vendredi 28 mars 2014

Ca y est, c'est fait! J'ai 40 ans...


40 briques et des poussières

... et je suis toujours en Chine...


... et j'attends...

... je ne sais trop quoi...

... peut-être la tonne de briques sensée me tomber sur le coin de la figure...

... elle est où ma tonne de brique?

... diable, c'est aussi morne que quand j'avais 39 ans.

Les rêves ont évolué un peu quand même- à vingt ans je rêvais de faire le tour du monde à cheval. A 40 je rêve de faire le tour du monde à cheval (avec une selle western plus confortable) et d'avoir une cahute perdue dans la nature où revenir et me reposer un peu avant de reprendre la route. C'est devenu important de savoir où revenir. Va falloir se méfier - je risque de devenir sédentaire avec des sentiments comme ça.

La preuve par l'image? Mon tableau pinterest "maisons de rêve" grossit à vue d'oeil, les autres en revanche ...

Voilà, c'était juste pour écrire quelque chose sur le sujet. Faut bien. 40 ans, il paraît que c'est important.

mardi 25 mars 2014

Comment rattraper un dimanche de beau temps sur le point de devenir un cauchemar...


... un trésor au bout de la route

Ma mère - qui ne connaît pas la Chine et voit les choses à l'échelle de la Suisse - se demande souvent pourquoi je reste planquée chez moi quand il fait beau plutôt que de "partir à la découverte". J'admets souvent me poser la même question vu que j'adore partir à la découverte - mais pour moi cela signifie une immersion assez rapide dans la nature - de la belle vraie nature sauvage pleine... de nature. Pour cela je dois dire que la Suisse me manque - de Lausanne on se retrouve en pleine montagne en moins d'une heure.

Il y a beaucoup de choses à voir en Chine - et, pour le temps d'un weekend, il y a pas mal de choses à voir à Canton aussi - mais même au niveau régional, les distances sont énormes - les trajets longs et surtout laids. On peut encore se mettre en veille le temps d'un trajet pas trop inconfortable sur une ligne moins fréquentée de métro, cela devient plus difficile lorsqu'on se retrouve à avaler la poussière et les gaz d'échappement au bord d'une route morne et paumée (mais très fréquentée) à attendre un bus qui ne vient pas. Beau temps ou pas, on se met rapidement à regretter de ne pas être resté chez soi.

Ce dimanche, je me suis fixée comme objectif d'aller visiter un village dans le district de Huadu - Huang Keng - qui apparemment a son propre petit sakura, puisqu'il cultive les cerisiers. J'imagine un village un peu ancien à la périphérie de Canton avec des rues en fleurs. Ce que le site ne dit pas c'est qu'après être enfin parvenu à la station de métro d'où part le bus - qu'il faut attendre longtemps - on a environ une heure de trajet à faire (en fait il vaudrait mieux continuer en métro jusqu'à renhe) avant de devoir changer pour un autre bus plus rare qui en a encore pour une bonne demie-heure au moins. Partie de chez moi à 12h00, j'arrive enfin vers les 16h00 - 4 heures de transport publics donc dans des zones industrielles, commerciales, sans intérêt.

Le dernier tronçon de route prend en revanche une jolie tournure, le bus prend de petites routes de montagne verdoyante en suivant une rivière. On arrive tout d'abord à un village touristique - Hongshan - le mont rouge - ou des hordes de selfies fans sont venus se faire photographier dans des champs de colza dédiés au tourisme. Le bus continue jusqu'à des plantations de cerisiers - qui ne sont plus en fleurs. Le chauffeur explique que c'est la fin de la saison et qu'il reviendra dans un quart d'heure - ce sera la dernière occasion de prendre le bus de retour. Bien. 4 heures de voyage pour un quart dans au bord d'une route avec quelques cerisaies fanées. De quoi vraiment regretter de ne pas être allée se balader du côté de l'étang à côté de chez moi. Mais je constate que la montagne doit offrir de belles balades pour celui qui aurait le courage d'y revenir.

