vendredi 31 décembre 2010

"Adieu ma concubine" - Chen Kaige

   
Plongée dans le monde de l'opéra pékinois

"Adieu ma concubine" est tout d'abord le titre d'une pièce d'opéra très célèbre narrant le suicide de Yu Ji, la favorite du roi Chu Xiang Yu, après que les armées de celui-ci furent défaites. La scène du suicide, avec le chant de Yu Ji et sa danse aux épées est certainement la scène d'opéra chinois la plus célèbre, étant celle qui est généralement présentée lors de petits spectacles où l'on peut goûter à des extraits d'opéra chinois sans avoir à "subir" toute la pièce. C'est ainsi que me l'on présenté mes collègues chinois qui ont ajouté : "l'opéra peut être un peu ennuyeux..." Du coup,  trois fois déjà que j'ai l'occasion de voir de l'opéra, et trois fois que je vois cette même scène :-) J'ai pu ainsi constaté qu'à chaque fois, ce sont les mêmes gestes, les mêmes inclinaisons de la voix, les mêmes pas, le même costume: une technique vocale et gestuelle extrêmement précise. Que le film reproduit fidèlement.

"Adieu ma concubine", le film, nous plonge donc dans le monde de l'opéra en suivant les deux acteurs principaux de la pièce, le roi et sa concubine, des années 1920 aux années 1970. L'histoire vue par l'opéra. De leur rude enfance à l'école de l'opéra, à la fin de la Révolution culturelle, l'art traditionnel, la beauté et l'amitié sont confrontés à la période historique la plus troublée de Chine. Un très beau film, avec une photographie parfaite.

District 798

   
Décevant

La scène artistique contemporaine pékinoise, passage obligé pour les amoureux de l'art, s'appelle 798 District. Au nord-est de Sanlitun, elle occupe une zone industrielle transformée en parc touristique de l'art contemporain. De fait, on y trouve "presque" plus de boutiques souvenirs et de restos et bars "occidentaux" que de galeries d'artistes. Un peu décevant, tout de même. Quelques oeuvres valaient cependant le détour, mais il faut se renseigner pour vraiment cibler les expositions, s'y promener sans rien en tête est possible, bien sûr, mais ne mène pas à d'étonnantes découvertes. Période creuse en hiver?

Ma préférence est allée aux oeuvres alliant l'art contemporain à la peinture chinoise et aux céramiques. Dommage que les trois rues des céramiques n'aient pas de céramiques! Photos... 

mercredi 29 décembre 2010

Et si on chantait un peu en chinois?

   

"Ne jamais dire jamais!" m'a-t-on appris quand j'étais pas plus haute que trois pommes et que je découvrais avec délice le côté révolté de l'expression. Et pourtant, il est des choses auxquelles l'on pense vraiment définitivement et incontestablement opposé un refus ferme et inébranlable. Chanter au karaoké faisait partie de ces choses en ce qui me concerne. Et pourtant...

Difficile d'y échapper en Chine, cela fait un peu partie de l'obligation sociale si l'on ne veut pas passer pour un parfait éteignoir! Et se montrer bon "panyou". Les chinois adorent KTV au point que ceux-ci pullulent, de l'homme ambulant avec tout le matériel disponible pour pousser la chansonnette dans la rue ou sur la terrasse d'une maison de thé, entre deux pipas et une tasse de thé, au super KTV de luxe rutilant de lustres, de tapis et de néons, en passant par la cellule pourrie dans  une bâtisse croulante et le KTV flottant sur les rives du Yangtse. Une soirée KTV fait en revanche rarement partie du programme d'une bonne sortie entre amis en Europe. Parce que chanter devant ses potes avec un taux peu élevé d'alcool dans les veines, ça ne se fait pas. C'est, comme qui dirait, la honte. Une honte que les chinois ne comprennent pas, eux qui dansent dans les rues et chantent à plein poumons sans aucune inhibition. Du coup, les premières fois, afin de bien faire comprendre ce que l'on ressentait à nos élèves fous de chansonnette, il a fallut que mes collègues profs et moi utilisions le vocable le plus explicite: "on aime pas chanter parce que ça nous fait perdre la face!"
"Ben pourquoi?" fut la seule réponse étonnée et on s'est retrouvé sur les planches, à chanter devant les foules enthousiastes. C'est connu, si on veut un bon fan club, il faut venir en Asie!

Une fois l'épreuve passée, hop, sortie au KTV avec des amis. C'est ce qu'il y a de plus banal comme sortie ici. En une année, on se retrouve finalement à jouer souvent des cordes vocales et il faut finalement se faire une raison: si on veut vivre en Chine, on doit chanter. Bon. Une fois la chose acceptée, autant en titrer le maximum de plaisir, car c'est finalement très amusant. Même délirant. Les KTV proposent un grand choix de chansons chinoises, bien sûr, mais il faut lire le chinois. Ils proposent aussi des chansons en anglais, pas des plus récentes, dans lesquelles figurent bien sûr immanquablement les Beatles (pas une soirée KTV n'a passé sans que l'on aie chanté au moins une fois Hey Jude) et, au miracle, quelques chansons françaises! Et là, catastrophe! On se retrouve à chanter pendant de très très longues minutes: alouette! Oh humiliation! Le plus drôle, c'est que la télévision propose, pour illustrer les chansons, des diaporamas fort incongrus. Ainsi, nous nous sommes retrouvés à chanter "this is my way" sur des photos de matériel militaire lourd! Et "Let it be" sur des paysages très british, églises, prairies avec haies, Londres...

