Bainvegni en Engiadina
Comme chaque année, je rentre en Suisse les jambes fébriles du désir de m'échapper dans les montagnes, avide de nature et d'espaces sauvages. Cette année, rando de 5 jours dans le parc national, à Zernez.
Rien que le trajet de Zürich à Zernez et magnifique. Arrivées à midi, on passe tout d'abord par le centre d'accueil du parc, histoire de se renseigner. Le guide des randonnées, carte comprise, coûte 20 .-. Nous avons déjà réservé deux nuits à la cabane Cluozza et pensons en passer une ou deux autres à l'hôtel Il Fuorn, mais c'est la haute saison et celui-ci est complet. Il est bien situé et confortable, bien qu'au bord de la route. A réserver à l'avance donc. Hôtels et cabanes fournissent des piques-niques.
Pour rejoindre la cabane Cluozza il y a 3 heures et demi de marche. Pendant une heure, on entend la route. Puis on s'enfonce assez dans la nature pour ne plus l'entendre. C'est splendide. On y est enfin!
La balade est facile, elle monte pour les 3/4 puis redescends sur la rivière avant de remonter un peu de l'autre côté. La cabane est face à une parois rocheuse avec quelques forêts et pâturages où l'on peut observer les cerfs élaphes et le gypaète, avec de très bonnes jumelles.
Le lendemain, petite randonnée dans le glacier de pierre du Val Sassa. La randonnée le long de la rivière est tout simplement magnifique, la flore est si riche! Et les papillons fort amicaux (très attachants, même, certains vous poursuivent sur une bonne distance... j'ai toujours dit que j'avais bon goût) puis on grimpe dans le Val Sassa avec sa langue de pierre qui s'étire jusqu'à la rivière. C'est un paysage extrême, hostile. Le Mordor. Gare aux chutes de pierre!
De la cabane Cluozza au Il Forn, la route est très facile et le panorama
splendide. On peut observer beaucoup d'animaux, à commencer par les
marmottes. Surprises par une pluie insistante et glaciale qui tombe 2
heures plus tôt que prévu, nous marchons 5 heures sous la pluie. Peu à
peu le terrain devient glissant. Un pantalon imperméable pour compléter
l'équipement, ou une pèlerine, serait bienvenue. Mais la pluie ajoute aussi à la beauté féérique du lieu,
forêt tapissée de mousse, ruisseaux, ponts vertigineux d'où on
peut observer un tichodrome. Et un hurlement de loup, pour compléter le
tableau. Retour tête basse et mèches dégoulinantes à Zernez ou on passe la nuit chez l'habitant (première douche chaude, la cabane Cluozza n'a qu'un évier avec eau froide). On profite de goûter les spécialités de la région: des
capuns! Et un petit verre de Büdner Rötteli.
Pour la dernière journée de randonnée, on part depuis Punt la Drossa où l'on est accueillies par un casse-noix moucheté, pour rejoindre Buffalora par le mont la Schera. Selon le guide, c'est l'une des plus belles balades du parc. Ce n'est pas exagéré. On passe tout d'abord par la forêt, qu'une tempête a ravagé et qui se régénère. On est seules, longtemps. Les autres randonneurs viennent apparemment de Il Fuorn. Nous croisons une biche et son faon que nous surprenons sur le chemin. Plus loin, dans les pâturages, un renard fuit devant nous. On peut observer des marmottes peu timides derrière la cabane de l'alpage de la Schera, et un faucon crécerelle au-dessus de la crête. Le panorama, sur 360 degrés, est magnifique. En dehors du parc, du côté de Buffalora, nous croisons des mines de fer qui étaient exploitées au Moyen-Âge.
Je suis très étonnée de la facilité des randonnées. Peu de randonnées difficiles, finalement. Et beaucoup de trésors à observer! Jumelles indispensables!