Il y a encore un ou deux arbres maigrichons en fleurs et - dans le feuillage de l'un deux, j'aperçois un reflet bleu métallique - sûrement un splendide papillon... Mon appareil photo refuse d'abord de prendre des photos - carte sd défectueuse - y'a des jours comme ça - mais la carte rapidement changée, voici le résultat et il vaut le détour...



C'est un Souimanga de Christina - forktail sunbird en anglais. Il n'y a pas de colibri en Chine mais il en a la taille et il see nourrit du pollen des fleurs. En revanche, il ne vole pas de la même manière qu'un colibri .

samedi 22 mars 2014

Tous au fourneau!


Sujet adoré des élèves - la bouffe!

Riganum = origan :-)
Les étudiants adorent voir des photos de plats - apprendre le vocabulaire des aliments à partir de photos qu'ils tentent de nommer. C'est toujours agréable d'aborder le chapitre. Mais lorsqu'il s'agit de leur demander de rédiger une recette - oh misère!

Ils perdent complètement le sens des réalités - et des proportions. On se retrouve donc avec des recettes sans titre dont on ne peut deviner le plat même à la fin - des quantités absurdes (500 ml d'huile et une pincée de sel... je sais que la cuisine chinoise use et abuse parfois de l'huile mais tout de même - ou 4 œufs et 20 gramme de farine pour faire une crêpe...)

Souvent, certaines étapes manquent - pas mal de travaux sont bâclés - bref, encore une production écrite qui les a blasé.

Partant du principe que l'étudiant moderne dispose d'un matériel sophistiqué qu'on lui interdit d'habitude d'utiliser en classe - et que les étudiants sont toujours motivés par la compétition - nous avons donc lancé un concours de vidéos de recettes. Peu accompagné, on s'est surtout contenté de donner les instructions, ensuite ils se débrouillent. Tous ont de quoi filmer avec leurs smartphones - quant à la créativité, elle est l'ombre de la motivation. Non seulement la plupart des travaux sont plutôt bons, mais les idées ne manquent pas - pas de cuisine? On dessine (j'ai beaucoup aimé le dessin de tomates remplacé aussitôt par un dessin de tomates coupées) - un oncle restaurateur? On lui emprunte son restaurant. Ou on squatte la cuisine à la aison entre amis. Un groupe a même loué une boulangerie!

Et au final nous avons obtenu des productions cohérentes, organisées avec des élèves qui parlent français, savent ou apprennent à filmer et à monter des films (certains sont allés jusqu'à mettre des diapositives de titre, photos, musique, instruction en sous-titre...) Je ne dis pas qu'on a pas vu de chose bizarres (le steak grillant dans un demi litre d'huile par exemple), mais ça tient du domaine culturel aussi (perso je ne mélange pas d'huile avec du beurre par exemple mais bon, je tiens fréquemment des débats culinaires avec mes collègues qui me montrent qu'il n'y a pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour s'étonner des pratiques culinaires des autres). Comme mes élèves disent avoir tous mangé et aimé leur production, on peut dire que c'est une réussite. 

Ceci me conforte dans mon idée (inébranlable) que la pédagogie de projet vaut bien plus que tous ce harcèlement grammatical dont on fait bien trop usage et qui cloisonne la connaissance sans donner l'occasion de l'exploiter vraiment - mais cela me confirme aussi que contrairement à ce qui lui est toujours opposé - manque de temps, manque de matériel - la pédagogie de projet ne mange pas plus de temps (efficacité et travail autonome) et les étudiants sont généralement déjà en possession du matériel! Autre chose à lui opposer?

Quelques perles de l'année passée ici.

jeudi 20 mars 2014

Debout les œufs!


A vos oeufs, prêt, partez!

Source: Chinadaily
Petit dialogue au passage comme ça au boulot ce soir 
- tiens, on est le premier jour du printemps!
Ma collègue chinoise:
-Oh c'est vrai? Alors on va pouvoir mettre les œufs debout!
- Pardon?
- Mon oncle, à minuit, faisait tenir des œufs debout le premier jour du printemps.