Mais bon. Ça, c'est pour les débuts. Sachant que les chinois adorent quand les étrangers chantent en chinois, et que c'est agréable d'avoir un public enthousiaste, autant faire un petit effort et se mettre à la chanson chinoise. Pour cela, il y a ce splendide site malheureusement lisible seulement avec un proxy depuis la Chine, mais qui aidera ceux qui veulent se préparer, avant de venir affronter l'enthousiasme des chinois en les épatant avec le tube du moment! En attendant, je m'exerce de mon côté sur you are a song in my heart de Wang Lee Hom qui est ce que j'ai trouvé de plus facile à chanter avec un élève, pour la fête de noël. Et oui, chaque année qui passe, est marquée de ce petit rituel fort apprécié des étudiants: le prof sort de sa peau de prof, l'étudiant s'éclate et déploie ses talents, on se voit sous un autre jour avant de reprendre, l'air de rien, le cour normal des classes avec toutefois cette sensation de se connaître un petit peu mieux. J'ai arrêter de dire "non, non, non". Après tout... c'est tellement plus sympa! Bon, je retourne m'entraîner...


Filmé brièvement par un collègue. Le son est mauvais
et je suis paralysée par le trac, je me plante aussi
mais... c'est en CHINOIS!!! 

dimanche 12 décembre 2010

Histoires de nu

  
De l'idéogramme de la femme dans la langue écrite chinoise

En Chine, les femmes sont nǚ Ça aide à s'en souvenir. Cet idéogramme fait  bien sûr partie des idéogrammes de base, que l'on retrouve partout, associé à d'autres éléments pour construire le sens. Ces associations nous donne l'occasion de plonger dans la perception du monde qu'avaient les chinois lors des premières formations de ces signes qui bien sûr se sont peu à peu modifiés au cours des siècles, et qui est transmise encore aujourd'hui à travers ces mêmes caractères. Par exemple, ici, la perception de la femme.

Premièrement, on la trouve associée au foyer. La bâtisse, en effet, se construit avec du bois, et contient une femme et du riz. On a lóu , le bâtiment (le bois en premier, le riz au-dessus de la femme, dans son grenier). Ensuite, une femme au foyer, cela veut dire que tout va bien, c'est un signe de paix. Quant au foyer, il est symbole de sécurité. C'est donc tout naturellement que l'idéogramme pour la paix et la sécurité, ān , se construit avec une femme sous un toit.Et quand une femme a un enfant, c'est une bonne chose. On a hǎo  qui veut dire bien. Bien sûr, tout ce qui a un rapport avec le lait se construit avec l'idéogramme de la femme, et surtout, la grand-mère apparaît comme celle qui a le lait. Se marier avec une femme, c'est "trop"! Ainsi la femme mariée, "Madame", se dit tàitài 太太 ce qui veut dire "trop trop".Deux fois trop? Restons positif et ne nous vexons pas. Il est en revanche difficile de garder un sens positif à ce qui va suivre.

Deux femmes? C'est nuán , qui veut dire: se disputer, tromper, idiot. Hmmm. Le monde ne change pas et quand mes élèves chinoises disent du français que c'est une langue sexiste, j'ai quelques arguments pour renvoyer la balle. Si deux femmes c'est aussi mauvais, qu'est-ce que ça donne avec trois? Ça donne jiān, ce caractère composé de trois femmes  qui a été simplifié en  (femme et sécher/épuiser) et qui veut dire perfide, méchant, traître mais fait aussi allusion à la sexualité "sale" et au viol. Charmant!

Attention de ne pas mettre une femme en colère . Son coeur s'enflamme 怒火 ou un souffle de colère vient l'ébranler 怒气. Comme quoi les colères des femmes n'ont pas fini de marquer les esprits!


Pour les mots se construisant avec la femme en radical, c'est ici.

dimanche 28 novembre 2010

Les chinois ont-ils une petite souris?

 
Des dents de lait et des traditions

Je me suis toujours demandée quoi ressemblait une enfance chinoise: le coin de français est l'occasion de lever un coin du voile sur la vie et les usages en Chine. Afin de pouvoir mettre en pratique la langue française dans un contexte réel, les étudiants sont invités a venir au coin de français où ils peuvent poser des questions ou  batoiller à leur aise, en français.

Hier; la petite souris s'est immiscée dans la conversation. J'en viens à expliquer à mes élèves la tradition de la dent sous l'oreiller, achetée par une petite souris qui la remplace par un sou. Rires et étonnement.  Mes étudiants me présentent alors leur tradition sur les dents de lait.

En Chine, pas de petite souris. Si c'est une dent du bas qui tombe, l'enfant doit la jeter par-dessus le toit de sa maison (avec les gratte-ciels, ça risque de s'avérer très difficile). Si c'est une dent du haut qui tombe, il faut la mettre sous le lit. Pourquoi? Ils ne savent pas. C'est comme ça.

Piquée par la curiosité, j'ai fait ensuite un petit tour sur Internet. Ce que mes élèves m'ont dit se confirme pour une partie de l'Asie, mais la dent du haut est plutôt enterrée. Je découvre alors que cette petite tradition de la petite souris est un rituel important autour du monde. En effet, c'est une partie du corps qui part. Mais c'est aussi le premier pas vers l'âge adulte. Je n'avais jamais réalisé jusqu'alors la portée symbolique de la dent de lait qui tombe! Certains parents ont même la possibilité d'acheter chez des orfèvres de très belles boites à dents de lait! Plusieurs sites présentent la tradition et je suis même tombée sur ce petit livre, qui présente cette tradition autour du monde en donnant la parole aux enfants.

mercredi 17 novembre 2010

Petite plongée dans le passé

 
Le pavillon chinois à l'exposition universelle de Shanghai offrait ce petit moment magique: une plongée dans le passé. Le visiteur pénétrait dans un couloir sur les murs duquel était projeté un paysage animé d'une ville et de sa campagne autrefois. C'est tout simple, et c'est fascinant. Malgré l'obscurité, et les flashs des appareils photo, voici un petit extrait de ce que le visiteur a pu traverser:

jeudi 11 novembre 2010

Aujourd'hui, c'est la fête des célibataires en Chine!

 
Bonnes fêtes à tous les célibataires! 

Du moins, aux célibataires chinois.

