dimanche 17 avril 2016

Jungles, mangroves et coraux...


... au sud de la Thaïlande

Avec un peu de retard, voici l'article sur le dernier voyage effectué. Autant le dire à l'avance, ce ne fut pas mon favori mais en même temps il a été très riche d'un point de vue de la photographie et de la découverte aussi.

Si on me demandais quel environnement m'attire le plus, sans hésiter je répondrais la forêt - et surtout la jungle. Lors de mon dernier voyage en Thaïlande, j'avais exploré surtout le centre, de jungles en sites archéologiques et ça avait été une expérience magnifique. J'avais adoré. Les plages de sable blanc et la mer turquoise du sud ne m'avaient guère attirée, c'est beau une plage mais bon, moi après 5 minutes j'ai be soin de bouger, Et surtout, ce sont vers les plages de rêve que se dirige le flot incessant des touristes. Néanmoins, dans le sud, il y avait une jungle, la plus anciennne de Thaïlande, que je devais absolument voir: Khao Sok. En route donc pour le sud.

C'était un hiver étrange. Chaud, puis froid, même en Thaïlande. La première fois depuis les années 50 qu'il neigeait à Guangzhou! Et c'est un jour de tempête et de froid que j'ai pris l'avion pour le sud de la Thaïlande. A Phuket aussi la météo faisait des caprices et après avoir loupé l'avion pour Phuket à Bangkok, il a fallu survoler Phuket pendant plus d'une heure en faisant des ronds dans le ciel avec la correspondance suivante. Résultat, plutôt que d'arriver à l'hôtel vers 18-19h00 comme prévu, je suis arrivée après minuit. Une touriste m'a alors raconté le terrible orage qui l'avait tant effrayée. Bizarrement, dans l'avion on a été à peine secoués. J'ai choisi de ne pas rejoindre la ville de Phuket (une heure de bus depuis l'aéroport) mais de rester près de l'aéroport qui est installé dans une réserve naturelle au bout d'une plage. Balade et repos le lendemain histoire de s'acclimater et d'essayer de voir quelque chose d'intéressant dans la réserve. Il s'avère qu'il n'y a rien a voir, c'est une longue plage et le reste, plus sauvage est interdit "à cause des serpents". Mais surtout, les gardiens de la réserve n'expriment aucune volonté d'aider - ben y'a une plage, vous voulez quoi d'autre? Ok... Cela permet néanmoins de prendre quelques clichés intéressants de martins pêcheurs et autres oiseaux mais surtout, des visions incroyables de ces gens en train de se relaxer sur la plage avec de gigantesques avions qui leur arrivent dessus.

Départ donc pour Khao Sok plus au nord. Je vais enfin la voir la fameuse jungle. Et là, déception. Si les jungles au centre de la Thaïlande sont plutôt sauvages et permettent de s'immerger seul dans la nature, Khao Sok n'est vraiment accessible qu'avec des guides et surtout, c'est un  parc d'attraction pour touristes en mal d'aventures sauvages: kayaking, safari à éléphant, gros doughnuts gonflables avec jeunesse en maillot de bain défilent tandis que les chemins de treks se limitent à une heure de marche avant de devoir faire demi-tour car interdits sans guide d'aller plus loin. Guide qui ne partent que vers 9 heures quand il n'y a plus grand chose à voir. Au restaurant, on me propose systématiquement la carte des activités organisées.... Va falloir que je sacrifie mon indépendance chérie et ça me fait enrager. Je fais un premier safari nocturne avec un employé du restaurant qui manque d'expérience. Le guide du groupe devant nous est beaucoup plus expérimenté et passionné. On croise encore 3 ou 4 groupes. Autoroute touristique by night. Mais on voit quelques créatures intéressantes, comme un lézard volant avec de magnifiques couleurs que guides et touristes n'arrêtent pas de tripoter. Grrrrr! Le m'inscris finalement pour la rando de 2 jours et une nuit sur le lac artificiel au milieu de la forêt, qu'il a engloutie. Peu de gens se souviennent de ce scandale écologique. Et ça vaut la peine malgré le groupe apathique avec lequel je me trouve. Une anglaise raconte en longueur le voyage autour du monde qu'elle est en train de faire à d'autres anglophones. Au moins elle est sociable. Les 3 quiquagénaires russes parlent peu et seulement entre elles. Les deux czechs font comme si les autres n'existaient pas. On verra comment ça évolue plus tard.

