dimanche 6 décembre 2009

Enfer et damnation...


.... c'est bientôt Noël!


Cela fait prêt de cinq mois que j'y pense: acheter les cadeaux (Ganzi, Xining et Xi'an sont idéales pour çà, mais quand on voyage... c'est lourd! ce sera donc Xi'an) et les envoyer au moins
3 mois, 2 mois, un 
mois... deux semaines à l'avance, par voie de surface pour que l'envoi ne coûte pas 10 fois plus cher que le contenu. Ah! Si on pouvait négocier les prix avec la poste, comme on le fait avec les marchands! J'imagine la scène... ça donnerait ça, mais en chinois, et en plus simple:

"Ce colis pour la Suisse, combien?"
"Ca fera... kuai qian! "
"Quoi! Tai gui le! C'est trop cher! Pour ce prix là, tu envoies deux colis, deux fois plus lourd, et par avion!"
"Ahhhh!" (prend un air très embarrassé, piétine un peu sur place, sourit...) "Alors combien tu proposes?"
"Ce prix-là! Par avion. C'est raisonnable, non?"
Rires. "Non, non, ça c'est par voie de surface. Allez, ce prix-là. C'est un cadeau. Prix  d'ami! Panyou!"
"Prix pour touristes, oui! Je vis en Chine moi! Je suis une laoshi! Prof, oui. Avec un salaire de prof!"
"Ah! Vous parlez bien chinois" (cela vient généralement un peu avant).
"Mais non, mais non."
"Si, si!"
"Oh... juste un peu, pas bien, ça fait trois ans que je suis là" (moi j'exagère un peu, ça fait partie du jeu)
"Trois ans!"
"Oui,  deux  ans à Chongqing, et trois mois à Xi'an."
"Ah! Chongqing! Vous aimez la nourriture épicée?"
"Oui, oui, beaucoup! So*, combien ça coûte?  On est panyou après tout. On vit dans la même rue. Tenez, je vous en donne..."
*en anglais. Je ne sais pas dire revenons à nos moutons en chinois. En y
réfléchissant, je ne saurais pas le dire en anglais non plus.

Ah, ce serait trop beau... Mais la poste, c'est la poste.
Le dialogue ci-dessus a pourtant bien eu lieu. A Huijie, le quartier musulman qui s'étend au centre de Xi'an, derrière la tour des tambours, première ruelle à gauche. Mecque du shopping souvenir, véritable souk chinois, on y trouve de tout, sauf peut-être ce qu'on cherche. Il faut y aller pour y  flâner, avec l'envie de beaucoup négocier et pas mal de curiosité pour la gastronomie. Car c'est aussi le quartier des spécialités, de quoi s'en mettre plein les papilles.
Je reviens donc les mains pleines de sacs (poubelles, ben oui) plein de belles choses et le porte-monnaie anorexique. Le décompte est fait: j'ai trouvé des cadeaux pour presque tout le monde. A la maison, en regardant les achats, un coup de fatigue: est-ce le bon achat? Est-ce de la vraie soie? (Apparemment pas. Tous mes poils se dressent au contact du doux tissu. Me voilà porc-épic). A qui vais-je offrir cela? Pourquoi ais-je choisi cette couleur? Et surtout: comment vais-je emballer çà? Où trouver l'emballage?
Car il y a une chose singulière en Chine. Si on peut acheter des cadeaux déjà emballés avec les plus belles boites du monde, il est en revanche extrêmement difficile de trouver des emballages sans le cadeau à l'intérieur. Une nouvelle chasse s'ouvre donc: celle à l'emballage. L'occasion de compléter les achats par quelques tentantes babioles, d'acheter plein de spécialités gastronomiques que je doute pouvoir envoyer, et de voir mon téléphone quitter subrepticement ma poche, pour disparaître à tout jamais. Il me semble que cette année, mes téléphones portables se succèdent à un rythme effréné, sont animés d'une vie propre, et d'une très grande indépendance. 
La poste est encore ouverte, mais ce sera pour demain. Ou après-demain. Ou la semaine prochaine. Peut-être devrais-je rentrer en Suisse pour les fêtes, histoire d'apporter les cadeaux moi-même... J'en profiterai pour recevoir un vaccin gratuit.

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