... un trésor au bout de la route
Ma mère - qui ne connaît pas la Chine et voit les choses à l'échelle de la Suisse - se demande souvent pourquoi je reste planquée chez moi quand il fait beau plutôt que de "partir à la découverte". J'admets souvent me poser la même question vu que j'adore partir à la découverte - mais pour moi cela signifie une immersion assez rapide dans la nature - de la belle vraie nature sauvage pleine... de nature. Pour cela je dois dire que la Suisse me manque - de Lausanne on se retrouve en pleine montagne en moins d'une heure.
Il y a beaucoup de choses à voir en Chine - et, pour le temps d'un weekend, il y a pas mal de choses à voir à Canton aussi - mais même au niveau régional, les distances sont énormes - les trajets longs et surtout laids. On peut encore se mettre en veille le temps d'un trajet pas trop inconfortable sur une ligne moins fréquentée de métro, cela devient plus difficile lorsqu'on se retrouve à avaler la poussière et les gaz d'échappement au bord d'une route morne et paumée (mais très fréquentée) à attendre un bus qui ne vient pas. Beau temps ou pas, on se met rapidement à regretter de ne pas être resté chez soi.
Ce dimanche, je me suis fixée comme objectif d'aller visiter un village dans le district de Huadu - Huang Keng - qui apparemment a son propre petit sakura, puisqu'il cultive les cerisiers. J'imagine un village un peu ancien à la périphérie de Canton avec des rues en fleurs. Ce que le site ne dit pas c'est qu'après être enfin parvenu à la station de métro d'où part le bus - qu'il faut attendre longtemps - on a environ une heure de trajet à faire (en fait il vaudrait mieux continuer en métro jusqu'à renhe) avant de devoir changer pour un autre bus plus rare qui en a encore pour une bonne demie-heure au moins. Partie de chez moi à 12h00, j'arrive enfin vers les 16h00 - 4 heures de transport publics donc dans des zones industrielles, commerciales, sans intérêt.
Le dernier tronçon de route prend en revanche une jolie tournure, le bus prend de petites routes de montagne verdoyante en suivant une rivière. On arrive tout d'abord à un village touristique - Hongshan - le mont rouge - ou des hordes de selfies fans sont venus se faire photographier dans des champs de colza dédiés au tourisme. Le bus continue jusqu'à des plantations de cerisiers - qui ne sont plus en fleurs. Le chauffeur explique que c'est la fin de la saison et qu'il reviendra dans un quart d'heure - ce sera la dernière occasion de prendre le bus de retour. Bien. 4 heures de voyage pour un quart dans au bord d'une route avec quelques cerisaies fanées. De quoi vraiment regretter de ne pas être allée se balader du côté de l'étang à côté de chez moi. Mais je constate que la montagne doit offrir de belles balades pour celui qui aurait le courage d'y revenir.
Il y a encore un ou deux arbres maigrichons en fleurs et - dans le feuillage de l'un deux, j'aperçois un reflet bleu métallique - sûrement un splendide papillon... Mon appareil photo refuse d'abord de prendre des photos - carte sd défectueuse - y'a des jours comme ça - mais la carte rapidement changée, voici le résultat et il vaut le détour...
C'est un Souimanga de Christina - forktail sunbird en anglais. Il n'y a pas de colibri en Chine mais il en a la taille et il see nourrit du pollen des fleurs. En revanche, il ne vole pas de la même manière qu'un colibri .
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