En trois ans, je n'en avais jamais entendu parler, mais depuis quelques années (une décennie en fait) les étudiants chinois célèbrent les célibataires le 11 novembre. Il fallait s'en douter, quatre "1" qui se suivent ne pouvait pas rester sans signification dans un pays ou les chiffres ont une sémantique qui dépasse le simple domaine des mathématiques. Bien sûr, en Europe aussi, mais auprès d'un public bien moins large qu'en Chine. Quatre "1" deviennent donc 4 célibataires qui ne demandent qu'à se trouver. De quoi réjouir cette jeune femme de Taiwan qui a organisé son propre mariage pour s'épouser elle-même!

Serait-ce pour réchauffer les coeurs solitaires? Le chauffage a été mis en marche aujourd'hui, c'est-à-dire 4 jours avant la date fixée! Youhouhou (dirait Albert le Vert)!

mercredi 10 novembre 2010

Impairs interculturels...

  
... les tabous du rouge

L'angoisse du pied dans le plat, du tabou transgressé, de la bourde qui ferait passer pour un barbare inculte et mal dégrossi. Voilà qui fait partie de l'Odyssée en terres inconnues. Que ce soit le stéréotype vu à la télévision (ça n'est plus franchement bien vu de roter fort au Moyen-Orient, comme pourraient se l'imaginer les spectateurs de Ben-Hur) ou de la pure ignorance, le contact avec l'autre peut être semé de petits pièges inattendus.

Un collègue m'avait parlé un jour de cette chinoise avec qui il discutait amicalement dans le train et à qui il avait montré une pièce de 10 centimes d'euros, monnaie étrangère et donc exotique qui avait intéresse la jeune fille. Au point qu'il a commis l'impair de la lui proposer comme souvenir! La jeune fille en fut fort outrée. De même, un enfant qui m'avait rendu un petit service a refusé la pièce que je lui tendais. Aïe. L'intention n'est pas mauvaise, mais l'interprétation est différente et ici, on faisait "l’aumône", insultant ainsi la personne.

Dernièrement, je corrigeais des copies en rouge, étant en pénurie de stylos noirs. Et j'avais malencontreusement écrits les noms des élèves en rouge aussi, ce qui me dérangeait, mais seulement à cause du côté agressif de cette couleur fort prohibitive dans le domaine de l'enseignement. Sachant que les chinois aiment beaucoup la couleur rouge et ne la considèrent pas comme une couleur agressive, je n'y voyais qu'un inconvénient personnel. Hélas! C'est un tabou en Chine d'écrire les noms en rouge, car c'est la couleur utilisée pour les condamnés à mort... Informée, j'ai vite changé la couleur des noms sur les feuilles.

Le même jour pourtant, après le cours, une élève vient me trouver pour me demander si j'avais acheté mes chaussures en Chine. Je portais de jolies babouches marocaines, rouges avec des arabesques dorées que mes amis africains aiment généralement beaucoup. Je le lui dis. "Il faut que vous sachiez", me dit mon élève,"ça m'a fait bizarre de vous voir avec ces chaussures. En Chine on a les mêmes pour mettre aux pieds des femmes mortes."

dimanche 7 novembre 2010

Migrations de blogs

Les blogs, c'est comme les oiseaux... c'est plein de plumes et ça migre.

Parfois de force. Windows spaces a vécu et propose de transférer les blogs des utilisateurs sur Wordpress. Celà ne concerne pas ce blog-ci, mais ça concerne le vieux blog qui a précédé celui-ci et que j'avais abandonné étant lasse de corriger les images insérées à chaque fois que j'en insérait de nouvelles (qui allaient remplacer de vieilles images de billets précédent les rendant ainsi absurdement illustrés). Et puis surtout, ça concerne les bloggers qui sont en Chine et qui veulent être lus en Chine. Car Blogger comme Wordpress sont censurés ici et sans proxy... pas de blog. Les chinois vont-ils donc devoir bloguer que sur des serveurs chinois? J'ai quelques amis chinois qui se retrouvent un peu le bec dans l'eau...

En attendant, je publierai ici quelques billets de l'ancien blog afin de le déménager complètement avant de le fermer sur son nouveau site.

mercredi 3 novembre 2010

L'expo de Shanghai a fermé ses portes dimanche

   
Quelle chance d'avoir pu voir l'expo juste avant sa fermeture. L'évènement ne m'intéressais pas plus que cela au départ, mais notre université ayant eu la générosité de nous offrir un superbe voyage à l'expo de Shanghai, j'ai pu y vivre de bons moments et y voir quelques occasions de prendre quelques clichés tendres ou cocasses.

De manière générale, l'expo universelle étant censée exposer les progrès technologiques de chaque pays, le ton était plutôt au vert et aux efforts de chaque pays pour limiter la pollution. Certains pays y ont plutôt vu l'occasion de faire de la promotion touristique et ont peu exploité le thème des technologies. Ainsi, la France était très parisienne et la Suisse très montagnarde.

Voir l'expo, c'est fréquenter la foule des derniers jours. Et surtout, c'est voir les pavillons, de dehors. Premièrement parce que c'est là qu'ils sont le plus impressionnant,. et deuxièmement parce que faire 6 heures de file d'attente demande une sacrée motivation que n'offre pas toujours la visite du pavillon. On s'engouffre donc dans ceux qui sont moins fréquentés, ou la file défile, ou là ou un petit passeport ami aide à passer en VIP. Deux jours, quelques pavillons et des pieds fourbus tandis que les yeux s'en sont donnés à coeur joie!

En attendant, je vous laisse profiter de ces quelques clichés pris sur place.


mardi 12 octobre 2010

L'incroyable Biàn Liǎn du Sichuan


Lors de mon petit passage à la maison de thé Laoshe, j'ai pu assisté un trop court instant à une démonstration liée à la tradition de l'opéra du Sichuan: le Biàn Liǎn 变脸 ou changement de masque. Ici encore, je m'étonne de l'incroyable dextérité de l'artiste qui change de visage sans qu'aucune transition en soit visible. N'ayant pas filmé la scène - il m'arrive de profiter des spectacles avec mes yeux - je publie ici une vidéo trouvée parmi beaucoup d'autres, sur youtube. Il suffit pour en trouver de faire une recherche: sichuan face changing.

jeudi 7 octobre 2010

Maison de thés en tous genres

 
Pas besoin de le dire, la maison de thé est une institution en Chine. Du simple thé à la complexe cérémonie, de la peinture à la céramique, l'art du thé occupe des rayons et des rayons dans les librairies. Des rues entières lui sont consacrées, véritables paradis de l'amoureuse des objets qui tournent autour du thé que je suis devenue. Comment décrire la splendeur de certaines théières croisées dans un petit coin d'un superbe magasin. Comment ne pas tomber amoureuse d'un plateau à thé en pierre noire finement sculpté d'une dentelle de motifs printaniers?

Une visite à la maison de thé Lao She, antre touristique mais au coin du hutong où j'aime nicher lorsque je suis de passage à Pékin, m'a permise de distinguer les différentes maisons de thé, présentées en modèles d'argile que je reproduis ici.

La grande maison de thé accueille une clientèle toute couche sociale confondue.

Cette maison de thé des lettrés accueille les magistrats, hommes d'affaires qui viennent y débattre ou négocier autour d'un thé

La maison à thé et à viande vend aussi de l'alcool et permet de se restaurer en même temps que de se délasser

La maison à thé "cantata" permet de jouir d'un spectacle d'opéra ou de musique tout en sirotant son thé

Une autre maison de thé des lettrés, plus centrée sur l'art, permet d'y écouter philosophie, grande littérature, débats, poésie

La maison à thé "sauvage" se trouve à l'air libre, un peu partout. Les parcs de Chengdu en font la spécialité de la ville. De passage à Chengdu, il ne faut surtout pas manquer de boire un ba bao cha (thé des huit trésors) tout en se laissant curer les oreilles par un nettoyeur d'oreilles. Avec de la chance, un karaoké ambulant passera, histoire de pousser une petite chanson.

La maison de thé Laoshe propose un spectacle de divers arts chinois le soir. A voir, en sirotant un Tianwanyin et en dégustant quelques amuse-bouche pékinois.
Prendre un thé dans une sereine maison de thé, c'est sûrement un peu l'image que l'on se fait d'un moment de bonheur en Chine. Mais attention, le thé peut-être très cher. Mon premier contact avec la Chine lors de mon arrivée à Pékin a été un thé à ... 60 dollars! Je n'avais même pas idée qu'il existe sur cette terre des thés aussi cher! Et ce n'était pas le plus luxueux! Il y a aussi les thés abordables, dans des maisons de thés tout aussi abordables. 5 yuan un ba bao  cha dans le parc de Shapingba, au bord d'un lac, entouré de faux monuments européens par exemple. Et pour la sérénité, elle se trouve en soi même. La Chine est un pays très vivant.

samedi 2 octobre 2010

J'adore ces petits chefs-d'oeuvres éphémères...

 
... et la dextérité des artisans de rues chinois
 

vendredi 1 octobre 2010

Coup de coeur pour le Musée de l'Opéra de Tianjin


   
Pénétrer une bulle de sérénité chinoise

Le quartier est bruyant et touristique, les vendeurs vantent leur produits à plein poumon, la foule bruisse, mange, remue. Et pourtant, c'est seule et en silence que je pénètre dans ce petit écrin de l'art de l'opéra. L'entrée ne paie pas de mine et je ne suis pas sûre de ne pas me tromper. En fait, on entre par la porte de service dans cette superbe bâtisse d'époque: la guilde des marchands de Canton. Une fois dans la cour, je repère une petite porte plus dérobée qu'accueillante, que voile une étoffe colorée. En la franchissant, je change de monde. Fini la foule, ses bruissements et les cris. Le contact est toutefois auditif, on joue de la musique traditionnelle, et en même temps, olfactif: le lieu sent bon le vieux bois. C'est comme d'entrer dans une église: les pas se font feutrés, la voix se cache - elle n'y a pas sa place. Dans la salle, des tables et des chaises de style ancien, avec coussins et tablier de pierre - les fameuses mengshi ou pierres de rêve. Sur la petite scène de bois, un groupe jouent de la musique traditionnelle qu'ils tirent de quatre instruments typiques: l'erhu (二胡) ou vielle chinoise, le muyu, le pipa (琵琶) ou luth chinois et le guqin (古琴) sorte de cithare chinoise.

La scène d'opéra avec son auvent

La caisse sonore hélicoïdale
Cette salle d'opéra, certes modeste, est l'une des dernière salle authentique consacrée à l'opéra qui a été conservée en Chine. Un trésor, donc. La scène est surplombée d'un toit en bois (une scène à baldaquin :-) dont le plafond est creusé de manière hélicoïdale afin de répartir le son dans la salle. Autour, des galeries sur deux étages. A l'extérieur, on peut se promener dans les cours de cette très belle propriété qui vaut définitivement le coup d'oeil. L'entrée ne coûte que 5 yuan. Il m'est arrivé de payer bien plus pour voir des choses bien moins intéressantes!