Je ne suis toujours pas sûre de comprendre mais peu à peu ça vient. Elle continue:
- C'est une tradition en Chine de mettre les œufs debout le premier jour du printemps.

8 ans que je suis dans les parages et je n'ai jamais vu un seul œuf tenir debout tout seul - mais ça peut faire un sujet d'article pour mon blog qui s'ennuie - donc petite recherche sur le net:

En français - que dalle. Personne ne s'intéresse au lever d'œufs en Chine. On se tourne donc vers l'anglais et hop! Photos à l'appui - des enfants s'entraînent à faire tenir en équilibre aux équinoxes du printemps et d'automne des œufs qu'ils ont décorés (et pas à minuit apparemment).

J'apprends ainsi que le monde entier fait de même - ah. C'est fou tout de même cette aptitude que j'ai à passer à côté des choses les plus importantes. Mais que la tradition vient de Chine - du moins les pages visitées le disent - dont une très sceptique qui va jusqu'à remonter aux sources de ce "mythe urbain" - n'ayant pas testé la chose je ne peux me ranger à cette opinion.

Bon du coup va falloir essayer - à vos œufs crus! Oui le coup du cuit posé sans délicatesse ne compte pas. Et surtout - n'oubliez pas de veiller jusqu'à minuit et de me dire si ça marche dans les commentaires. Moi, je vais me coucher.

(C'est pas que j'essaie de me défiler mais je suis née avec 4 pieds gauches - j'arrive déjà pas à faire tenir debout des objets plats alors des œufs...)

dimanche 16 mars 2014

Grossesse et maternité en Chine


Croyances et tradition

J'ai fait récemment une petite recherche sur le net pour tenter de comprendre pourquoi mes collègues chinoises enceintes se coupent systématiquement les cheveux très court. J'ai aussi posé la question à plusieurs personnes qui m'ont toutes donné la même réponse - les cheveux (en poussant) consomment trop d'énergie.

Ma petite recherche sur le net ma menée à deux articles en anglais - le premier dans un magazine online de faits divers et le second sur le blog d'une australienne mariée à un Taiwanais et racontant les  croyances et traditions autour de sa seconde grossesse ainsi que les étapes vécues - sur plusieurs articles dont de nombreux sur le zuoyuezi. Les deux se recoupent sur plusieurs points.

Taiwanxifu énumère quelques tabous entourant la grossesse. Tous visent à protéger l'enfant à naître de mauvaises influences.Parmi ceux-ci: le fait de ne pas pouvoir approcher des ciseaux de la femme enceinte ou de son lit (risque de bec de lièvre chez l'enfant) vient à l'encontre du fait que mes collègues enceintes se coupent systématiquement les cheveux très court - en fait je n'ai rien trouvé sur le sujet.

Les femmes enceintes devraient aussi éviter d'aller à des funérailles et ne peuvent pas approcher la mariée à un mariage. Ensuite, elles doivent bien sûr rester dans le calme et beaucoup manger.

S'entourer d'images de beaux enfants: cela me rappelle ma collègue à Tianjin à qui j'avais donné le calendrier de l'Avent pour ouvrir la porte du jour - elle était tombée sur une poupée - fille. A ma grande surprise, elle s'est alors mise à ouvrir toutes les autres portes du calendrier - à la recherche d'un garçon. Elle a fini par tomber sur le Christ derrière la double porte du 24. Elle a finalement eu un garçon. Je doute qu'il se mette à prêcher plus tard mais on ne sait jamais.

On apprend aussi, par le premier article, qu'il est possible de consommer son placenta - riche en protéines. Ce n'est pas nouveau en ce qui me concerne, depuis que je suis en Chine j'ai beaucoup entendu parler de la consommation du placenta - surtout dans la région de Canton (mais les non cantonais disent beaucoup de choses sur les cantonais). Ce n'est donc pas nouveau. Et le fait que l'hôpital en fasse commerce non plus. Ce que j'ignorais en revanche, c'est que la femme qui voudrait récupérer son placenta doit le racheter à l'hôpital.

