Aujourd'hui, petite sortie. Il faut que j'aille payer le gaz et j'en profite pour jouir du soleil. C'est une journée splendide et rester cloitrée chez moi me déprime. Hop, hop, hop, je bondis sur mes béquilles, joue les acrobates. Que ça fait du bien de se dégourdir un peu! Un cabri à trois pattes!
Souvent, quand je sors, des personnes m'abordent pour s'enquérir de ma cheville. Généralement, ce sont des personnes âgées qui y vont de leur commentaires, conseils ou curiosité. J'ai même dû arrêter mon aide de ménage qui s'était soudain saisi de ma cheville pour tenter de la remettre par un massage dont elle se jugeait experte! Euh...
Mais mon chinois restant très basique, je ne peux dire que ce que j'ai besoin de dire souvent. Phrases apprises par cœur, vocabulaire péché sur le tas avec les commerçants, les restaurateurs et les parfois très volubiles chauffeurs de taxi. En Chine, face à l'étrangère que je suis, il y a deux réactions totalement opposées. La première, très fréquente, c'est la panique de ceux qui présupposent qu'ils ne vont rien comprendre à ce que dira l'étrangère. Dans ce cas-là, je peux parler chinois autant que je veux, je ne rencontrerai qu'un "qing bu dong" (je ne comprends pas) obstiné de la personne qui ne se donne pas la peine une seconde d'écouter. Deuxième cas, ceux qui pensent que tout naturellement on parle tous chinois, ou qui, après deux mots de chinois maladroitement balbutié par l'étrangère, pépient à toue vitesse, et me perdent en route. Bref, il faut admettre que c'est assez frustrant de devoir se limiter à la pluie et au beau temps faute de maîtrise de la langue.
Mais mon chinois restant très basique, je ne peux dire que ce que j'ai besoin de dire souvent. Phrases apprises par cœur, vocabulaire péché sur le tas avec les commerçants, les restaurateurs et les parfois très volubiles chauffeurs de taxi. En Chine, face à l'étrangère que je suis, il y a deux réactions totalement opposées. La première, très fréquente, c'est la panique de ceux qui présupposent qu'ils ne vont rien comprendre à ce que dira l'étrangère. Dans ce cas-là, je peux parler chinois autant que je veux, je ne rencontrerai qu'un "qing bu dong" (je ne comprends pas) obstiné de la personne qui ne se donne pas la peine une seconde d'écouter. Deuxième cas, ceux qui pensent que tout naturellement on parle tous chinois, ou qui, après deux mots de chinois maladroitement balbutié par l'étrangère, pépient à toue vitesse, et me perdent en route. Bref, il faut admettre que c'est assez frustrant de devoir se limiter à la pluie et au beau temps faute de maîtrise de la langue.
En Chine, les gens peuvent être très spontanés dans le contact. Surtout les plus âgés. Étrangement, la jeunesse estudiantine se montre moins ouverte. A part mes étudiants bien sûr, qui me connaissent et me font parfois sursauter dans la rue lorsque, rêveuse, je ne les vois pas et qu'ils sautent dans mon champs de vision pour me dire bonjour et repartent en courant. Ou cette jeune fille qui m'avait sauté sur le dos en criant mon prénom (si, si, c'est tout un art de faire comprendre qu'il faut appeler son professeur par son nom de famille et lui dire "vous"), pour me dire qu'elle voulait dire quelque chose mais qu'elle ne savait pas comment le dire avant de me planter là, à me creuser la cervelle pour la remettre (une collègue? une élève? j'en avais une centaine à l'époque) d'un joyeux au revoir, et de marcher-courir (c'est le terme en chinois, et ça veut dire ce que ça veut dire) pour disparaître dans la foule.
Aujourd'hui donc, j'étais accompagnée d'une chinoise, lorsqu'une voisine nous a abordé. Une fois mes phrases toutes faites et ma compréhension épuisées, la femme s'est tournée vers l'étudiante chinoise qui m'accompagnait et a continuer à discuter du problème. Je saisissais quelques bribes mais partais surtout du principe que c'était là une occasion de papoter, et les gens aiment beaucoup papoter. Une fois la voisine nous ayant quitté d'un joyeux "man zuo!" (marche lentement - formule habituelle quand l'on quitte quelqu'un qui marche mais qui tombe à pic lorsque l'on sautille sur un pied), l'étudiante s'est tournée vers moi: "ça lui fait mal à l'âme de te voir comme ça", m'explique-t-elle, "chaque fois qu'elle te voit ça lui fait mal à l'âme. Elle aimerait t'aider, par exemple faire la cuisine."
Autant le dire, je suis émue.
Dans le même ordre: instant de bonheur
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