... et le navire ne déviera pas de sa route
"Tout ça pour ça", a-t-on envie de dire. Proxys bloqués et Internet lent, à Pékin: dissidents de tout acabit (certains ont des plumes) tenus à l'écart, photocopies interdites, fenêtres de taxis bloquées et contrôle des personnes renforcé: le parti s'est assuré de sa sacro-sainte "harmonie" politique pendant la période "hautement symbolique" d'un passage de relais officiel qui ne laisse aucune surprise, tout le monde étant au courant depuis bien longtemps de qui serait le prochain président de la Chine. On se demande du coup à quoi tout ce cirque a servi.
Du côté des collègues, étudiants, voisins chinois, désintérêt complet. Lorsque je demande combien de temps va durer le congrès, personne ne sait (c'est un français qui me réponde) et tout le monde s'en fout. Ce n'est pas comme s'ils avaient le choix. Exclus de leur système politique, les gens se désintéressent complètement de "l'élection" de leur nouveau président. Après tout, qu'est-ce que ça change. Rien. Et rien ne changera. Ce sont pourtant les mêmes qui brûlaient d'une fièvre patriotique il y a à peine un mois. Apparemment, la politique n'a rien à voir avec le patriotisme.
Le discours anti-corruption de Hu Jintao... et la volonté de Xi Jinping de s'y attaquer font sourire. "Cause toujours, tu m'intéresses", semblent penser les gens. Ce n'est pas la première fois qu'ils l'entendent, le traditionnel discours anti-corruption. Les paroles de papiers s'envolent et sont vites oubliées.
Paranoïa à Sparte
Caricature de Burki parue dans le 24Heures du 10 novembre 2012 |
Paranoïa à Sparte
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire