Un bol d'air vivifiant sur une section peu visitée de la grande muraille
S'il est une chose difficile en Chine, s'est de s'échapper de la grande ville pour aller explorer la campagne, la nature, en sortant des sentiers battus. La raison principale et le manque de transport publics s'évadant hors des routes touristiques habituelles. Certes, il y a des transports qui rejoignent les bleds paumés en pleine campagne, mais ils ne circulent pas fréquemment ou sont difficiles à trouver. Du coup, on finit souvent par regretter de ne pas avoir son propre véhicule. Il faut savoir, à ce propos, que louer un véhicule n'est pas simple, même avec un permis international, les autorités chinoises ne laissent pas les étrangers prendre le volant à moins d'avoir pris des cours en Chine et passé un permis spécial. La mesure est raisonnable, les chinois conduisent d'une manière très personnalisée qu'ils reconnaissent. Ils développent les réflexes qui vont avec, réflexes que n'a pas forcément même un très bon conducteur non chinois. Quant à louer un véhicule avec chauffeur, en dehors du prix, ça a aussi ses inconvénients, à commencer par le fait que cela demande une organisation complexe dans laquelle l'on a pas forcément envie de tomber juste pour s'évader le week end. Du coup, fatiguée des mégapoles, en mal de balades en montagne (Lausanne est quand même à une heure à peine des plus proches sommets), il m'est souvent arrivé de me demander ce que je faisais dans un pays dans lequel je ne pouvais pas m'échapper dans la nature sans risquer la crise d'agoraphobie.
L'avantage de vivre à côté de Pékin (Tianjin est à une demi-heure de train avec la navette spéciale qui fait du 330 km/h), c'est qu'on y trouve facilement des gens animés de la même passion. Il y a des clubs de trekking/hiking et à voir les annonces, il y a aussi pas mal de possibilités de trouver des personnes avec qui partir et d'organiser ainsi un véhicule à moindre frais. Hong Kong et Shanghai offrent ces même possibilités alors que les clubs de hikers manquent cruellement à Chongqing et Xi'an (il est en revanche très facile de s'évader de Chengdu, merveilleuse porte vers les espaces sauvages).
Première balade, premier enchantement. Au nord de Pékin se déploie, juste après le 6ème arrondissement, le verger de Pékin. Un grand monument dédié aux fruits l'indique clairement et l'on plonge ensuite dans des vergers de châtaigniers, en pleine saison des récoltes. Le long de la route, des paysans avec de longues perches se rendent dans les vergers pour la récolte tandis que le tris se fait sous des bâches. Pékin comme Tianjin font de la châtaigne leur spécialité, et je ne les blâme pas, moi qui m'avale un sachet de châtaignes par semaine! On se réjouit, lors des frimas, de la bonne odeur des châtaignes grillées!
La balade commence à l'étang des lotus dans un petit hameau qui réconcilie tout le monde avec la campagne chinoise et se termine à Mutianyu. Après avoir rejoint la muraille en grimpant dans un sentier ardu et peu utilisé, nous longeons la muraille sur une section qui a été construite par erreur, il y a environ 400 ans. C'est à coup de machettes qu'il faut se frayer un chemin dans cette section abandonnée et ignorée des touristes. Sauvage et impressionnante, la muraille offre ici le meilleur d'elle-même, sous un ciel clair et splendide. En mal de verdure, on a fait le plein!
Je suis partie sur le "Great Wall Spur" avec: Beijing Hikers
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