Vient ensuite la tradition du "mois assis" - zuo yuezi que Taiwanxifu décrit plus en détails au cours de son vécu. Et donne les bonnes recettes dont la nourrie son ayi.

La femme qui vient d'accoucher est confinée pendant un mois et ne peux rien faire - ni la cuisine, ni s'occuper d'elle-même. Pas de rapports sexuels non plus, ça va de soi. Elle doit rester au lit, sans se laver et est prise en charge et nourrie par une aide - ayi - lorsque ce n'est pas sa belle-mère. Apparemment, à Taiwan, avec la montée d'une classe économiquement plus favorisée, il y a un grand boum des centres de confinement postnatal de luxe - sortes d'hôtels de luxe dédiés au zuo yuezi.

Cette période permettrait à la mère de reprendre des forces, reprendre forme et se dédier entièrement à son enfant.

Voilà en résumé les quelques informations tirées des deux sources citées ci-dessus. Je laisse les anglophones parcourir les divers articles du blog de Taiwanxifu à ce sujet.

samedi 15 mars 2014

Datong revisité


Je me réjouis de voir les grottes de Yungang à Datong en 3D sur le net:

Cliquer sur la photo pour suivre le lien
Ce magnifique site m'avait profondément émue et reste, à mes yeux, le plus beau site bouddhiste que j'ai visité à ce jour.

Les grottes 5 et 6 sont les plus belles et il est interdit d'y prendre des photos - ce qui permet de ressentir un émerveillement pur en y entrant.

Le site ci-dessus élargira peut-être la collection, en attendant, c'est un excellent avant-goût. Ensuite, il faut aller sur place, c'est tout.

L'article que j'avais rédigé à l'époque.

jeudi 13 mars 2014

On pellete les nuages ici...


... et on a pas fini.

Revoilà donc la tchaf du mois de mars - un mois de mars tout à fait normal pour Canton - un mois humide et gris, ni chaud ni froid, juste mouillé et sans lumière.

Ce n'est pas tant qu'il pleut - il bruine plutôt - les tempêtes spectaculaires suivront un peu plus tard - non, on se balade avec le parapluie fermé tout en pompant l'eau comme des éponges - l'air est chargé d'eau. Le ciel s'est posé sur la terre comme une poule sur ses œufs et nous couve depuis  10 jours. Le sol est trempé - dehors comme dedans et il faut fermer les fenêtres pour garder la brume à l'extérieur. Le réflexe serait justement d'ouvrir les fenêtres pour sécher l'appartement - mais on comprend vite que l'intérieur est quand même un peu plus sec que l'extérieur qui suinte par dessous la porte et les fenêtres - et au travers du mur dont les longues tâches foncées croissent et se multiplient.

Le matin, une lumière grise filtre à travers l'épais plumage de l'oiseau aqueux qui a posé son cul sur nos têtes puis, épuisé, tente de transpercer le mur d'eau qui coule le long de la fenêtre - à l'intérieur. Et dire qu'il y en a qui paient une fortune pour voir un mur d'eau couler le long de leur vitrine - qu'ils viennent vivre à Canton au mois de mars - ça leur passera l'envie. Ou ça la remplacera contre une autre, puisque on en parle, celle de constamment devoir aller pisser - très certainement un effet psychologique du mur d'eau qui coule qui coule -mais à force de s'imbiber d'air mouillé comme une éponge, aussi...

L'appartement sent le marais - les oreillers le moisi - le duvet est froid et humide quand on se couche, les cheveux ne sèchent pas - ni les habits non plus. Retour au radiateur électrique qu'on pensait avoir rangé pour l'année - non pas pour chauffer car il ne fait pas froid, mais pour sécher l'appart et son habitante.