Le site est magnifique. Huttes de bambous flottant sur le lac, simple amis efficace. On part visiter une grotte. 2 heures de marche dans la jungle où en rencontre des groupes en maillots de bain. Je suis étonnée de voir comment les gens se protègent peu, c'est une jungle après tout. Il y a des scorpions et des serpents, problèmes moindres car ils fuient, il y a surtout des insectes qui eux sont attirés et piquent, peuvent transmettre des maladies. Mais une fois à la grande je comprends mieux: c'est un safari humide. En fait, on doit marcher et même nager dans la grotte. Magnifique mais difficile. L'une des russe a gardé sa jolie robe d'été que je trouvais incongrue dans une jungle. Je me souviendrai toujours d'elle comme la lady russe qui explore jungles et rivières souterraines en belle longue robe chic et romantique. Dans la grottes, des centaines de chauves-souris. Le soir, safari nocturne en bateau. Le ciel n'est pas seulement magnifique: Je peux dire que je n'avais jamais vu de ciel nocturne avant ce soir-là. Je reste une heure la tête perdu dans les étoiles, ignorant le torticoli. La sensation de vivre sur un grand navire qui voyage dans l'univers n'a jamais été aussi puissante. Même en Afrique. Et le réveil au chat des gibbons est une expérience inoubliable. On a pu observer une famille apprendre à leur petit à se déplacer dans les arbres.

Je n'aime pas trop l'eau. Je n'y suis pas à l'aise. Généralement, quand je saute à l'eau mon but est: 1. garder la tête hors de l'eau et 2. rejoindre le plus vite possible la terre. Du coup, j'ai tendance à m'épuiser dans l'eau. Mais il y a les coraux et surtout, il y a les roussettes! Oui, rien à voir mais pour aller sur l'île aux roussettes (Similan) il faut embarquer sur un tour: snorkelling et îles. L'idée qu'on ne va même pas rester une heure sur l'ïle aux roussettes me dérange, j'y vais pour elles mais cêst le plus facile. Au départ je n epense pas essayer le snorkelling mais je me jette finalement à l'eau. Et wow! Non d'un chien! C'est magnifique là-dessous! Une fois que j'ai constaté que 1. je respire sous l'eau, 2. j'y vois clair, 3. dessous c'est calme mais si c'est agité là-haut et 4. c'est magnifique!!!! J'en oublie mon angoisse et me balade tranquillement entre les coraux, à suivre les poissons, à m'exclamer (ça fait bizarre sous l'eau) quand je vois des poissons multicolores. Je pensais n'avoir aucune endurance, mais c'était la panique qui me faisait gaspiller mon énergie. Finalement, sous l'eau on ne dépense pas beaucoup plus d'énergie qu'en faisant un balade à pied (ceci dit j'ai fini chacune des journées snorkelling sur les rotules. Jamais aussi bien dormi, ni aussi tôt). Ca y est, je suis accro au snorkelling! Même si la grande majorité des coraux sont morts à cause du tsunami (je suis en plein dans la région qui a été le plus touchée) mais aussi à caude du réchauffement de la mer. Et cerise sur le gâteau, je es ai enfin vues mes chères roussettes! L'un de mes animaux préféré! J'ai eu 40 minutes pour les prendre en photo sous toutes les coutures,à contrejour. Sur l'île de Surin je découvre un autre animal fascinant : le cynocéphale.


J'ai finalement trouvé un havre sans touristes et sans guides dans les mangroves à Laemson. Pendant une semaine, je me suis baladée à vélo dans la jungle, dans les villages et j'ai exploré la mangrove. Un petit voyage en bateau (seul en groupe mais avec les gens de l'hôtel que je commençais à connaître, beaucoup de suisses) on nous a emmené sur des îles vierges, petits paradis terrestres presque intouchés (on était quand même là) et au retour des dauphins se sont amusé avec le bateau. Pendant cette semaine j'ai découvert les adorables gobies, que certains crabes peuvent monter aux arbres, beaucoup d'oiseaux et les magnifiques dessins que font les crabes (cracheurs de boules) et les escargots sur le sable. J'ai aussi eu un sacré coup de coeur pour Bernard l'hermite, un pote.



Au final, il y a beaucoup beaucoup de choses à voir au sud et la faune et la flore est très différente du centre de la Thaïlande mais il faut se résoudre à voyager avec les touristes et à être confronté à une mentalité qui en est issue: voyages organisés, villes transformées en St Tropez, locaux blasés et parfois à peine polis mais magnifiques expériences et de belles rencontres quand même. La région touchée par le tsunami en garde peu de traces visuellement mais en discutant un peu, on se rend compte combien les gens sont encore très touchés. Beaucoup de guides sont d'anciens pêcheurs dont le commerce a été détruit par le tsunami et qui se sont refaits avec le tourisme.

