samedi 30 août 2014

Journées sans eau courante...


Et j'attends la pluie...

Il y a quatre jours, une canalisation a sauté. Ca doit être assez sérieux car elle n'est toujours pas réparée et depuis on ouvre la route devant chez moi - marteau piqueur nuit et jour - pour remplacer les tuyaux? Trouver le problème? Je ne sais pas. Au pied de mon immeuble, il y a une grande flaque permanente, de l'eau qui monte jusqu'au chevilles, pataugeoire, au grand bonheur des nombreux petits qui vivent dans le quartier. Comme il fait très chaud c'est agréable bien que peu hygiénique (ceci dit depuis quatre jours que de l'eau claire recouvre cette surface on peu s'imaginer qu'elle est propre).

En attendant, l'eau est coupé dans les immeubles - pour trois jours. Si on a besoin d'eau, on peut prendre un jerricane à l'entrée.

Plus d'eau - alors qu'il fait si chaud. Plus d'eau pour toutes ces petites choses que l'on fait naturellement sans y penser - se laver les mains, tirer la chasse, faire la vaisselle, prendre une douche, arroser les plantes... Je me lave très souvent les mains et le premier jours, pas de jerricane alors, j'ai dû me rabattre sur l'eau des fleurs. Je me suis lavée avec les fonds de bouteille d'eau minérale. L'appartement, qui vient de subir des travaux (un mur de catelles à la cuisine qui s'étaient décollées et menaçait de tomber) a vraiment besoin d'être nettoyé - c'était le programme d'ailleurs, mais il n'y a plus d'eau.

Bien sûr, il y a les lourds jerricanes - un seul suffirait à quelques travaux - mais surtout c'est l'occasion de songer à la facilité d'avoir de l'eau courante, et de la gaspiller et à combien nos vies seraient différentes si nous devions aller chercher notre eau nous-mêmes.

mercredi 27 août 2014

Prise de conscience


Petites transformations lentes mais significatives... ose-t-on espérer?

Depuis plus de sept ans que je suis en Chine, je peux dire que je l'ai vue se transformer - tout en restant la même. Ce pays aux mille facettes, en pleine mutation permanente, au point que cela fasse partie du quotidien de voir apparaître et disparaître des immeubles, routes, ponts rues, restaurants favoris...

Je l'ai vue aussi atteindre l'un de ses objectifs - devenir le pays le plus puissant, économiquement parlant. Mais pour se hisser au sommet de l'économie mondiale, la Chine a beaucoup sacrifié. La Chine a sacrifier sur l'autel de la croissance à tout prix son environnement. Les terres arables polluées, il n'y a plus une seule nappe phréatique qui ne soit pas polluée, l'eau potable est chargée de métaux lourds et le choix de l'eau se fait sur la base de savoir quelle marque propose le taux le moins élevé d'arsenic, par exemple. Ou de produits chimiques ajoutés pour "rendre le goût meilleur" - comme c'est le cas des bouteilles que l'on achète pour les fontaines. Filtrer l'eau du robinet ou acheter l'eau en bouteille? Voilà une question parmi d'autres que l'on peut se poser. Et les fruits et légumes qui poussent dans ces terres et ce gorgent des ces eaux... ?

Et puis il y a eu accumulation de scandales alimentaires: l'huile frelatée récupérée dans les restaurants, le lait assassin, les cochons crevés à cause des produits "pour attendrir la viande" dont on les a gavé et qui ont été jeté dans la rivière près de Shanghai... A cela s'ajoute les conséquences visibles de la destruction - comme ces hommes-abeilles au Sichuan qui pollinisent eux-mêmes les fleurs des arbres fruitiers car il n'y a plus d'abeilles ou - sujet très à la mode depuis que Pékin s'est mise à suffoquer plusieurs années de suite: "airpocalypse". Mais surtout, les chiffres sont impressionnants. Chaque année, c'est par millions que les gens meurent de problèmes liés à la pollution (les chiffres varient selon les articles mais ne comptent que la pollution de l'air).

Le discours de mes élèves change aussi. Autrefois, quand ils parlaient de protection de l'environnement, ils parlaient des baguettes jetables (fort utilisées dans les restaurants, encore aujourd'hui), aujourd'hui ils parlent de l'air. Ils omettent l'eau ou les produits chimiques sur les aliments car c'est surtout la qualité de l'air qui fait du bruit ici. Néanmoins, leur prise de conscience est plus forte.

Il y a aussi de plus en plus de manifestations visibles - il ne faut pas oublier qu'il y a beaucoup de manifestations en Chine qui sont tues par les médias, histoire de donner l'impression d'un pays heureux et harmonieux - dont certaines ont aboutis tandis que d'autres ont été réprimées dans le sang - j'admire le courage de ces gens qui osent protester malgré les risques, ce sont eux qui font bouger les choses et prendre conscience des problèmes - ces manifestations concernent souvent la construction d'usines chimiques en ville.

J'ai aussi vu peu à peu apparaître sur les murs des villes ds campagnes de sensibilisation pour économiser l'eau ou 'énergie, parfois pour protéger la faune. Difficile pour moi de décrire cette évolution car parallèlement, je me suis déplacée et la sensibilité n'est bien sûre pas la même à Chongqing, à Tianjin ou à Canton.

