J’avais
demandé un renseignement à une employée de la gare à Urumqi alors que
j’attendais mon train pour Beitun. C’est certainement pour cela que j’ai été
abordée. La femme qui m’aborda m’avait entendue. « Vous allez à Kanas ? »
m’a-t-elle demandé. « Mon amie et moi nous y allons aussi. On peut y aller
ensemble et partager le taxi et le logement. »
Sur
le moment ça m’a un peu ennuyée, j’aime voyager seule mais j’ai surpassé mon
caractère asocial et répondu ok. Deux minutes plus tard elle découvrait un
jeune couple qui partait aussi pour Kanas et lui demanda de se joindre à nous.
On est rarement seul quand on voyage, depuis une semaine, je ne l’avais jamais
été.
Nous
c’est donc deux profs du Hainan (dont une Chongqinaise très chongqinaise,
gentille mais épuisante à toujours crier et donner des ordres – heureusement
qu’ayant vécu deux ans à Chongqing, j’étais déjà vaccinée), une institutrice et
un ingénieur du Guangxi.
Le
voyage dure 10 heures et ma couchette est dans un autre wagon, on se retrouvera
donc le lendemain matin.
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La route entre Beitun et Kanas |
Depuis
la gare de Beitun il faut encore 3 heures de bus pour arriver à Kanas. Le paysage
est d’abord désertique et montagneux, de la montagne sèche et rouge. Plus on
s’approche de Kanas, plus ça verdit. Bientôt, le long de la route s’alignent
des étals de peaux de bêtes, principalement des loups, renards mais aussi
quelques bêtes plus rares et des peaux de chien. Ils vendent de petites vestes
pour les enfants en peaux de chats. Comment on vend des abricots le long des
routes du Valais. Car c’est l’impression que j’ai, d’être sur une route suisse. Les chinois trouvent la région magnifique. Elle l’est, mais j’ai passé toutes
mes vacances, enfant, dans de tels paysages et il n’y avait pas besoin de payer
un billet d’entrée au prix exorbitant (200 yuans entrée + transport, transport
vers la pagode et les villages non compris).
Il fait frais et le ciel est
majestueux avec des nuages énormes. On a du beau temps le premier jour avec de
la pluie le soir, une belle matinée le lendemain puis la pluie jusqu’au jour
suivant midi. La conséquence est que l’on passe beaucoup de temps dans la
cabane mais on a aussi le merveilleux spectacle des nuages qui défilent,
arcs-en-ciel et on doit jouer à cache-cache avec les nuages pour voir enfin le
lac. Il fait frais le jour et froid la nuit.
On loge d’abord dans une cabane
kazakh au village mais la logeuse n’est pas contente, elle trouve qu’on ne paie
pas assez car on ne reste pas manger chez elle. Alors on déménage au nouveau
village et nous logeons chez une famille kazakhe-mongole. Ils sont beaucoup plus
sympa et accueillants et le site est plus calme même si la route pour y accéder
est très boueuse. Il y a une montagne de bouteilles de bière sous ma fenêtre.
Dans le ciel, des nuées de corbeaux et des faucons, des chevaux entravés et des
vaches se baladent librement. On va se balader à l’aube dans la montagne, mes
compagnes de chambre veulent absolument voir la brume se lever. On peut faire
de magnifiques balades dans ce site immense même si certains villages sont
interdits aux étrangers. Mais je me réjouis de migrer vers une région moins
touristique et moins « suisse ».
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Premier logement |
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Malgré le fait qu'il y a tout un système de ramassage... |
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Après la tempête |
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Balade à l'aube. En Chine il est rare qu'on entre
directement en contact avec la nature |
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Une espèce exotique? Non, une antenne de relais téléphonique
camouflée :-) |
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Deuxième logement et sa montagne de bouteilles de bière |
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Quand il ne pleut pas, c'est le festival des nuages et c'est magnifique |
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Les nuages montent, juste le temps de voir disparaître la tour d'observation |
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L'art de la contemplation ne requiert pas de paysage à regarder |
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Rien ne décourage un selfeur |
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Ah? |
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Le lac réapparaît (rush des touristes et bousculades) |
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Le village, les chevaux, les corbeaux |
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Chevaux et arc-en-ciel |
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L'équipe plus le patron (non, je ne suis pas très à l'aise face à ces démonstrations
amicales. Prière de me laisser retourner à l'état sauvage. |
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