Une scène d'opéra en plein air


Pour en savoir plus sur la musique chinoise
Pour en savoir plus sur l'opéra chinois

jeudi 30 septembre 2010

Sortir des sentiers battus - autour de Pékin

   
Un bol d'air vivifiant sur une section peu visitée de la grande muraille

S'il est une chose difficile en Chine, s'est de s'échapper de la grande ville pour aller explorer la campagne, la nature, en sortant des sentiers battus. La raison principale et le manque de transport publics s'évadant hors des routes touristiques habituelles. Certes, il y a des transports qui rejoignent les bleds paumés en pleine campagne, mais ils ne circulent pas fréquemment ou sont difficiles à trouver. Du coup, on finit souvent par regretter de ne pas avoir son propre véhicule. Il faut savoir, à ce propos, que louer un véhicule n'est pas simple, même avec un permis international, les autorités chinoises ne laissent pas les étrangers prendre le volant à moins d'avoir pris des cours en Chine et passé un permis spécial. La mesure est raisonnable, les chinois conduisent d'une manière très personnalisée qu'ils reconnaissent. Ils développent les réflexes qui vont avec, réflexes que n'a pas forcément même un très bon conducteur non chinois. Quant à louer un véhicule avec chauffeur, en dehors du prix, ça a aussi ses inconvénients, à commencer par le fait que cela demande une organisation complexe dans laquelle l'on a pas forcément envie de tomber juste pour s'évader le week end. Du coup, fatiguée des mégapoles, en mal de balades en montagne (Lausanne est quand même à une heure à peine des plus proches sommets), il m'est souvent arrivé de me demander ce que je faisais dans un pays dans lequel je ne pouvais pas m'échapper dans la nature sans risquer la crise d'agoraphobie.

L'avantage de vivre à côté de Pékin (Tianjin est à une demi-heure de train avec la navette spéciale qui fait du 330 km/h), c'est qu'on y trouve facilement des gens animés de la même passion. Il y a des clubs de trekking/hiking et à voir les annonces, il y a aussi pas mal de possibilités de trouver des personnes avec qui partir et d'organiser ainsi un véhicule à moindre frais. Hong Kong et Shanghai offrent ces même possibilités alors que les clubs de hikers manquent cruellement à Chongqing et Xi'an (il est en revanche très facile de s'évader de Chengdu, merveilleuse porte vers les espaces sauvages).

Première balade, premier enchantement. Au nord de Pékin se déploie, juste après le 6ème arrondissement, le verger de Pékin. Un grand monument dédié aux fruits l'indique clairement et l'on plonge ensuite dans des vergers de châtaigniers, en pleine saison des récoltes.  Le long de la route, des paysans avec de longues perches se rendent dans les vergers pour la récolte tandis que le tris se fait sous des bâches. Pékin comme Tianjin font de la châtaigne leur spécialité, et je ne les blâme pas, moi qui m'avale un sachet de châtaignes par semaine! On se réjouit, lors des frimas, de la bonne odeur des châtaignes grillées!

La balade commence à l'étang des lotus dans un petit hameau qui réconcilie tout le monde avec la campagne chinoise et se termine à Mutianyu. Après avoir rejoint la muraille en grimpant dans un sentier ardu et peu utilisé, nous longeons la muraille sur une section qui a été construite par erreur, il y a environ 400 ans. C'est à coup de machettes qu'il faut se frayer un chemin dans cette section abandonnée et ignorée des touristes. Sauvage et impressionnante, la muraille offre ici le meilleur d'elle-même, sous un ciel clair et splendide. En mal de verdure, on a fait le plein!

Je suis partie sur le "Great Wall Spur" avec: Beijing Hikers

jeudi 23 septembre 2010

House of China - Tianjin

  
La maison de ceramique

Quelle belle surprise que de se retrouver, par hasard, nez a nez avec cette superbe maison de ceramique chinoise! L'oeuvre est recente, elle date de 2000 et contient la collection de porcelaine chinoise de Zhang Lianzhi recoltee sur deux decennies, qui voulait ainsi promouvoir la culture chinoise. Murs en debris de porcelaines, toits en vases de Chine, chats-oreillers de porcelaine se cachant dans les arbres, defilant sur les murs ou installes confortablement au soleil, mosaiques murales, fenetres aux formes harmonieuses permettant de superbes jeux de visions sur la maison: de toute beaute. A visiter la bouche grande ouverte et les yeux partout!






Bonne fête de la lune a tous!

  
Des congés effectifs et rattrapés


Source:chine-information

Aujourd'hui c'est la fête de la lune. Ma quatrième depuis que je suis arrivée en Chine en 2007. Je me souviens encore de notre surprise et de nos fou-rires, a mes collègues et moi, tous frais débarques en Chine, lorsque nous avons goute nos premiers gâteaux de la lune. En effet, le petit gâteau de la lune et un joli gâteau fourre. A l'intérieur, on la farce varie: traditionnellement, il y a évidemment la purée de haricots rouges ou encore la pate de the vert, ou la pate noire de sésame noir. Mais on peut aussi y trouver un œuf de canard entier, une farce salée sucrée au bœuf ou a la crevette... ce qui est un peu plus particulier pour des papilles européennes qui n'ont pas encore pris leurs marques gustatives en Chine! (Soyons francs, le gâteau a la crevette m’avait fait pense a un cube Maggi enrobe de pate d’amandes.)
Quatrième fête de la lune, l'étonnement en moins. Mais je reste toujours aussi émerveillée devant la splendeur des boites de gâteaux de la lune. Elles sont à couper le souffle. Sil est une chose que j'aime beaucoup ici, c'est la beauté des emballages cadeaux, plus somptueux souvent que le contenu (j'ai vu de superbes emballages cadeaux pour offrir du Nescafé lyophilisé). Et puis surtout, je me suis mise à les aimer, les fameux gâteaux de la lune. Pas tous, mais quand même. Il y a un terme en Suisse pour parler de ce genre de pâtisserie : étouffe-chrétien. Ou étouffe-bougre. Le gâteau est petit, mais un quart suffit.

