Turpan
est à une heure de train rapide d’Urumqi mais il faut bien arriver 2h à l’avance
à la gare centrale d’Urumqi qui est sous haute surveillance sécuritaire. Toutes
les gares le sont mais celle-ci est la plus extrême. Il faut d’abord entrer par
l’extrême droite du bâtiment, contrôle des bagages et passeport puis suivre un
chemin barbelé jusqu’à l’extrême gauche du bâtiment, re-contrôle des bagages et
passeport puis faire la queue pendant plus d’une heure pour acheter le billet
puis repasser par le chemin barbelé pour accéder aux salles d’attentes,
re-contrôle et une fois le train arriver, le mettre en ligne, re-contrôle cette
fois des billets puis on nous laisser pénétrer dans le couloir menant au quai
qui est lui, fermé, et on doit se remettre en ligne jusqu’à ouverture de la
porte. Du coup, entre l’achat du billet et le départ on nous distrait assez
pour ne pas avoir l’impression d’avoir des heures d’attente. La deuxième gare d’Urumqi
pour aller à Altay est beaucoup moins peuplée et moins surveillée, mais en
revanche il faut plus d’une heure de bus pour y arriver.
Turpan
est célèbre pour ses raisins, sa chaleur et sa beauté. Ma première impression
est : mais où est la ville ? En effet, la gare est perdue dans un
désert en construction, pas loin de l’aéroport et on ne voit que du désert et
des grosses routes. Le chauffeur de taxi est un jeune ouïgour sympa qui m’annonce
que j’ai une tête de prof. Je ne sais trop comment le prendre… Une fois arrivé
en ville je continue de me demander où est la ville. Il y a bien des rues et
des maisons le long de la route mais rien d’ouvert vers la route. A cause de la
chaleur, Turpan se replie sur elle-même, sur ses ruelles ombragées. J’ai
réservé à l’auberge de jeunesse car j’aime bien le style du bâtiment. A peine
la réservation envoyée je reçois un message de bienvenue avec un plan et l’adresse
en chinois, ouïgour et anglais pour le taxi. L’auberge est nichée dans une
ruelle de maisons de terre, elle est rafraîchissante avec ses couleurs
bleu-blanc et son allée de vigne qui fait de l’ombre. Elle est tenue par une
jeune famille chinoise très sympa, sur les tables, il y a des fruits et du pain
à disposition. L’auberge offre la possibilité de louer un véhicule à la journée
pour visiter les divers sites. On peut partager les frais en s’inscrivant sur
un tableau. Le lendemain, je pars faire le tour des divers sites avec un néerlandais,
un chinois et un japonais.
Les
sites :
En
attendant la balade en voiture, je me balade par moi-même. Le musée est intéressant mais bon, je ne suis pas bonne juge des
musées vu que je n’aime pas trop ça. Je déconseille complètement d’aller voir Putao Gou, les 8 km de treille de vigne :
une parfaite arnaque à touristes. La route qui y mène est jolie et suffisante
mais si on veut voir de la vigne, il y en a partout à Turpan, pas besoin de
monter là-haut pour ensuite devoir payer 75 yuans, c'est-à-dire plus cher que
pour la plupart des sites intéressants, afin de… marcher sous la vigne. On m’avait
assuré qu’on pouvait redescendre les 8 km à pieds. Faux. La route est barrée.
Mais par la route me fait-on remarquer. Je leur ai dit le fond de ma pensée. C’est
à peu près la seule fois au durant ce voyage où je me suis un peu énervée (en
dehors évidemment des queues à la gare où il faut remettre quelques personnes à
leur place dans la queue.)
Berzelik |
Les grottes de Bezeklik : La route
elle-même est magnifique quand soudain apparaît une dune puis des constructions
de style oriental pour les touristes. Le temps de prendre un petit déjeuner
rapide sous le regard d’un chameau et on part à la découverte des ces grottes
bouddhistes datant de 460-640 A.C Il ne reste plus grand chose des grottes mais
on peut tout de même voir une ou deux grottes entièrement peintes, plus qu’à Tuyoq
en fait où la sécurité et le tourisme sont plus développés. Même si ces grottes
ont beaucoup perdu entre pillages et tremblement de terre, elles valent le
détour, le site est magnifique et agréable et c’est un petit détour sur la route
de Tuyoq.
