dimanche 28 février 2010

Dernier jour de fête - c'est la pleine lune


Ce soir, les réjouissances du Nouvel An vont prendre fin. C'est la pleine lune, le 15ème jour de la nouvelle année, les enfants vont clore les festivités en défilant avec des flambeaux tandis que feux d'artifices et pétards s'en donneront une dernière fois à cœur joie avant de donner un peu de repos à des nerfs mis à l'épreuve par deux semaines d'explosions intensives. Bien sûr, les travaux reprendront dans les immeubles voisins, puisque cela marque aussi la fin des vacances.

En ce 15ème soir, les chinois vont déguster un petit symbole sucré de la pleine lune: le tang yuan. Ce sont des boules de riz glutineux remplies de crème sucrée, soit à base de sésame noir ou de marron (mais il y a une grande variété), qui ressemblent en effet à de parfaites pleines lunes blanches et luisantes. On les bouillit dans l'eau quelques minutes avant de les manger chaudes.


Le jeu de Sho - version tibétaine du parcheesi?


Hâte-toi lentement à la tibétaine

Ah! Les dimanches pluvieux quand, autour de la table, la famille se réunit pour un jeu de parcheesi,*  ou hâte-toi lentement. Voilà le jeu de plateau le plus commun, le plus habituel du dimanche-après-midi-quand-il-pleut. Mais j'ignorais, jusqu'à aujourd'hui, que ce jeu fut indien. En fait, je vais me coucher moins bête ce soir, j'ai joué des années au parcheesi en prenant comme acquis que le jeu devait certainement être européen, ou même suisse, vu que j'ai rencontré quelques français qui ne le connaissaient pas. cela vient d'ailleurs d'un autre préjugé, celui de croire que l'on a tous joué aux mêmes jeux durant notre enfance. Comme quoi, on a pas fini de se retrouver avec le nez dans ses propres préjugés, sur les sujets les plus inattendus!

Or, il y a deux jours, ma collègue m'invite chez elle pour le dîner (déjeuner chez les français) et à la fin du repas, sort son jeu de SHO tout frais (sous la poussière) rapporté de Lhassa. Un grand coussin rond qui vous laisse les doigts noirs, des coquillages (62 pièces), des fausses pièces de monnaies, deux dés (Sho en tibétain), le bol de caoutchouc pour les lancer et un grand point d'interrogation: comment y joue-t-on?

On trouve les règles sur Internet et là, à ma grande surprise je reconnais à quelques variantes près, le jeu de parcheesi. Les voici donc, telles que trouvées et comprises sur Internet (lien ci-dessous):

Premièrement, il y a trois joueurs au maximum. Il faut répandre les coquillages en collier autour du tapis. Ces coquillages représentes les cases sur lesquelles on fait avancer les pions, ceux-ci étant remplacés ici par les pièces de monnaies.

Le but du jeu est de faire faire le tour de tous les coquillages à chacune de ses 9 pièces de monnaies. Le premier à les avoir toutes sorties a gagné. Pour cela: il faut les faire avancer à coup de dés. Il y a deux dés, on peut donc avancer de 2 à 12 cases. Par exemple, si on fait six, on avance de six coquillages. Attention, le joueur qui roule les dés ne doit pas retirer lui-même le couvercle. C'est le prochain joueur qui doit découvrir les dés. S'il oublie cela, il doit relancer.

Pour commencer: le matin, le premier à commencer est le plus âgé, l'après-midi et le soir, ce doit être le plus jeune. Au premier tour chaque joueur peut entrer deux pièces dans le jeu.Si au premier tour un joueur fait 3, ce la s'appelle SUGU BARRA et il peut commencer en plaçant 3 pièces derrière le 3ème coquillage. Si un joueur fait BARRA (deux 1) en commençant, il peut avancer 3 pièces.
Il y a quelques spécificités: Premièrement On peut faire des piles de pièces: c'est à dire que si une pièce avance sur la même place qu'une autre pièce nous appartenant, elles s'ajoutent et se déplaceront ensemble en une pile.