Cette célébration romantique me donne ici l’occasion de mentionner une petite spécialité chinoise (quoi qu’en Russie ca existe aussi) : le congé rattrape. Autrement dit : il y a congé et congé. Il y a les congés que l’on ne rattrape pas et il y a des congés qui n’en sont pas, mais plutôt des réarrangements de la semaine. C’est le cas pour la fête de la lune. Afin que chacun puisse la célébrer auprès de sa famille, ou en profiter un maximum avec son amoureux, nous avons trois jours de congé. Mais nous avons rattrape chacun de ces jours sur le week end. Dimanche passe, et le week end qui vient, toute la Chine travaille afin de compenser ce congé de milieu de semaines. En bref, la fête de la lune n’est pas un jour de congé. Pour les jours de congé effectifs, on ne les rattrape pas, mais on rattrape ceux qui sont accordes autour pour faire le pont. Autrement dit, on les accole afin d’avoir du temps libre plus longtemps, quitte a sacrifier les week end. C’est une mesure nationale, toute la Chine suit ce calendrier. Les nouveaux arrivants rouspètent parfois car on est souvent prévenu très tard du jour de rattrapage et la mesure est surprenante, ensuite, on s’habitue.

Joyeuse fête de la lune a tous !

mercredi 22 septembre 2010

Tianjin - un nouveau campus a apprivoiser

  
Dans un monde de turbines et de bourrasques de poussieres

C'est dans un monde d'avions, de turbines et d'uniformes que m'a projete cette nouvelle aventure chinoise. Et le premier contact - lorsque perdue dans les nouveaux couloirs de mon nouveau lieu de travail je plongeais dans un flot de futurs pilotes en uniformes blancs, galants, souriants et tout aussi perdus que moi - annoncait la couleur: l'aviation, meme civile, se pare d'uniformes, les etudiants sont pour la plupart de jeunes hommes - et quelques jeunes femmes - qui ont reussi brillamment leurs bacchalaureat chinois et ont en consequence merite l'acces a l'universite de l'aviation civile. La plupart s'interessent plus aqux sciences dures qu'aux langues et mes futurs etudiants auront une pensee plus mathematique que litteraire.

一, 二, 三, 四 (Yi, er, san, si)
一, 二, 三, 四!

Il est 6h00 et les uniformes militaires turquoises, neufs et brillants dans lesquels se noient les corps maigres des nouveaux etudiants marchent au pas de l'oie autour de l'hotel dans lequel je reside temporairement depuis deux semaines. Durant les trois premieres semaines de la rentree universitaire, toutes les universites de Chine ont droit a ce meme spectacle. A cela s'ajoute les etudiants d'autres sections, futurs jeunes pilotes, cadres ou ingenieurs qui marchent en carre toute l'annee et les futurs techniciens qui rodent dans leur bleu de travail tandis que les hotesses en uniformes azur jouent les equilibristes sur leurs talons hauts. On se faufile entre carres humains et bourrasques de poussiere jaune et fine que soulevent des camions plein de terre. Un grondement sourd resonne, masquant un instant le chant lancinant des cigales; un avion s'eleve au-dessus des batisses de cours.

En attendant que les nouveaux terminent leurs trois semaines d'entrainement, les emplois du temps des enseignants sont tranquilles et l'on se rejouit de les voir integrer les classes, histoire de commencer a travailler serieusement. Ironie du programme, les vacances tombent a la fin de leur premiere semaine de cours. Eh oui! Il faudra en profiter, car ensuite il faut serrer les dents jusqu'a fin janvier! C'est l'occasion de decouvrir Tianjin et de s'echapper, pour la premiere fois, mais pas la derniere, dans la capitale. Pekin n'est qu'a une demi-heure de train!

L'universite est loin du centre ville. Accolee a l'ancien aeroport dont elle est un prolongement, elle offre une vue extraordinaire sur les decollages heureusement peu frequents (Pekin prend la plus grande partie du traffic aerien). Coin perdu, entre routes et marais, la vie y est tranquille.

En ville, les tornades de poussiere balaient les rues autant que sur le campus et les femmes se sont adaptees gracieusement au probleme: elles portent des chapeaux a resille qu'elles abaissent sur leur visage ou s'enveloppent la tete de voiles transparents. Ce qui leur donne un charme desuet particulier.

La ville elle-meme est etonnante. Loin des cites dans lesquelles j'ai vecu jusqu'a aujourd'hui, Tianjin semble flambant neuve! Les routes sont larges, les gratte-ciels reluisants ne sont pas encore acheves, tout y est propre. Du moins au centre. La premiere impression est celle d'une ville qui autrefois ancienne et peu developpee, vient de recevoir en plein visage la tornade du developpement et a fait place net, rapidement et efficacement. Tout y est neuf mais inacheve. Surtout, il n'y a pas encore d'arbres alors que les chinois adorent les arbres. Ou plutot si, ils sont la, mais maigres et petits, leur rythme de croissance n'a pas suivi celui de la ville. Pour l'ombre, il faudra donc attendre encore un peu.

Tianjin, c'est aussi des ponts. De tres nombreux ponts qui enjambent la Haihe. Je suis litteralement tombee sous le charme de ces ponts, tous differents, tous a la recherche d'un style particulier. Arrivee au centre, je vois pointer le dome de la cathedrale de Florence, qui se cache derriere un monument tout aussi florentin: c'est le quartier italien, qui rappelle, par ses constructions europeennes, que cette partie de Tianjin etait une concession italienne et que, a l'epoque de Cixi, les etrangers de Pekin etaient cantonnes ici, dans cette ile europeenne au centre d'une bourgade de province. C'est d'ailleurs autour de la ligne de chemin de fer construite par les allemands entre Qingdao et Tianjin que Mo Yan decrit une revolte liee aux boxers dans sont Supplice du santal. C'est egalement a la gare de Tianjin qu'a eu lieu l'attentat contre l'imperatrice Cixi.