J'ai néanmoins pu constater qu'après les scandales alimentaires, les gens s'inquiètent. Ceux qui le peuvent préfèrent produire leur alimentation - jardins sur les toits, poulets sur la terrasse - ça coûte moins cher aussi - mais surtout, la classe moyenne qui en a maintenant les moyens, se tourne vers les produits d'importation (Hong Kong est submergée par les shoppeurs du continents et la vente de lait en poudre est limitée - par exemple) tandis que peu à peu apparaissent sur le marché des produits bio - nouvelle tendance chère et chic pour nouveaux riches attentifs - les bobos chinois - végétariens, attentifs, qui veulent autre chose... Je ne les avais jamais rencontrés avant de venir à Canton - l'influence de Hong Kong? Ils sont du moins assez nombreux pour créer une demande conséquente qui génère une offre de plus en plus étoffée. Ainsi, il y a deux ans, quand je suis arrivée, je tombais de temps à autres sur des céréales bio et j'achetais le lait bio de Nouvelle-Zélande. Aujourd'hui, je peux trouver dans plusieurs centres commerciaux non seulement des produits frais bio (légumes et oeufs) ainsi qu'un grande variété de laits et céréales, mais également des produits de ménages non polluants. La gamme s'étoffe partout - il faut croire que les gens en redemandent. Si c'est le cas, alors un pas important vers la prise de conscience a été franchis. Espérons que ce n'est pas juste une tendance - et que les prix vont se démocratiser pour être accessibles à des couches moins fortunées de la population. 

Pendant ce temps, le nouveau gouvernement semble vouloir prendre le problème à bras le corps, en tapant dessus très fort - toujours très subtil - et en édictant des lois: on peut se demander s'il va aller jusqu'au bout de sa lutte ou si celle-ci va s'essouffler face à la corruption - c'est un travail très lourd car le problème est généralisé et souvent, le gouvernement tape fort et s'en va taper ailleurs, pendant que ça repousse. Il est évident que rien ne pourra être résolu avant d'avoir éliminé la corruption  problème qui semble-t-il est lui aussi au centre des préoccupations de l'état. A voir donc... 

Bien sûre, la pessimiste indécrottable que je suis essaie du moins de positiver et d'espérer.... exercice hautement spirituel d'une très grande difficulté.... Mais si je suis devenue végétarienne et que j'achète des produits écolos, il faut croire que j'y crois quand même un peu... s'pas?

Produits écologiques, huile de coco bio... Aujourd'hui j'ai le choix de mes achats

jeudi 14 août 2014

Hokkaido


A la fois familier et exotique

Un mois et demi que je boude ce blog. Désolée, le train train quotidien n'engendre pas de grandes histoires à raconter et après le boulot j'ai assez peu envie de faire des recherches sur des aspects de la culture chinoise. De plus, je me suis beaucoup rabattue sur mon blog photo qui réunit mes meilleures photos plus ou moins en silence - une photo par jour, pas de texte ou peu.

Je reviens donc avec des souvenirs de vacances (et oui, on a déjà repris) dans le Hokkaido.

Au départ, je pensais repartir au Tibet mais une amie japonaise m'a demandé si on pouvait faire quelque chose ensemble cet été. Comme elle avait très peu de vacances (3 jours!!!) et que ça faisait un moment qu'elle voulait monter dans le Hokkaido, je me suis tournée vers l'est plutôt que l'ouest. Je pensais en profiter pour aller photographier les ours dans le Kamtchatka mais la question des visas étant un peu trop complexe sur le court-terme, je suis allée photographier ceux de Shiretoko. Des ours, j'en ai vus! Et de très près. Munie d'une cloche, sur un sentier tout de même assez passant (mais seule au fond des bois) j'ai eu la désagréable surprise de me retrouver nez à nez avec un ours qui de toute évidence ne semblait pas s'en faire pour ma présence, il fouillait l'arbre à côté de moi tandis que de mon côté je me suis figée et ai vu mon esprit crouler sous un déferlement de pensées contradictoires: le négationisme (non non non je ne suis pas en train de vivre ce que je suis en train de vivre, ce n'est pas un ours, c'est autre chose avec de très grosses cuisses brunes et des oreilles rondes), les vulgaires (et meeeeerde!) - succinctes ces pensées là, les pratiques: "En cas de rencontre avec un ours, observez ce qu'il fait et sans lui tourner le dos, reculez. Ne courrez pas. Éloignez-vous et faites du bruit", la pessimiste "je vais mourir!!!", l'émerveillée "Oh un our! Est-ce que c'est déraisonnable de prendre une photo?", l'autoritaire: "tire-toi de là tout de suite! Pas de photo!" Et c'est ce que j'ai fait.

Pas de photo de l'ours, donc. Mais j'en ai pris d'autres de plus loin, depuis un bateau, avec beaucoup plaisir.

Le Hokkaido, c'est aussi des volcans en activité, qui fument et sentent le souffre, des boues en ébullition, des sources thermales imbattables parfois dans la forêt ou au bord d'un lac: on se met nu et on se baigne. Comment ne pas adorer? (Ok, les moustiques et les taons ternissent un peu le truc). Et des paysages à couper le souffle. J'ai souvent eu l'impression d'être en Suisse (mais on a des paysages à couper le souffle) en plus sauvage, plus coloré (les couleurs des pierres volcaniques!) et avec la mer, bien sûr.

Quelques photos:

Asahidake



Clione - ne se trouvent que dans la mer d'Okhotsk - on l'appelle aussi
l'ange de mer

Un onsen pour les pieds - le pied!

Dauphins du Pacifique

Je suis tombée sur le festival de Neputa à Shari - cliquer
sur le lien pour voir la vidéo

Les dégâts causés par l'éruption du mont Usu en 2000
Quelques images de volcans ici

Chambre de minshuku (auberge japonaise) avec vue sur la baie

Vu et photographier de loin, un vrai plaisir

Kitsune le renard regarde le vide à Asahidake

Un onsen naturel au bord du lac - qui dit mieux?
Les hommes à droite les femmes à gauche
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