En route pour une prochaine étape brève et peu touristique, du moins auprès des étrangers: la cité fantôme de Karamay. Le paysage qui défile ne change plus, désertique et piqueté de villages et de petites villes. Des éoliennes, des champs entiers d'éoliennes. Puis apparaissent les premiers chevalets de pompage, comme des échassiers se soumettant à de pieuses révérences au-dessus des nappes de pétrole. Il n'y en a de plus en plus, de plus en plus serrés, jusqu’à perte de vue. Apparaît enfin un ville au détour d'une colline. Karamay? Non, une ville toute neuve, peuplée d'ouvriers du pétrole. Karamay se cache en contrebas des collines rases et elle aussi, finit par apparaître d'un coup.
Ville moderne avec grattes-ciel, beaux parcs et grandes avenue, Karamay est une ville jeune mais très riche. Une ville née de l'or noir.
A nouveau, il faut chercher un hôtel qui accepte les étrangers. Cela prend néanmoins moins de temps et une fois installée je cherche un taxi pour aller voir la cité des fantômes, qui est à plus d'une heure de route, à Wuer'he où je suis déjà passée en bus mais n'ai pas voulu m'arrêter à cause de mon bagage.
La Cité des Fantôme, c'est une formation géologique creusée par le vent et dans laquelle le vent s'écoule en chantant d'une manière spéciale, d'où l'idée de fantômes. C'est un site magnifique, au milieu des champs de pétrole (dont le vent apporte des relents) que j'ai la chance de voir sous son plus beau jour: des cumulus gigantesques grognent et tonnent au-dessus des formations, rivalisant avec les formes terrestres. Spectacle ahurissant dont la photo ne rend pas la moitié. Le soleil se cache derrière des nuages en créant des reflets irisés.
Karamay est un grand site. La plupart des touristes le parcours en train électrique avec haut-parleur débitant sans discontinuer. Ce que je déconseille complètement mais: cela prend du temps d'en faire le tour, il faut donc prévenir le taxi dès le départ que ce sera 2 h au minimum, pas 1h. Il faut absolument prendre assez d'eau car ça reste le désert et suivre la route que suit le train, en sens inverse cela permet d'être un peu plus tranquille. C'est une route pavée qui contourne le site plus qu'elle ne le pénètre, elle fait une boucle. C'est dommage, mais on ne peut pas sortir de la route. Ça reste un site à voir absolument si on passe dans le coin et avec plus de temps, à explorer sous différents cieux et lumières.
Au retour mon chauffeur de taxi a échangé sa place avec un autre à qui je dois payer le trajet comme convenu. Comme pour l'aller, il cherche à remplir le taxi et je dois attendre une bonne demi-heure avant de repartir avec deux ouvriers en uniforme rouge, un homme qui semble voyager aussi et un panier repas pour une ado de la part de sa maman. Je note que l'ado en question, après avoir fait un détour pour le lui livrer, avait l'air assez peu satisfaite des efforts de sa maman.
Rencontre |
Champ de pétrole |
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