Beijing étouffe sous la pollution...

... les records de l'année passée ont largement été dépassés et il n'y a plus de crans sur l'échelle de la pollution pour indiquer une telle ampleur

Si j'ai quitté des élèves que j'adorais, une chouette équipe et un poste enrichissant professionnellement, c'est parce que je ne supportais plus Tianjin... et sa pollution. Je ne suis pas prête d'oublier les weekends passés enfermée chez moi parce que 5 minutes de marche dehors dans le smog donnaient la nausée, ou le superbe masque avec filtres à carbone actif que j'avais finir par acquérir - si élégant. On n'y pense pas mais le carbone actif, ça sent mauvais.

Airpocallypse! Voilà le terme qui vient de voir le jour. Aujourd'hui, à Tianjin et Pékin, la pollution atteint des sommets encore jamais atteints. Records qui seront ensuite battu, car chaque année ça empire au point que la population commence vraiment à se plaindre. Les appli iPhone pour la météo donnent le niveau de PM2.5 et l'échelle de mesure de la population est revue à la hausse, ses limites étant largement dépassée!

Avant de venir travailler en Chine, surtout dans la région de Pékin, il faut y songer sérieusement: la pollution ici est intense et pénible à vivre... et elle n'est pas que dans l'air. Toutes les sources d'eau sont polluées, on ne tombe pas forcément malade tout de suite, le problème étant les métaux lourds. On peut bouillir tout ce que l'on veut l'eau pour tuer les petites bêtes nocives... les métaux lourds restent... et c'est avec cela que les légumes ont été cultivés, c'est l'eau que les animaux ont consommée (et je préfère ne pas mentionné l'état de santé des dits animaux, ni le traitement). Là-dessus, il faut ajouter la malhonnêteté de certaines entreprises. Le scandale du lait avait choqué, mais la première fois on s'était dit que finalement, boycotter le lait après que le scandale ait éclaté, c'était idiot, et trop tard. Puis il y a eu le deuxième scandale sur le lait... puis le troisième. Personnellement, je n'utilise plus que du lait importé. Même le lait bio chinois je ne lui fais pas confiance. A cela, il faut ajouter l'huile frelatée, le plastique dans les nouilles de riz, les cheveux récupérés chez le coiffeur dans la sauce soja, les animaux crevés que l'on vend quand même, les rats... Mes étudiants ne sont pas les derniers à me faire la liste de tous les produits dont il ne faut pas abuser parce qu'il paraît que... et autres horreurs. Je ne mentionne pas les pesticides. Je ne préfère pas y songer.

Dernièrement, j'ai appris que l'eau que je favorise depuis 6 ans, Nongfu, tolère 0.5 mg d'arsenic contrairement aux 0.01 mg des critères nationaux.

La Chine donc, n'est pas un choix logique pour une non-fumeuse qui se nourrit de produits naturels sains en Europe et on peut se poser des questions sur l'espérance de vie des jeunes adultes chinois aujourd'hui, ils ne vivront certainement pas aussi longtemps que leurs honorables grands-parents. Le 18 décembre le Monde publiait un article sur le nombre de morts causés par la pollution en Asie... la Chine est en tête. Et c'était avant le grand smog de Pékin.

Quand je montre des photos de mon pays, c'est le ciel bleu que remarquent mes amis chinois!

Voici quelques liens de références, dont l'un pour survivre dans la pollution pékinoise.

Sur les mesures de la pollution (les mesures chinoises sont généralement beaucoup plus optimistes que les mesures US - tout va très bien Mme la Marquise!)

The rules for Beijing living

Article du Monde sur les victimes de la pollution de l'air

Toujours envie de tenter l'aventure? Après tout, Pékin est une ville très sympa hors-smog. Il y a la possibilité de s'offrir un filtre à air, histoire de ne respirer la pollution qu'une fois dehors. Il y a les masques aussi - très tendance:

Et n'allez pas pensé qu'on ne respire que du bon air dans sa voiture... la prise d'air de l'aération d'une voiture se fait... juste au niveau du pot d'échappement des voitures précédentes! Qui sème la m... récolte la m... C'est une autre interprétation du cycle du carbone.