... après deux ans
L'avion de Tianjin a fait une escale à Taiyuan, dans le Shanxi. Par ce jour clair et venteux (on a été bien secoué, merci, j'apprécie toujours autant les voyages en avion...) le Loess s'est déroulé sous nos yeux comme un grand drapé de terre. Des canyons, des villages de terre perchés sur les monts ou enfoncés dans les gorges rouges. Très peu de verdure. Après deux mois de sécheresse, c'est peu étonnant. Le paysage reste dramatique et il n'est pas difficile d'imaginer que l'on survole ici une terre misérable, peu accueillante. On comprend aussi pourquoi la région fournit la plus grande partie du charbon de Chine. Hostile et fascinant. Survoler le Loess, c'est comprendre enfin de quoi on parle quand on le mentionne.
L'arrivée à Chongqing est un choc... de verdure. Après les terres poussiéreuses et assoifées du Loess, la riche explosion d'émeraude de Chongqing fait un bien fou. Je ne me souvenais pas que Chongqing fut aussi verte! L'aéroport est planté dans les rizières et le villages que l'on se promet d'explorer plus tard (même si on ne sait pas trop comment les rejoindre ensuite). Sur la piste d'atterrissage, l'avion se dirige vers le terminal. Un poulet court à côté. Bienvenue à Chongqing! La plus grande métropole paysanne du monde!
Après deux ans, je suis curieuse de voir combien la ville a changé. Après tout, elle connaît le développement le plus rapide au monde. Et bien, Chongqing reste Chongqing. Un peu plus propre? Quelques nouveaux gratte-ciels? Oui, certes, quoi que... La où le développement a fait perdre une bonne partie de son âme à Xi'an, il n'a pas touché celle de Chongqing. Ici, les gens sont près à voir pousser des immeubles, des métros, des routes et de grands restaurants, ils n'arrêteront pas, cependant, d'aller se manger des sha kou dans la rue en pleine nuit, de vendre des légumes sur les trottoirs, de parler fort en gesticulant, de porter leurs enfants dans des paniers d'osier accrochés à leurs dos. Il faudrait plus que le développement pour changer les gens du Sichuan, et c'est tant mieux.
Bientôt, le métro va ouvrir. On pourra même le prendre à l'aéroport, au grand dame des chauffeurs de taxi qui le maudissent déjà. Je ne suis pas sûre que ça va désengorger Chongqing. Après tout, un million de paysans viennent s'y installer chaque année, d'où cette âme profondémment campagnarde, qui rend Chongqing si attreyante, car fascinante.
Ilôt de vieux Chongqing |
Shapingba |
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