4 novembre 2009. Souvenirs en vrac.
Ce matin, comme tous les matins, je me suis rendue aux cours. J'ai suivi la rue, passé le pont, traversé l'université, donné mon cours et je suis revenue. Rien d'extraordinaire, en-dehors du fait que ce soir, j'allais revoir une amie que je n'avais pas vue depuis longtemps et qui était de passage à Xi'an. Le soir venu, je m'empresse donc. Je suis la rue, j'arrive au pont et... la route à disparu! Elle était pourtant encore là le matin même! Comment peut-on voler une route sans que personne ne remarque rien?
Comme le disent certains de mes étudiants, la Chine est un perpétuel chantier. Je ne vais pas les contredire sur ce points, moi qui ai vécu à Chongqing, la ville où l'on ne peut poser le regard sur aucun point de paysage sans y voir au moins une grue (si on a de la chance, généralement on en vois au moins trois), moi qui ai traversé de nombreuses villes et toujours trouvé le même paysage: un chantier de métro en construction (Chongqing, Chengdu, Xining, Xi'an...).
Je remarques d'ailleurs que je n'ai jamais vécu nul part sans que la route ou le trottoir, à un moment ou à un autre, disparaisse pour réapparaître après bien des inconvénients, tout neuf, pour disparaître à nouveau. Une façon de diminuer le chômage?
Une amie me disait récemment qu'une chinoise lui avait parlé de la construction de gratte-ciels qui se dressaient ensuite quelques années avant d'être rasés pour faire un parc ou un autre groupe de logements. Le dynamisme chinois, au premier coup d'œil, c'est un paysage qui change sans arrêt, des quartiers qui disparaissent, apparaissent, des routes qui s'envolent en quelques heures: comme un grand bac de pâte à modeler où des enfants hyperactifs jouent à construire pour détruire et reconstruire. Il y a là-dessous non seulement le sacro-saint développement (mes élèves adorent ce mot), mais aussi tout un monopoly d'investissements immobiliers assez difficile à suivre.
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