Départ vers les fameuses prairies D'ili. Bien que j'y sois passée plusieurs jours, je ne vais faire qu'un article. Si Ili est célèbre et attire beaucoup, beaucoup de touristes, c'est grâce à ses magnifiques paysages de prairies, montagnes et lacs. Au printemps, il y a aussi la floraison des abricotiers.
Ceci dit, Ili est très très très touristique. Ce qui veut dire que certains sites comme les prairies de Nalati sont surexploités et de manière fort déraisonnable.
Ma première étape est le lac de Sayram, qui se trouve sur la route. Le bus me "largue" au milieu d'une autoroute, en face d'un village de yourte, avec deux Kazakhs à qui le chauffeur dit que je cherche un logement. Apparemment, je peux en trouver au village de yourtes. Je suis donc mes deux guides pour traverser la route enjambant rambardes et passant dans un trou dans le grillage. Ils se séparent et je suis la femme jusqu'à la dernière tente. Il me proposent logement et repas pour 200 yuans, je négocie la moitié trop vite accepté et me rend compte plus tard que je paie encore le double de ce que je devrais. Ce qui n'est pas si grave, ce n'est pas cher mais je ne suis pas non plus tombée sur la famille la plus sympa, comme je m'en rend compte assez rapidement. La vieille femme est brusque et crie sur tout le monde, l'un des garçons se met à bouder parce que je ne veux pas lui vendre mes chaussures de marche, un autre insiste pour que je loue son cheval. Je ne sais pas trop encore si je veux faire du cheval. Pour le moment, on sert du thé salé et du pain. J'enlève mes chaussure et m'installe sur le plateau surélevé et couvert de tapis, contre la table. Mes hôtes trempent leur pain dans le thé alors je fais de même. Je préfère en fait le thé salé au thé au beurre, c'est pas mal du tout. Dehors, le ciel se couvre. Malgré tout, un mariage bat son plein et des hommes installent un énorme barbecue qui quelques minutes plus tard reçoit une averse de grêle. Tout le monde se disperse en courant, le barbecue disparaît, le village est vide.
Je découvre rapidement que je ne suis de loin pas la seule touriste. Faisant le tour après la pluie, je découvre que de nombreux touristes logent dans les yourtes dont un américain venu en moto.
Les invités du mariage sont insolites dans ce paysage, surtout les femmes avec leur hautes coiffures, robes à paillettes et leurs talons hauts qui peinent dans la boue. Je suis mobilisée par des invitées qui d'abord veulent poser avec moi parce que "je suis belle" (ah), les hommes les rejoignent ensuite et je dois répondre à toutes sortes de questions. On m'offre un foulard rouge. Du côté de la prairie se joue le traditionnel buzkashi, des cavaliers se disputent un mouton (vivant ou mort je ne sais) et se poursuivent au grand galop.
J'accepte finalement de louer le cheval du garçon. Le prix me semble raisonnable mais mon guide m'explique, après être parti, qu'il faut aussi payer pour lui et pour son cheval, que le prix ne concerne que la location de ma monture. Voilà le prix qui double. Ce rapport au fric m'agace, il rend les relations désagréables et je me rend bien compte que le village rencontre beaucoup de touristes mais néanmoins il n'est pas nécessaire de présenter les choses ainsi. Sur la route vers la montagne une femme réclame 10 yuans pour "le passage sur ses terres", on oublie pas qu'elle est nomade et que non, ces terres ne lui appartiennent pas mais elle est certainement plus chez elle que je ne le suis. Ca reste désagréable. On me propose aussi de prendre les enfants et le chien en photo. Apparemment les touristes chinois adorent faire ce genre de photos. Et c'est bien ça le problème, les touristes que nous sommes pervertissons complètement les rapports avec les gens ici. Je suis néanmoins assez contente de la balade à cheval: on me prend au mot quand je dis que e sais monter et je peux vraiment prendre du plaisir. On part au galop vers la montagne, ça faisait longtemps! Au sommet, le paysage me rappelle à nouveau les montagnes de mon enfance. Ca m'amuse cette façon que j'ai de chercher si loin des sites si peu dépaysants. Un chemin de bois et un pavillon sont en constructions, plus de touristes vont affluer.
Le soir je suis littéralement happée par un groupe de Kashgar qui loue une yourte entière et a acheté un mouton. J'ai beau leur expliquer que je vais devoir manger chez mes hôtes, ils insistent pour m'inviter. Je picore quelques légumes et pommes de terre entre les délicieux morceaux de viande. Comment rester végétarienne quand on adore la viande, surtout de mouton, et qu'on vous en offre à profusion si généreusement? Je garde le contact avec l'une des jeunes filles, prof elle aussi (tous les touristes que je rencontre sont des profs... c'est la saison).
Le lendemain, je me réveille sous deux couches de couvertures. On m'a ajouté une couverture alors que je dormais. Il fait bon chaud et j'ai bien dormi. Dehors, il y a une tempête, le vent fait claquer la toile de la tente et il pleut des cordes. Je soupire d'aise. Grasse matinée! Qu'y a-t-il de plus agréable que d'être bien au chaud sous la couette quand les éléments se déchaînent. C'est encore mieux quand on est sous une tente, c'est plus dramatique.
La tempête passée le paysage est magnifique avec de gros nuages et des éclaircies sur les monts enneigés de l'autre côté du lac. Après le petit déjeuner (du pain dans du thé salé et les restes du repas de la veille) je descend vers le lac voir si je peux trouver une place sur un bus. En fait, les bus sont pleins et il n'y a pas de taxis non plus. Je me demande comment continuer le voyage quand il se met à pleuvoir. Diable. C'est le moment que choisit un automobiliste privé pour m'aborder. Le prix est un peu élevé mais zut, au sec dans la voiture! Et départ pour Yinning où je passerai la nuit.
Ili est immense et se visite en plusieurs étapes si on ne veut pas passer plus de 4h par jour dans des véhicules.
Le sol couvert de grêle |
Après la tempête, une éclaircie sur les monts enneigés |
Buzkashi |
Le village de yourtes |
Village et nuages |
U petit troupeau de vaches sur une digue sur le lac |
Les marmottes pullulent sur la montagne |
Le guide et les chevaux. Les Kazakhs ne donnent pas de nom à leurs chevaux. Ma monture appartient à un enfant qui me dit l'avoir achetée pour 10'000 yuans |
Panorama peu dépaysant mais magnifique |
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