... et astuces d'arnaqueurs
Voilà qui va me projeter jusque dans mes souvenirs ensoleillés du Kenya.
Ca commence avec un passage intéressé au rayon céréales, porridges et petit déj. à l'anglo-saxonne - rayon que j'évite habituellement mais mon regard tombe sur des flans de tofu et j'en avais goûté un absolument délicieux récemment - et si je pouvais en faire chez moi? Je choisis celui à la cacahuètes, histoire de ne pas prendre trop de risque question goût. Je déchiffre aussi un shuang pi nai - lait double peau - sur un autre pa,quet et me dit "cool, je vais pouvoir me faire mes propres shaung pi nai" - poudre, eau chaude, consommer - comme la soupe en sachet - et c'est tout aussi dégueulasse. On reviendra donc au shuang pi nai fait maison... et je retourne à mon flan de tofu au cacahuètes.
Même recette - il faut mettre la poudre dans une tasse, ajouter de l'eau chaude, brasser et attendre que le flan se forme. Sauf qu'il est bien précisé "qu'il ne faut pas brasser dans le sens contraire des aiguilles d'une montre si on veut que le flan se forme"... ah... ça doit expliquer pourquoi je me retrouve avec de l'eau aux cacahuètes avec des grumeaux de tofu.
Magie chinoise donc - au prochain essai je tourne dans l'autre sens et hop! Je me retrouve avec... de l'eau aux cacahuètes avec un peu moins de grumeaux et un peu plus de flan - on est au tiers du chemin de la réussite.
J'ai peut-être donné un coup de cuillère vers la droite sans le vouloir.
Je me demande aussi - de l'autre côté de l'équateur, on doit tourner dans le sens inverse?
Tentée aussi par l'alléchante image sur un paquet de barres d'avoine enrobées de chocolat - ce n'est pas cher et ça fera un excellent goûter - je parle du goût, pas de l'apport nutritif.
Là, je dois dire que le tour de magie m'époustoufle: du chocolat invisible! On y avait pas trop pensé en Suisse! je fais tout de même remarquer que tout invisible qu'il soit, il est au pur beurre de cacao - il y a une noix de cacao sur l'image, à droite qui se détache sur le fond brun du chocolat quand il n'a pas encore disparu au contact de l'air.
Magie pour magie, je ne peux m'empêcher de (re)raconter l'histoire de la poule.
On part donc pour le Kenya - soupir de nostalgie - alors que je vivais sur une ferme dans un petit village. Plusieurs fois - 3 fois en fait - j'ai reçu un poulet vivant en cadeau. Une fois, parce que la personne voulait m'offrir un soda mais n'en avait plus. Je me suis donc retrouvée avec un poulet sous le bras. Sauf que moi, les poulets, je n'y connais rien.
La première fois que je suis rentrée avec ma poule, donc, je me suis contentée de la poser sur le sol - qu'elle rejoigne les autres poules. Mais les poulets ont le sens de la propriété - et cette poule là n'était pas chez elle - elle s'est donc débinée et on ne l'a jamais revue.
On m'a patiemment expliqué qu'il ne faut jamais lâcher ainsi un poulet. La seconde fois que l'on m'a offert un gallinacé fort peu satisfait de l balade d'ailleurs, on m'a pris le poulet des mains avant que je ne le lâche à nouveau et on l'a emmené dans la hutte-cuisine où se trouve le foyer. La maîtresse de maison a fait tourner la poule retournée la tête en bas trois fois au-dessus du foyer (dans une sens des aiguilles d'une montre - on retrouve le flan de tofu - il doit y avoir du poulet dans ma poudre de tofu aux cacahuètes - on est pas loi du gong bao jiding finalement) puis, avant de le lâcher (le poulet, pas le flan de tofu) elle a jeté une balayette en travers de la porte par-dessus laquelle le poulet a sauté pour sortir. "Et voilà" m'a-t-elle dit "si le poulet a sauté par-dessus la brosse, il ne partira plus".
Et il n'est pas parti.
Rationnellement je me dis qu'avec le tournis il a perdu ses repères géographiques.
Mais un flan de tofu, lui, n'a pas de repères géographiques.
Ou bien?