Pourtant, quand j'ai rejoint cette ville, mes etudiants xianais m'ont dit: "tu verras, Tianjin n'a pas d'histoire". Par la, ils voulaient dire que l'histoire de Tianjin est recente et peu importante. Qu'elle est neuve, comme la ville. Est-ce pour cela que Tianjin consacre tout son centre a l'histoire et au tourisme? 






vendredi 10 septembre 2010

Un groupe de rock de Mongolie

 
Je viens de découvrir ce groupe rigolo grâce au partage de l'émission radiophonique Un dromadaire sur l'épaule. Un petite dose de rock mongole?

mardi 7 septembre 2010

Départ pour Tianjin

  
Frankfurt Flughafen

En attendant l'avion de Beijing, déjà un peu en Chine à l'aéroport de Frankfurt. Bientôt des nouvelles de Tianjin.

samedi 28 août 2010

"Le cercle du karma" - Kunzang Choden

   
Le chemin de vie d'une femme du Bhoutan

Tsomo est une jeune femme d'un petit village du Bouthan, fascinée par la vie monastique et les études qui y sont liées. Ca, des études, elle aurait bien aimé en faire, mais son statut de femme ne le lui permet pas. Lors d'un court voyage, elle rencontre un jeune homme qu'elle aime et épouse. Mais une étrange grossesse qui n'en finit pas l'oblige à s'exiler. Elle prendra alors la route pour des années, presque toute sa vie, toujours enceinte, et toujours en quête de spiritualité. Vivotant, elle nous fait découvrir non seulement le Bouthan, mais nous emmène au cours de son long parcours, jusqu'en Inde. De rencontres en amitiés, d'amitiés en déception, Tsomo apprend la vie, évolue, vieillit et le lecteur suit ce destin de femme simple qui peu à peu, devient philosophe.

Il y a quelques années, on m'a offert ce livre alors que je partais en Chine. Son plus grand intérêt était le fait qu'il est le premier roman traduit qui nous vient de ce pays si secret, le Bouthan. L'écriture est simple, épurée, et c'est suffisant pour suivre Tsomo dans son incroyable voyage de route et de vie. Une femme simple, qui s'émerveille, un peu naïve, souvent déçue, un peu magique avec sa grossesse qui n'en finit pas. Une femme qui choisit sa vie, même si le destin, ça glisse entre les doigts pire qu'une anguille.

dimanche 8 août 2010

Aujourd'hui c'est dimanche, jour de la tresse...

 
... et gare à ne pas confondre avec de la brioche!

tresse au beurre de P. Blondiaux
Ouvrir les yeux le dimanche en se disant: "hmmmm! Aujourd'hui y'a de la tresse au p'tit déj!" Ca c'est épicurien! Et quand on se lève en dernier et qu'il y a déjà l'odeur de la tresse qui brunit au four, mêlée à celle du café frais... ça ne peut être qu'une bonne journée! La tresse, non, ce n'est pas de la brioche tressée, c'est du pain au lait, sans vanille, qui se mange dans le canton de Vaud bien qu'elle se soit répandue un peu partout en Suisse. Perso, je ne suis pas très douée en boulangerie et je préfère l'acheter, précuite (la boulangerie du quartier est fermée le dimanche et parcourir la ville de bonheur un dimanche à la recherche d'une bonne boulangerie ouverte ne fait pas exactement partie des plaisirs épicuriens), afin de pouvoir la déguster encore tiède :-) Et d'avoir l'odeur de la cuisson.

Pour les aficionados/as du fait maison, en voici encore une recette, trouvée sur au féminin.ch, avec une petite vidéo pour le tressage.

vendredi 6 août 2010

Gorges neuchâteloises - l'Areuse et la Pouëta Raisse

   


Balade fraîcheur sur les pas de J-J. Rousseau


Gorges de l'Areuse
Boudry (NE) à potron minet, si l'on veut faire les gorges de l'Areuse puis celles de la Pouëta Raisse. Derrière la gare, sous le viaduc, les gorges commencent à l'usine électrique du Chanet. Au printemps, à la fonte des neiges, quand la rivière est en crue, les gorges sont impressionnantes. En été, la balade est toujours aussi superbe et rafraîchissante. C'est une randonnée typiquement familiale, très facile, de seulement 3 heures, mais attention, le sentier peut devenir glissant et il y a déjà eu pas mal d'accidents. J'ai eu le bonheur, tôt un matin, d'y observer un superbe tichodrome! Et bien sûr, mon appareil photo manquait à l'appel...

Tichodrome
Une fois arrivé à Môtiers (NE), départ vers le Vallon du Breuil pour rejoindre les gorges de la Pouëta Raisse. La randonnée devient plus corsée et il faut avoir le pied sûr et surtout, du souffle. Parce que ça grimpe très raide. Mais qu'est-ce que c'est beau! La gorge de la Pouëta Raisse est ma favorite, peu fréquentée, est féérique. D'ailleurs n'appelle-t-on pas le Val de Travers le pays des fées (surtout de la verte)? Un autre avantage, ça creuse. Et une fois arrivé en haut, le ruisseau se met à serpenter dans une petite praire où il est agréable de s'installer pour pique-niquer, après tant d'efforts.

Poster illustrant l'interdiction de l'absinthe en Suisse
Ensuite, il est possible de faire un choix. Redescendre un bout et s'attaquer au creux du Van (ce que je déconseille, le Creux du Van, trésor du Val de Travers, méritant une randonnée très matinale (afin de voir les bouquetins de près) à lui tout seul. Un soir, j'y ai vu un coucher de soleil teindre de feu une cascade de brouillard qui s'en écoulait. C'est de loin l'une des plus belles visions qui m'a été donné de contempler! Ou partir à l'assaut du Chasseron et redescendre sur St-Croix où il est possible de prendre un train pour Yverdon (ou de descendre à pieds pour ceux qui en redemandent). Les curieux qui ont marché assez vite pourront visiter le musée de l'horlogerie à St-Croix, qui vaut le coup d'œil. C'est généralement mon choix (pas le musée, le Chasseron) car j'aime bien suivre la rivière à travers les alpages. Attention, pour traverser un alpage, il faut se munir d'un bâton au cas ou une vache de mauvais caractère viendrait chercher des histoires. Après tout, elle est chez elle, c'est quoi ces touristes qui piétinent sa bonne herbe?

mardi 3 août 2010

L'incroyable pureté du lac de fenêtre...

 
... dans un silence absolu.