Au bureau - lutte avec les collègues qui veulent aérer - "Ferme la porte! Dehors, le(s) nuage(s)!" - les élèves font des glissades sur le sol carrelé des couloir recouvert d'un centimètre d'eau - les toilettes qui n'avaient pas bonne mine durant la saison sèche ressemblent de plus en plus aux Bayoux de Louisiane - les copies des élèves sont humides et fragiles, restent collées, se déchirent - tout comme les manuels et on est à deux doigts d'entendre des: "Excusez-moi Madame, mon devoir s'est dissous" à défaut de se perdre dans la brume.

Bien sûr c'est l'hécatombe, des élèves surtout - dont les dortoirs doivent très certainement être peu confortables en ce moment mais qui partagent volontiers avec les profs.

On profite tout de même - bonnes soupes - dernière fondue et surtout, on a pas encore trop chaud. Sachant que lorsque le nuage aura levé son gros postérieur sonnera la  fin des nuits profondes et complètes au chaud sous le duvet... et le début des insomnies des nuits chaudes et moites peuplées de moustiques... Mais pour la fatigue, ça ne changera pas grand chose - on est sur les rotules! On hibernerait si on pouvait.

Pourtant, hier, je me suis engagée à rester encore quelques années à Canton. Car mine de rien, j'aime ce climat, ses humeurs, le boom des fleurs dès le premier rayon de soleil annonciateur des grosses chaleurs, les tempêtes...

Afin de ne pas trop décourager ceux qui souhaiteraient venir s'installer sous nos tropiques, j'ai choisi de taire le problème des rhumatismes. Ils découvriront bien ça par eux-mêmes. Le prochain billet sur le climat de Canton se concentrera sur la Renaissance - les frangipaniers en fleurs (je me réjouis!)! Le boom floral du printemps! Le réveil des insectes pour le bonheur de mon objectif!

lundi 10 mars 2014

Solvabilité à l'affiche...


... non mais bon

C'est en essayant de rejoindre mon blog photo, qui a mon nom pour titre, que j'ai lancé par erreur une recherche google à mon nom. J'en connaissais déjà les résultats et allait passer à autre chose lorsque un lien a attiré mon attention - mon nom était associé à "moneyhouse" ce qui me semblait plutôt incongru, vu que j'ai pas grand chose à faire avec l'argent, l'économie et compagnie.

J'ai donc cliqué et me suis retrouvée sur un choix affichant mon nom à deux adresses - en Suisse - ce qui me rassure, le truc est loin d'être à jour - car il s'agissait de pouvoir vérifier ma solvabilité online. Comme ça. C'est tout de même étonnant que dans un pays où le pognon est plus tabou que le sexe, on expose la solvabilité des gens online sans rien leur dire. Cela donne vraiment très envie de s'effacer complètement du net - un aussi beau défi que le végétarisme (défi récent qui tient toujours) mais qui à mon avis risque d'être bien moins simple.

Le feu s'affichait sur les trois niveaux - je suppose qu'il faut payer pour
en voir plus

dimanche 9 mars 2014

Croisière du soir sur la rivière des Perles


Petite virée sous la pluie et dans le brouillard pour admirer la ville qui s'allume

Comme pour la plupart des villes asiatiques, on a pas vu Canton si on ne s'y est pas baladé le long de la rivière des Perles la nuit - de préférence, en bateau.

On pourra choisir une belle soirée étoilée - mais une croisière dans la brume donne aux feux de la ville un je ne sais quoi de mystérieux - j'aime beaucoup - et puis il y a bien sûr moins de monde sur le bateau.

La perle de la balade est bien sûr la tour de Canton qui s'illumine de toutes les couleurs et s'amusait ce soir avec les nuages.

L'occasion de m'amuser un peu avec le très mauvais appareil photo de mon iPod - et ses programmes sympas de retouche. Ici snapseed, pour changer un peu.





samedi 8 mars 2014

Métaphysique alimentaire...


... et astuces d'arnaqueurs

Voilà qui va me projeter jusque dans mes souvenirs ensoleillés du Kenya.