Les grottes bouddhistes de Berzelik |
Je me suis juste penchée sur l'instrument de ce vieil homme et hop! Je me retrouve avec l'instrument dans les mains, un chapeau ouïgour sur la tête et l'homme qui m'accompagne au tambourin. |
Les ruines de Gaochang : le
chauffeur lui-même nous déconseille d’acheter le billet d’entrée. Même si ces
ruines sont plus significatives historiquement parlant, il n’y a plus grand-chose
à voir et on peut le voir depuis le parking. Mieux vaut prendre le temps de
visiter le vaste site de Jiaohe avec ses ruines plus intactes.
Les tombes Astana : L’un d’entre
nous est entré sur le site, les autres, dont ma personne ont attendu. Ceci
parce que j’ai vu les tombes des Qing à Pékin, magnifique site qui m’a suffi.
Un ruisseau dans le désert laisse une traînée de verdure |
La Vallée de Tuyoq : magnifique
oasis de verdure dans le désert. J’ai rencontré une américaine qui y avait
passé la nuit, il est en effet tout à fait possible d’y aller par les
transports en commun et y chercher une chambre d’hôte pour plonger dans la vie
du lieu, c’est beaucoup plus intéressant.
Le
taxi nous ramène vers 14h00 (midi au Xinjiang) et revient nous chercher à 17 ou
18h00, j’ai oublié. Repas et sieste obligatoire par les grosses chaleurs.
Tuyoq |
Des tranches de melons sèchent au soleil |
Le Minaret d’Emin : immanquable
symbole de Turpan, la construction est magnifique avec ses briques organisées
en différents motifs. C’est moins cher si on reste à l’extérieur. Le resto qui
sert les touristes n’est pas mauvais mais trop cher, autant aller manger en
ville.
Le système d’irrigation des karez : voilà
un petit musée très sympa qui explique clairement l’ingénieux système d’irrigation,
dit les karez, dans les terres désertiques où il fallait aller chercher l’eau
en profondeur. Il n’a l’air de rien au départ, en surface mais dans le bâtiment
du musée des modèles en coupe transversale rendent les choses beaucoup plus
claires et ensuite, on peut descendre sous terre vers le ruisseau, balade
rafraîchissante et promis, vous n’aurez jamais vu eau plus claire en Chine.
Beaucoup la goûte. En plus, elle est vraiment très fraîche.
Les ruines de Yarkhoto (Jiaohe) ne se
visitent pas au milieu de la journée par 50 degrés à l’ombre (et il n’y a pas d’ombre),
même si c’est ce que font la plupart des touristes. Difficile d’imaginer que
des gens aient vécu dans une telle fournaise pendant treize siècles. Le site
est ouvert jusqu’à 21h00 et devient supportable à 19h00. La lumière est encore
plus belle le soir, il y a de l’ombre, presque personne ce qui donne la
sensation de se balader seule dans le passé et si on traîne un peu, on peut
voir le coucher du soleil sur les ruines. S’y balader jusqu’au bout prend au
moins une heure pour les rapides, deux si le soir, on veut vraiment en
profiter. A ne pas manquer, c’est un must.
Les ruines de Yarkhoto le soir |
Comme
il fait très chaud à Turpan toute l’activité commerçant se fait sous terre, c’est
aussi cela qui donne cette impression de ville déserte. Ca vaut la peine de
descendre se mêler à la foule acheteuse, c’est la que les gens se trouvent. Au
centre-ville, pas loin du musée, il y a aussi des treilles de vigne qui forment
une allée centrale agréablement ombragée et, le long des routes, des petites
maison de thé, terrasses ombragées ou des hommes sirotent en papotant des
boissons rafraîchissantes. Dans les ruelles en terre battue, les véhicules
soulèvent de grands nuages de poussière, je recommande le masque ou un foulard
sous la main pour se balader.
Allée de treille de vigne au centre-ville |
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