Le lac de Fenêtre
Assise au bord du petit lac, loin devant mes amis que je n'entends plus, je goûte à une expérience incroyable: la sérénité d'un silence absolu. Le ciel sans nuage est une extension de ce petit lac alpin bleu profond, qui miroite en silence. Tout à coup,un mouvement suivi d'un "plouf". Le lac a bougé. De gros poissons sautent sporadiquement. La vie contre l'insondable silence du lac infini. Il y a des lieux qui ont quelque chose de mystique, de sacré. Le lac de Fenêtre est un de ces lieux. Le seul fait de s'assoir, seule, sur sa berge, appelle à la méditation. On se croirait au début de l'histoire de la vie. Un avion passe, le charme est brisé. Mais le sentiment s'est incrusté dans ma mémoire et restera associé au lac de Fenêtre: un sentiment que chercherai toujours à retrouver dans mes errances alpines.

Le lac de Fenêtre n'est qu'une étape sur les trois cols du St-Bernard, une randonnée en boucle de 8 heures qui débute au col du St-Bernard, près du fameux monastère des célèbres toutous. Avec de la chance, on y rencontre des bouquetins, des chamois et des marmottes. La randonnée est de difficulté moyenne et passe par quelques passages fort vertigineux où il faut avoir le pied sûr. En fin de printemps, certains passages sont encore tgelés et deviennent dangereux, un bâton de marche s'impose dans tous les cas. Pour s'y rendre, prendre le bus pour Bourg-St-Pierre à Martigny puis changer pour le bus du Grand St-Bernard. Depuis Martigny, le trajet dure environ 1h30.

Liens:
Randonnées dans le Val Ferret

Guides:

vendredi 30 juillet 2010

Sur la route des bisses au Valais

   
Le glacier du Trient recule, laissant la trace de son passage
Dans le genre promenade pépère qui permet de s'imprégner d'un paysage superbe sans trop se tordre les pieds, il y a la bisse du Trient. Mais qu'est-ce qu'une bisse? C'est une sorte de canalisation à ciel ouvert qui amenait l'eau des montagnes vers les cultures. Elles ne sont plus vraiment utilisées comme telles aujourd'hui, mais le Valais a eu la bonne idée de les restaurer et elles offrent de superbes randonnées de tous niveaux, certaines demandant de ne pas avoir le vertige.

Pour aller à la bisse du Trient, il faut se rendre en train à Martigny puis monter jusqu'au col de la Forclaz avec le bus postal (horaires ici). Ou prendre une voiture (il y a des véhicules mobility à disposition à la gare de Martigny).

La promenade est tranquille, familiale et permet d'admirer le magnifique glacier du Trient, tant que l'on peut encore l'admirer, car il recule rapidement et l'on peut voir très clairement les traces de ce recul et constater ainsi concrètement les effets du réchauffement climatique.

Pour des parcours détaillés des bisses du Valais, c'est ici.

jeudi 29 juillet 2010

Montreux - Rochers de Naye par les Gorges du Chaudron

  
De l'intimité des gorges à la terrasse du canton de Vaud

Départ tôt le matin pour Montreux, avec de bonnes chaussures de marche et assez d'eau si l'on veut faire la randonnée jusqu'au sommet des Rochers de Naye. Les Gorges du Chaudron débutent à 300 mètres derrière la gare (il faut remonter la route, passer au-dessus de la rivière et au-dessous du pont du train puis s'enfiler sur la gauche. Pas facile à trouver, même si c'est indiqué. Autant demander son chemin). Il suffit ensuite de remonter les gorges en cheminant dans la fraîcheur de la forêt, entre méandres et petits ponts, jusqu'aux Avants. Une balade agréable et facile d'environ deux heures, surtout pour les jours de grosse chaleur. Attention, le chemin ne mène pas à la gare des Avants et il faut ensuite suivre la voie. Je préfère rejoindre la gare pour la suite de la balade.

Dent de Jaman
Depuis la gare des Avants, suivre la route qui monte à gauche. C'est un sentier forestier facile qui peu à peu rejoint les premiers alpages. Après environ une heure de marche, après un petit pont, le chemin fait une fourchette. On peut continuer à droite, c'est le chemin le plus direct mais le moins intéressant, ou prendre sur la gauche et remonter la rivière pour rejoindre le col de Jaman par les alpages, après avoir traversé par de petits sentiers la forêt alpine. C'est plus long mais bien plus féérique. On y rencontre aussi une plus grande faune dont de très beaux tritons. Arrivé au col de Jaman, il est possible de manger dans la petite auberge ou de pique-niquer. A partir de là, il ne sera plus possible de remplir les bouteilles d'eau aux fontaines et le plus dur est à venir.

Yourte-hôtel aux Rochers de Naye
Pour rejoindre les Rochers de Naye, le chemin est indiqué. Il est possible de contourner la Dent de Jaman par la droite ou bien de descendre vers la réserve d'eau, derrière la dent, et de remonter à travers la réserver vers les voies du chemin de fer privé (et couteux, toujours plein en été). Attention, après les voies, le chemin de vient difficile et ne se fait pas sans chaussures de marche. Un bâton de marche peut être très utile aussi car on roule facilement sur les pierres. Le chemin remonte le long des Rochers de Naye dans un couloir pierreux assez dangereux, surtout s'il y a du monde. En effet, les pierres roulent sous les pieds et il s'agit de se protéger lorsque quelqu'un nous précède ou, pire, redescend pendant que l'on monte. Un dernier passage difficile en haut du couloir (surtout lorsqu'il s'agit de le redescendre) et l'on rejoint un petit sentier de montagne peinard qui mène jusqu'au sommet où, surprise, on se retrouve nez-à-nez avec des yourtes mongoles! Et une horde de touristes bien habillés qui ont pris le train, eux. C'est le pays des marmottes (prévoir des jumelles) et si le temps est dégagé, on peut admirer le superbe panorama de la riviéra et des préalpes vaudoises et fribourgeoises. Superbe!

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