Oh et au fait, les touristes ont tendance à éviter la ville de Phuket. C'est dommage mais tant mieux! C'est une magnifique petite ville avec une encore plus magnifique vieille ville. Et on y a enfin l'impression d'être en Thaïlande!


vendredi 1 avril 2016

Sakura à Wuhan


... une ville sur l'eau

Cela fait longtemps que j'entends parler de Wuhan. Lorsque je suis arrivée à Chongqing en 2007, les étudiants m'avaient expliqué que Chongqing faisait partie des 3 (ou 4?) fournaises chinoises. Et de me les énumérer (et d'essayer de se mettre d'accord, d'où mon doute sur leur nombre). Parmi elles, figurait également Wuhan et Shanghai. Wuhan, c'est aussi cette ville au bout du Yangtse que l'on pouvait rejoindre en bateau depuis Chongqing, avant la construction du barrage des Trois Gorges. Et finalement, c'est la ville où beaucoup de mes étudiants allaient chercher du travail car beaucoup d'entreprises s'y sont établies. Je savais qu'il y avait une pagode avec un nom d'oiseau qu'il fallait voir. Et mes connaissances s'arrêtaient là. Je n'avais pas très envie de visiter cette ville en fait. Jusqu'à ce mois de mars...

Dans le cadre d'un mini projet d'apprentissage, mes élèves ont dû produire une brochure touristique pour chacune des provinces chinoises. C'est moi qui ai corrigé celle sur Wuhan, et j'y ai découvert que Wuhan était aussi la ville des cerisiers en fleurs. Et qu'avec le train rapide, elle n'était plus qu'à 4 heures de Guangzhou (au lieu de 17 heures). En plus, un petit regard à la météo m'a appris que si la grisaille pluvieuse allait continuer à Foshan, Wuhan en revanche allait bénéficier d'une météo magnifique pour le weekend. En route donc! Malgré le prix (env. 470 yuans l'aller).

Arrivée à la gare, il suffit de sauter dans le nouveau métro. Pas de magasin de journeaux ou d'info touristes pour acheter un plan de la ville, malheureusement. Ceux-ci se vendent sur les sites (une fois que tu les a trouvé sans....) Je suppose que l'on doit cela au sacrosaint smartphone. Je vais finir par passer pour une originale avec mon entêtement à ne pas avoir de smartphone. J'en suis même fière tiens. Je choisis une station au centre, pas trop loin de l'univesrité. Puis je saute dans un taxi, ça reste la façon la plus simple de rejoindre une destination dans une ville qu'on ne connaît pas. Ca bouchonne. Il y a de plus en plus de monde avec des couronnes de fleurs sur la tête... on est proche de la destination.

Et il fait en effet une journée magnifique.

L'université de Wuhan est "le centre" de la floraison des cerisiers. On ne peut y entrer que sur invitation, afin de contrôler la foule mais c'est gratuit et les étrangers n'ont pas besoin d'invitation (il aurait déjà fallu savoir où s'adresser pour en obtenir une). Mais la ville de Wuhan elle-même est pleine de cerisiers en fleurs, dans les parcs, au bord des routes. C'est magnifique. Et ce que j'ignorais: Wuhan a une riviera. Elle est construite sur l'eau. Lacs, fleuves... de quoi flâner au centre-ville. Elle est aussi très très touristique. Je ne pensais pas qu'elle attirat ainsi les foules. Mais la tour de la Grue Jaune est historiquement très importante (et les chinois aussi aiment beaucoup les villes en fleurs). J'ai quand mêe dû faire 4 hôtels avant de trouver une chambre.

J'ai peu parlé avec les Wuhanais mais: 1. ils comprennent ce que je dis et je comprends ce qu'ils disent, ça fait un bien fou! 2. Chaque fois que je suis restée plus de 5 minutes devant une carte ou un horaire, quelqu'un est venu me proposer son aide (en anglais). Ca laisse une bonne impression. Mais j'aurais volontiers étranglé à mains nues mes voisins de chambre qui jusqu'à vers minuit allaient se fumer des clopes dans le couloir de l'hôtel et de toute évidence pensaient que l'on ne peut s'exprimer qu'à plein poumon. Mais c'est une expérience malheureusement très habituelle, en Chine.

La Tour de la Grue Jaune est magnifique aussi, et elle se trouve dans un très beau jardin. Non loin se trouvent une rue des spécialités gastronomiques régionales bondée et un musée Mme Tussaud. Il faisait gris le dimanche et les photos ne sont pas bien sorties. En discutant avec une amie qui y a vécu, Wuhan semble aussi être une chouette ville à vivre, si l'on veut vivre en Chine.

Photos:


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