Ensuite, on ne peut pas rester sur la même place que quelqu'un d'autre. Mais on peut manger, c'est à dire renvoyer à la maison, un autre joueur en prenant sa place. On le TUE. On ne peut tuer que si on a le même nombre de pièces ou plus dans sa pile. Si on tue ou ajoute, on peut relancer les dés.
Les dés sont un peu spéciaux car le 1 est plus gros. Si on a deux 1, c'est barra. Cela veut dire que si on fait barra,  on peut choisir entre toutes ces possibilités:
1. Entrer deux pièces d'un coup derrière le deuxième coquillage.
2. Tuer un adversaire
3. Additionner deux pièces ou piles de pièces
4. Relancer les dés

Si un joueur tue toutes les pièces d'un autre joueur, il doit s'arrêter et ne pas relancer les dés (ici je ne suis pas très au clair avec cette règle). Un joueur dont toutes les pièces ont été tuées peut entrer deux pièces d'un coup au prochain tour. Si par chance il fait 3 et 6, il peut entrer toutes ses pièces dans le jeu, en une seule pile!
Je ne sais pas: si l'on doit faire le bon chiffre pour sortir du jeu. Et je n'ai pas tout compris non plus en ce qui concerne le deuxième et le troisième joueur qui font le même chiffre que le premier, vu que l'anglais est un peu chaotique sur ce chapitre. Libre à vous de compliquer ou faciliter les règles, ou d'en trouver de meilleures (je serais contente de les connaître dans ce cas). On s'est dans tous les cas beaucoup amusé :-)

Voici donc les règles en anglais, publiées sur un site de tourisme au Tibet

*J'adopte ici l'orthographe indienne trouvée sur le net

samedi 27 février 2010

Souvenir du Nouvel An chinois 2010 à Xi'an



Balade en six photos avant et pendant la fête des lanternes


 
 
 
 
 
Plus ici

vendredi 26 février 2010

Seconde d'inattention

Je le sais pourtant qu'en Chine, il faut y regarder à deux fois avant de goûter quelque chose de nouveau. Surtout quand la personne qui tend le verre affiche une mine réjouie et fort suspecte! Une seconde d'inattention, et on se retrouve avec ça dans l'estomac:


Souriez chauves-souris ... vous êtes des bêtes à F(o)u


J'ai été assez surprise de découvrir, sur les décorations du Nouvel An, toutes chargées de symboles de bonheur et de prospérité, autant que dans les fresques des temples, cette petite bête si mal vue en Europe qu'on va jusqu'à attribuer la forme de ses ailes au démon et à lui inventer des histoires de buveuse de sang: la chauve-souris. Dites que vous aimez les chauve-souris, et on vous regardera comme un(e) original(e) qui aime ce que tout le monde déteste: les bêtes de la nuit, les trucs qui rampent... 

Pourtant, en Chine, la chauve-souris est représentée partout, dans les décorations de fêtes, souhaits de bonheurs, temples... Non pas que les gens les apprécient plus qu'ailleurs, mais par les enchantements de la linguistique.

En effet, celle qui était destinée à autant de mépris qu'ailleurs a la chance de s'appeler (Bian)Fu 蝙蝠, prononcer fou. Et fu veut aussi dire bonne fortune . Du coup, la chauve-souris est devenue un important symbole de la bonne fortune. On en voit généralement 5 sur une décoration, imbriquées dans les méandres floraux, incongrue pour un œil européen.

Cet exemple, fortuné, surtout pour la bête en question qui se voit protégée, est l'un des nombreux exemples de parole magique, si typique en Chine. Bien que l'idéogramme soit entièrement différent, le son rappelle un objet de bonheur et en fait donc un objet de bonheur. Le contraire fonctionne aussi. Ainsi, le chiffre 4 porte malheur car il se dit si prononcer se, comme la mort. Du coup, un numéro de téléphone avec plein de 4 coûte beaucoup moins cher qu'un numéro de téléphone avec beaucoup de 8, de 9 ou de 5 (6 est pas mal non plus). Monde magique, donc, que la parole chinoise qui peut influencer le destin d'une charmante petite bête de la nuit!

