jeudi 13 mars 2014

On pellete les nuages ici...


... et on a pas fini.

Revoilà donc la tchaf du mois de mars - un mois de mars tout à fait normal pour Canton - un mois humide et gris, ni chaud ni froid, juste mouillé et sans lumière.

Ce n'est pas tant qu'il pleut - il bruine plutôt - les tempêtes spectaculaires suivront un peu plus tard - non, on se balade avec le parapluie fermé tout en pompant l'eau comme des éponges - l'air est chargé d'eau. Le ciel s'est posé sur la terre comme une poule sur ses œufs et nous couve depuis  10 jours. Le sol est trempé - dehors comme dedans et il faut fermer les fenêtres pour garder la brume à l'extérieur. Le réflexe serait justement d'ouvrir les fenêtres pour sécher l'appartement - mais on comprend vite que l'intérieur est quand même un peu plus sec que l'extérieur qui suinte par dessous la porte et les fenêtres - et au travers du mur dont les longues tâches foncées croissent et se multiplient.

Le matin, une lumière grise filtre à travers l'épais plumage de l'oiseau aqueux qui a posé son cul sur nos têtes puis, épuisé, tente de transpercer le mur d'eau qui coule le long de la fenêtre - à l'intérieur. Et dire qu'il y en a qui paient une fortune pour voir un mur d'eau couler le long de leur vitrine - qu'ils viennent vivre à Canton au mois de mars - ça leur passera l'envie. Ou ça la remplacera contre une autre, puisque on en parle, celle de constamment devoir aller pisser - très certainement un effet psychologique du mur d'eau qui coule qui coule -mais à force de s'imbiber d'air mouillé comme une éponge, aussi...

L'appartement sent le marais - les oreillers le moisi - le duvet est froid et humide quand on se couche, les cheveux ne sèchent pas - ni les habits non plus. Retour au radiateur électrique qu'on pensait avoir rangé pour l'année - non pas pour chauffer car il ne fait pas froid, mais pour sécher l'appart et son habitante.

Au bureau - lutte avec les collègues qui veulent aérer - "Ferme la porte! Dehors, le(s) nuage(s)!" - les élèves font des glissades sur le sol carrelé des couloir recouvert d'un centimètre d'eau - les toilettes qui n'avaient pas bonne mine durant la saison sèche ressemblent de plus en plus aux Bayoux de Louisiane - les copies des élèves sont humides et fragiles, restent collées, se déchirent - tout comme les manuels et on est à deux doigts d'entendre des: "Excusez-moi Madame, mon devoir s'est dissous" à défaut de se perdre dans la brume.

Bien sûr c'est l'hécatombe, des élèves surtout - dont les dortoirs doivent très certainement être peu confortables en ce moment mais qui partagent volontiers avec les profs.

On profite tout de même - bonnes soupes - dernière fondue et surtout, on a pas encore trop chaud. Sachant que lorsque le nuage aura levé son gros postérieur sonnera la  fin des nuits profondes et complètes au chaud sous le duvet... et le début des insomnies des nuits chaudes et moites peuplées de moustiques... Mais pour la fatigue, ça ne changera pas grand chose - on est sur les rotules! On hibernerait si on pouvait.

Pourtant, hier, je me suis engagée à rester encore quelques années à Canton. Car mine de rien, j'aime ce climat, ses humeurs, le boom des fleurs dès le premier rayon de soleil annonciateur des grosses chaleurs, les tempêtes...

Afin de ne pas trop décourager ceux qui souhaiteraient venir s'installer sous nos tropiques, j'ai choisi de taire le problème des rhumatismes. Ils découvriront bien ça par eux-mêmes. Le prochain billet sur le climat de Canton se concentrera sur la Renaissance - les frangipaniers en fleurs (je me réjouis!)! Le boom floral du printemps! Le réveil des insectes pour le bonheur de mon objectif!

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