dimanche 14 août 2011

Dunhuang...

  
... et les asmaras du désert

C'est à nouveau de nuit que nous arrivons à notre destination... Dunhuang, qui a pris une fée, une asmara, comme symbole. Nous laissons derrière nous le désert du Tengger pour aller à la rencontre du désert du Takamaklan qui s'étend vers le Gobi. L'aube est proche. Les rues sont propres et neuves, les lampadaires, qui en Chine reflètent toujours la spécialité du lieu, ont des fées gravées sur leur pied. Avec le soleil, le vent se lève et peu à peu, alors qu'il commence à faire jour, l'air devient opaque. Le sable. De la rue on ne voit pas le désert, mais on le respire déjà. Nous étions si impatiente de la voir, finalement, c'est lui qui vient à notre rencontre. Notre première vraie tempête de sable.

L'auberge est loin de la ville, juste au pied de la grande dune qui protège l'oasis en forme de croissant de lune. Maison traditionnelle avec cour intérieure, couleur sable, remplie de sable, comme l'air. C'est pas aujourd'hui qu'on pourra faire la lessive.

La tête enveloppée dans nos foulards de soie transparent, nous partons à la découverte des grottes de Mogao, raison de notre présence. Dunhuang est au croisement des routes, dernier poste de contrôle avant d'attaquer le désert. Lieu tant convoité par ceux qui viennent du désert. On peut imaginer leur joie de voir apparaître les premières verdures de cet oasis, après leur dure traversée par les gorges des sables hurlant, par exemple. Nous sommes au bord du Xinjiang, à l'extrémité de la Chine dont nous n'avons malheureusement pas pu voir la porte de sortie, à Jiayuguan.

Tibétains, mongoles, chinois... Dunhuang est passée entre de nombreuses mains. Les grottes de Mogao, dont certaines remontent au IVème siècle après J.C, en témoignent, qui protègent des fresques d'influences diverses, où l'on peut reconnaître des profils d'Asie centrale autant que des figures chinoises. Malgré la tempête de sable (qui n'est pas trop violente et donne juste une idée de ce que pourrait être une vraie grosse tempête de sable), les grottes sont accessibles. Guide obligatoire, on nous ouvre quelques grottes. La visite est un peu rapide, il y a temps de choses à voir, tant de questions à poser tandis que la guide débite sa présentation au rythme de l'habitude, laissant peu de marge à la curiosité. De gigantesques Bouddha posent sur nous leur regard bienveillant, nous faisant presque oublier la richesse des fresques colorées et pleines d'histoires qui nus entoure. On pourrait y passer des heures et des heures à les contempler, à explorer leur détail, à découvrir... Pas de photos, mais on peut se rattraper dans le musée gratuit où huit grottes sont fidèlement reproduites.

Passage par le marché de nuit pour le souper. L'auberge ne cuisine pas quand il y a des tempêtes. On ne partira pas non plus en chameau dans le désert. Au menu: des nouilles! Ça nous change... Le nord de la Chine est décidément vraiment le pays des nouilles, heureusement, les recettes en sont très variées! Sur la place, une célébration pour les 90 ans du parti. Plusieurs groupes, adultes comme enfants, dansent. Pas de discours politiques, juste une affiche, et des familles qui sont venues regarder danser leurs petites filles. Très bon enfant. Retour à l'auberge et bonne nuit de sommeil: demain, on s'attaque au désert, qu'il le veuille ou non.

Dunhuang est une ville très sympa, décontractée. Au fait, savez-vous qu'en chinois, désert se dit "sha mo"?

Entrée des grottes de Mogao

L'air est brouillé par le sable

Détail d'une fresque: autour d'une déité à quatre yeux, on peut voir flotter les asmaras

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