Sur la décoration du Nouvel An, sur ma porte, 
la chauve-souris orne le caractère fu

lundi 22 février 2010

Un p'tit tour au Japon

   
Après tout, c'est la porte à côté. J'ai donc craqué, suis entrée dans une agence de voyage et suis ressortie 30 min plus tard avec un billet pour Osaka, départ 5 jours plus tard. Voyage merveilleux, pays superbe et fascinant qui ravit autant les yeux que les papilles. Souvenirs en dix photos.




 Plus de photos sur l'ancien blog:
La forêt de Shiritani Unsuikyo 
Les temples de Kyoto et alentours
Le défilé de kimonos et les maikos 
Balades en voiture autour de Kyoto

samedi 13 février 2010

Xi Nian Kuai Le


Ce soir, c'est la veille du Nouvel An chinois. On se croirait en pleine guerre. Pétarades sur pétarades, feux d'artifices, les explosions ne connaissent pas de trêves et un lourd nuage de souffre flotte sur la ville. C'est tellement extrême que l'air n'est juste plus respirable.

En effet, chaque famille, devant chaque entrée de maison fait sauter sa guirlande de pétards. Ce la fait fuir les mauvais esprits. On voit aussi des gens faire sauter des fusées aux croisement des chemins ou à chaque coin de leur immeuble, pour la même raison. De coin en coin, de carrefour en carrefour, des gens brûlent des faux billets de banques et des fausses pièces de monnaies, dons aux dieux pour avoir une année prospère.

Avant tout cela, chacun a bien nettoyé sa maison, les familles se sont réunies et la plupart vont faire un très bon repas qui comprendra très certainement les fameux raviolis chinois - ou jiao zi.

Moi je reste chez moi, et j'entends plus que je n'écoute. Au bout d'un moment on finit par ne plus se précipiter vers la fenêtre quand une grande pétarade explose au pied de l'immeuble, mais je sursaute toujours un peu. Il faut avouer que ça peut taper sur les nerfs les plus fragiles. Les pétards chinois ne ressemblent en rien aux pétards que l'on trouve en Europe, ils y seraient interdits. A mon avis, on a jamais entendu un pétard avant d'avoir entendu les guirlandes de pétards chinois. A minuit, ce sera l'apothéose. Et le ciel sera rempli de feux d'artifices.

Nous entrons dans l'année du tigre (de terre si je ne me trompe). Je me réjouissais mais les chinois se montrent en fait très pessimistes. Quelqu'un m'a dit que c'était une malchance de vivre sa propre année (oui mais bon, je vais pas mourir pour revenir l'année prochaine. Ça ce serait malchanceux!) Le tigre  en fait souffre de beaucoup de superstitions injustes. Plusieurs fois, on m'a raconté que les gens nés sous le signe du tigre ne doivent pas approcher une nouvelle portée de chatons durant les premières semaines, car ils risqueraient de mourir. De même, le tigre n'est pas bienvenu aux mariages (on retrouve cette croyance dans une des nouvelles d'une bourgade éloignée de Shen Congwen. Du coup, selon les chinois, l'année du tigre n'est pas une bonne année pour se marier, et beaucoup ne veulent pas risquer de mettre au monde une tigresse et donc attendront 2011 pour avoir un enfant. Société un peu macho quand même, qui considère comme mauvais les filles nées sous le signe du tigre, car trop indépendantes et capables de semer la zizanie dans la famille. Du coup, il risque aussi d'y avoir moins de naissances en 2010 en Chine.  C'est du moins ce que dit le China Daily du 12 février. En fait, le  tigre est un signe très masculin et les tigresses montreraient un fort caractère. Quelqu'un y voit-il un problème? Perso, j'adore mon signe. Et ses caractéristiques.

Vive les tigres et bonne année du tigre à tous*!

*Attention les tigres, vous devez porter des sous-vêtements et des chaussettes rouges!


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