Loin des montagnes brumeuses, fleurs de lotus ou de pivoines, roseaux, insectes, oiseaux, chevaux, roseaux, paysages champêtres et calligraphies que l'on s'attend à trouver si l'on fait une recherche sur la peinture chinoise, coexiste une scène artistique moderne en rupture complète avec la tradition. Une simple recherche google "peinture chinoise" montrera des peintures traditionnelles. Une recherche "artistes chinois" révèle un tout autre monde.
La scène artistique contemporaine est très active, en Chine, et nombreux artistes sont connus mondialement. Dans les années '80, elle explosait, mais se voyait muselée par la censure. Il suffit de lire Ma Jian* pour avoir une idée de l'atmosphère en 1980 à Pékin: entre ouverture et répression, provocation et musellement, l'art prenait une forme nouvelle qui s'écartait non seulement de la tradition, mais du réalisme de la peinture de propagande. L'après Tian-An-Men voit l'avènement du réalisme cynique, des artistes désabusés expriment à travers leur art leur vision critique de la société. Reviennent alors les mêmes thèmes récurrents: la société de consommation, la famille autour de l'enfant unique, les paradoxes sociaux, et la politique: que ce soit le parti, ou le simple fait de secouer les bons vieux tabous, par des actions provocatrices.
*"Chemins de poussière rouge"
*"Chemins de poussière rouge"
J'aimerais présenter dans ces pages quelques artistes. Des plus surprenants à ceux qui m'auraient le plus touchée, par un art plus traditionnel.
Kang Can, un artiste de Chongqing, a choisi pour sa part de jouer sur la vulnérabilité du nouveau né chinois, écrasé par le gigantisme et le consumérisme moderne. Ainsi, il représente des bébés chinois, qui rappellent un peu ceux de Anne Geddes, dans d'écrasants contextes, principalement consuméristes. Le contraste est parlant. Et frappe juste, dans un pays qui, pendant les années de fermeture lorgnait vers l'ouest, l'eau à la bouche et se retrouve, tout soudain, avec la profusion rêvée, et le mot d'ordre gouvernemental "consommez". Il ne fallait pas le dire deux fois pour que les villes chinoises se transforment en super centre commerciaux de luxe, et que le sport national devienne le shopping.
Mais l'art de Kang Can ne se limite pas à la consommation. Le bébé évolue dans un monde de géant, tout est démesuré autour de lui. La folie des grandeurs? C'est après tout, un discours récurrent. "La Chine est grande", "la Chine est puissante" et "la Chine a montré au monde qu'elle fait partie des grands" dixit politiciens, journaux et jeunesse convaincue. On peut imaginer la pression d'être obligé d'être grand.
Sources:
Kang Can, un artiste de Chongqing, a choisi pour sa part de jouer sur la vulnérabilité du nouveau né chinois, écrasé par le gigantisme et le consumérisme moderne. Ainsi, il représente des bébés chinois, qui rappellent un peu ceux de Anne Geddes, dans d'écrasants contextes, principalement consuméristes. Le contraste est parlant. Et frappe juste, dans un pays qui, pendant les années de fermeture lorgnait vers l'ouest, l'eau à la bouche et se retrouve, tout soudain, avec la profusion rêvée, et le mot d'ordre gouvernemental "consommez". Il ne fallait pas le dire deux fois pour que les villes chinoises se transforment en super centre commerciaux de luxe, et que le sport national devienne le shopping.
Mais l'art de Kang Can ne se limite pas à la consommation. Le bébé évolue dans un monde de géant, tout est démesuré autour de lui. La folie des grandeurs? C'est après tout, un discours récurrent. "La Chine est grande", "la Chine est puissante" et "la Chine a montré au monde qu'elle fait partie des grands" dixit politiciens, journaux et jeunesse convaincue. On peut imaginer la pression d'être obligé d'être grand.
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