Existentialisme, bling bling, parures et pyjamas
Attention, ce billet parle de cheveux, de FB et d'ours. J'arriverai bien à les réunir d'une manière ou d'une autre en forçant un peu.
Certaines scènes de ce billet sont à deux doigts d'être censurées par son auteur.
Fantasme - je me serais volontiers vue comme ça... |
... mais je me sens plutôt comme ça... Illustration de Gabriella Barouch |
C'est pas moi. Mais j'adore ce qipao (au cas où mon anniversaire arrive en mars) et ça illustre bien mon propos sur la beauté du vêtement traditionnel chinois |
Bon, je reviens en Chine (où je n'ai pas rencontré beaucoup d'ours - aperçu un qui détalait en Thaïlande - à collier - vous m'en direz tant, j'ai vu une tâche brune foncée courir sur du jaune dans le crépuscule). Mais on y aime beaucoup les peluches - les teddy à la japonaise, mi manga mi nounours. C'est ainsi que je reviens à mon article précédent sur la sinisation. J'avais peu mentionné les effets qu'a eue la Chine sur ma tenue vestimentaire. Pour une bonne raison d'ailleurs - je n'aime pas beaucoup le style de vêtements portés par la plupart des chinois - en dehors des vêtements traditionnels, c'est surtout du bling bling: plein de petits brillants partout, textes en pseudo anglais, volants, petits nœuds, dentelle, classique enfant sage (britannique), décontracté baskets (rarement neutres) jeans (avec des trucs collés dessus, talons hauts, breloques et sacs pseudo-Gucci... Autant le dire, il est rare que je craque pour un vêtement ici - mais ça m'arrive quand même. Il y a d'abord eu les qipaos, faits sur mesure - j'adore! Les ombrelles, que j'ai déjà mentionnées et qui rendent les chinoises si élégantes lorsqu'elles s'harmonisent à leurs belles robes d'été - et, pour l'hiver, les pyjamas - pour lesquels le mot "craquer" ne s'impose pas. Disons plutôt que là, je cède.
Là, ce n'est pas une question de goût. C'est une question de confort. Au sud de la Chine, en hiver, il fait moins froid qu'au nord, certes, mais il n'y a pas de chauffage. 10 degrés dehors - il suffit d'un peu de pluie ou de vent nordique et l'appart se transforme en frigo - sans rire, l'eau est aussi froide que si on la sortait du réfrigérateur. Bonnet de ski pour dormir, et pyjamas renforcés, en peluche, en doudoune, calfeutrés, moltonnés, sont de mises - même avec le petit radiateur électrique. Sortir de la douche (ou ne serait-ce qu'y entrer) avec le sol glacial - tient de l'exploit et le matin, s'extraire de ses plumes chaude à 6 heures devient impossible. Seul un besoin urgent éjecte le dormeur hors du cocon tiède et duveteux vers la grotte froide de la salle d'eau. C'est ainsi que j'ai fait l'acquisition d'un pyjama en peluche. Tout doux, super chaud - avec lequel je ressemble à un ours - au sens propre. Mon pyjama EST un ours, qu'on se comprenne bien. Dans un pays ou c'est la mode de se mettre des oreilles d'animaux sur la tête, cela paraît tout à fait normal. Je me dis quand même que je porte, à 40 ans, des trucs que j'aurais adorés à 7 ans. Mais c'est confortable!!! Il y a un autre avantage: je suis déjà prête pour participer à toutes les manifs pour sauver l’Arctique et les ours blancs.
Autre sinisation non mentionnée - le bling bling, non pas vestimentaire, mais capillaire. Là je dois avouer que je suis passée de "ah! Quelle horreur!" à "Hmmm! c'est quand même pas mal sur des cheveux" - suivi de "y a-t-il un petit trésor à ajouter à ma collection?" Et c'est ainsi que je me suis mise à collectionner des bijoux pour cheveux d'abord traditionnels, en argent (ceux-là je les ai toujours trouvés beaux) puis avec des strass, bon marchés, brillants, tape à l’œil. Je n'aime pas porter de bijoux, sauf dans les cheveux. C'est devenu un rituel: selon la couleur des vêtements, un bijou pour cheveux qui s'accorde. Une petite pointe de coquetterie que je ne dissimule pas - j'aime les belles choses.
Et que ça brille! Dernière trouvaille déjà devenu favori, le sictus phœnix bleu. Ok! J'avais envie d'étaler mes semi-trésors et de les admirer Je cache peut-être plus une âme de pie que d'ours... |
Mon favori mais qui tient difficilement dans le fouillis de mon indomptable tignasse: le papillon en argent souligné par une chaînette |
Voilà, c'était un petit billet plus intime que je ne l'avais pensé au départ - c'était sensé être léger et dérisoire - mais il me fallait bien cacher la superficialité du sujet - accessoires capillaires et pyjamas affreux - sous des digressions introspectives avec un brin de nostalgie.
Et puis il suffit de le demander à mes étudiants - je digresse, je digresse... batoille, va.
Je vais donc vous laisser nourrir mes ours pendant que je vais alimenter le poisson qui est en moi - ou le contraire.
Et puis il suffit de le demander à mes étudiants - je digresse, je digresse... batoille, va.
Je vais donc vous laisser nourrir mes ours pendant que je vais alimenter le poisson qui est en moi - ou le contraire.
Au fait, en parlant d'emmerdements, les ours auraient adoré qu'on continue de leur fiche la paix. Un petit clic pour les aider... |