Ca commence avec un passage intéressé au rayon céréales, porridges et petit déj. à l'anglo-saxonne - rayon que j'évite habituellement mais mon regard tombe sur des flans de tofu et j'en avais goûté un absolument délicieux récemment - et si je pouvais en faire chez moi? Je choisis celui à la cacahuètes, histoire de ne pas prendre trop de risque question goût. Je déchiffre aussi un shuang pi nai - lait double peau - sur un autre pa,quet et me dit "cool, je vais pouvoir me faire mes propres shaung pi nai" - poudre, eau chaude, consommer - comme la soupe en sachet - et c'est tout aussi dégueulasse. On reviendra donc au shuang pi nai fait maison... et je retourne à mon flan de tofu au cacahuètes.




Même recette - il faut mettre la poudre dans une tasse, ajouter de l'eau chaude, brasser et attendre que le flan se forme. Sauf qu'il est bien précisé "qu'il ne faut pas brasser dans le sens contraire des aiguilles d'une montre si on veut que le flan se forme"... ah... ça doit expliquer pourquoi je me retrouve avec de l'eau aux cacahuètes avec des grumeaux de tofu.


Magie chinoise donc - au prochain essai je tourne dans l'autre sens et hop! Je me retrouve avec... de l'eau aux cacahuètes avec un peu moins de grumeaux et un peu plus de flan - on est au tiers du chemin de la réussite.

J'ai peut-être donné un coup de cuillère vers la droite sans le vouloir.

Je me demande aussi - de l'autre côté de l'équateur, on doit tourner dans le sens inverse?

Tentée aussi par l'alléchante image sur un paquet de barres d'avoine enrobées de chocolat - ce n'est pas cher et ça fera un excellent goûter - je parle du goût, pas de l'apport nutritif.

Là, je dois dire que le tour de magie m'époustoufle: du chocolat invisible! On y avait pas trop pensé en Suisse! je fais tout de même remarquer que tout invisible qu'il soit, il est au pur beurre de cacao - il y a une noix de cacao sur l'image, à droite qui se détache sur le fond brun du chocolat quand il n'a pas encore disparu au contact de l'air.


Magie pour magie, je ne peux m'empêcher de (re)raconter l'histoire de la poule.

On part donc pour le Kenya - soupir de nostalgie - alors que je vivais sur une ferme dans un petit village. Plusieurs fois - 3 fois en fait - j'ai reçu un poulet vivant en cadeau. Une fois, parce que la personne voulait m'offrir un soda mais n'en avait plus. Je me suis donc retrouvée avec un poulet sous le bras. Sauf que moi, les poulets, je n'y connais rien.

La première fois que je suis rentrée avec ma poule, donc, je me suis contentée de la poser sur le sol - qu'elle rejoigne les autres poules. Mais les poulets ont le sens de la propriété - et cette poule là n'était pas chez elle - elle s'est donc débinée et on ne l'a jamais revue.

On m'a patiemment expliqué qu'il ne faut jamais lâcher ainsi un poulet. La seconde fois que l'on m'a offert un gallinacé fort peu satisfait de l balade d'ailleurs, on m'a pris le poulet des mains avant que je ne le lâche à nouveau et on l'a emmené dans la hutte-cuisine où se trouve le foyer. La maîtresse de maison a fait tourner la poule retournée la tête en bas trois fois au-dessus du foyer (dans une sens des aiguilles d'une montre - on retrouve le flan de tofu - il doit y avoir du poulet dans ma poudre de tofu aux cacahuètes - on est pas loi du gong bao jiding finalement) puis, avant de le lâcher (le poulet, pas le flan de tofu) elle a jeté une balayette en travers de la porte par-dessus laquelle le poulet a sauté pour sortir. "Et voilà" m'a-t-elle dit "si le poulet a sauté par-dessus la brosse, il ne partira plus".

Et il n'est pas parti.

Rationnellement je me dis qu'avec le tournis il a perdu ses repères géographiques.

Mais un flan de tofu, lui, n'a pas de repères géographiques.

Ou bien?
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