels fruits j'ai récoltés au bord du chemin.
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