dimanche 16 juin 2013

Le Guangxi... à la recherche des singes à tête blanche


A mon grand-père, qui nous a quitté en 2008 alors que je parcourais les rizières  de Yangshuo à vélo et pour qui j'ai déposé un nénuphar de papier dans le ruisseau de Lijiang. Depuis, chaque fois que je vadrouille, je sens que c'est son sang qui m'emmène sur les routes.

Comme mentionné dans le billet précédent, une semaine de vacances providentiellement hors congés nationaux m'a permis de prendre reprendre la route... et de redécouvrir la première région de Chine dans laquelle j'avais fait du tourisme.

 C'était en 2008, pour la fête du printemps. J'avais découvert avec bonheur que l'on avait 5 semaines de vacances! Et toute la Chine a explorer... Comme beaucoup de voyageurs qui viennent en Chine pour la première fois, je voulais voir les monts karstiques embrumés du billet de 20 yuans. Je me souviens encore que la solitaire que je suis avait été un peu offusquée de la question de ma collègue: "alors pour les vacances, on va où?" Comment ça "on"? J'ai répondu "Moi (avec un petit appui sur le "moi" je vais à Yangshuo." Je venais de nommer le lieu qu'elle voulait absolument voir... j'allais devoir apprendre à voyager en compagnie.

Au final, j'ai des merveilleux souvenirs de ce voyage qui nous a emmené à travers le Guangxi (bateau, vélo dans les rizières!) puis le Yunnan (Dali et tous ses français, Lijiang!) pour revenir ensuite sur le Sichuan: 28 heures de bus dans des cols de montagne enneigé, moi malade, ma collègue pas trop en forme (appréhensive) et le bus qui se ramasse la montagne à mi-voyage, en pleine nuit dans la montagne, la gigantesque fenêtre arrière qui explose.

Cette fois, je prends le train pour Nanning: direction, le sud. Je veux voir les "white headed leaf monkeys" (je vous laisse traduire en français, moi je n'arrive pas à trouver de mot pour leaf monkey. Au mieux, singe arboricole à tête blanche?) à Congzuo et Ningming. Congzuo d'abord.

Le trajet entre Nanning (ville peu touristique mais très sympa... mon chauffeur de taxi est tout content de me la présenter entre la gare ferroviaire et la gare routière) et Congzuo est très beau. Le bus traverse une campagne étrange. Le terrain est plat, et en même temps recouvert de monts détachés, comme si on les avait semés dans la campagne rase. A Congzuo, ville habitée par les Zhuangs, on ne voit pas beaucoup d'étrangers et je deviens le centre de l'attention, surtout des adolescents (des jeunes filles derrières moi piquent un fou rire et se penchent pour mieux me voir alors que j'attends au feu. Quand je me retourne, elles gloussent et se cachent le visage dans les mains... Ca faisait longtemps...)

L'information de fermeture du parc
Congzuo est très bien située pour faire ds virée dans le magnifique paysage qui l'entoure (elle-même est une petite ville plus intéressante pour son atmosphère que pour son charme physique). Je négocie avec un taxi pour rejoindre le centre écologique où l'on peut observer les singes... 30 minutes de taxi, dans un paysage splendide, heureusement. Car la déception est au bout: le centre est fermé pour travaux et les gardiens n'ont aucune idée de quand il rouvrira. Mieux vaut donc téléphoner pour se renseigner avant d'y aller.

Le lendemain, départ pour NingMing à 1h30 de bus de Congzuo. NingMing est un peu plus grande et fort sympathique avec ses façades colorées avec bas-reliefs de plâtres allant du motif floral à l'aigle américain... Je loue un tape-cul pour faire les 40 km de route de terre poussiéreuse qui me séparent de Panlong, un village dans les montagnes depuis où on peut embarquer sur de vieux bateaux touristiques pour aller voir les HuaShan, montagnes peintes, sur lesquelles courent des personnages vieux de 2'000 ans peints par les ancêtres des Zhuang. L'occasion aussi d'explorer la forêt, à la recherche des singes. Pas de sentiers pédestres, et les villageois trouvent trop
Les façades colorées de NingMing, prises avec un iPod
depuis le tuk-tuk tape-cul
dangereux mon projet d'aller m'aventurer dans la forêt. Je loue finalement les services du garde forestier qui m'emmène sur les sentiers de sa montagne, 4 heure de randonnée ardue (il fait très chaud, ça grimpe et les insectes... apparemment pas seulement des moustiques, sont agressifs) mais splendide dans une forêt présentée avec amour par mon guide. Il adore son métier, me fait goûter des baies, des tiges rafraîchissantes, me présente son arbre préféré... Je ne comprends pas les noms des végétaux - l'arbre par exemple dont j'adorerais connaître le nom - ou les quelques animaux dont il me parle. Mais la balade m'enchante vraiment et je rapporte quelques beaux clichés, dont cet arbre splendide. Pourtant, la photo ne peux pas rapporter l'émerveillement de voir des nuées de papillons s'envoler à notre passage, une variété incroyable de superbes lépidoptères trop agités pour la photo, le chant obsédant et métallique des cigales, les cris d'oiseaux inconnus.

Pas de singes donc. Ce qui me donne une raison pour revenir.

Les flèches indiquent des peintures (cliquer pour agrandir)

Détail

La paroi principale



Le site est aussi magnifique que Yangshuo,
les touristes en moins

Toujours de superbes créatures à découvrir

Les papillons pullulent

Majestueux


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