... au sud de la Thaïlande
Avec un peu de retard, voici l'article sur le dernier voyage effectué. Autant le dire à l'avance, ce ne fut pas mon favori mais en même temps il a été très riche d'un point de vue de la photographie et de la découverte aussi.
Si on me demandais quel environnement m'attire le plus, sans hésiter je répondrais la forêt - et surtout la jungle. Lors de mon dernier voyage en Thaïlande, j'avais exploré surtout le centre, de jungles en sites archéologiques et ça avait été une expérience magnifique. J'avais adoré. Les plages de sable blanc et la mer turquoise du sud ne m'avaient guère attirée, c'est beau une plage mais bon, moi après 5 minutes j'ai be soin de bouger, Et surtout, ce sont vers les plages de rêve que se dirige le flot incessant des touristes. Néanmoins, dans le sud, il y avait une jungle, la plus anciennne de Thaïlande, que je devais absolument voir: Khao Sok. En route donc pour le sud.
C'était un hiver étrange. Chaud, puis froid, même en Thaïlande. La première fois depuis les années 50 qu'il neigeait à Guangzhou! Et c'est un jour de tempête et de froid que j'ai pris l'avion pour le sud de la Thaïlande. A Phuket aussi la météo faisait des caprices et après avoir loupé l'avion pour Phuket à Bangkok, il a fallu survoler Phuket pendant plus d'une heure en faisant des ronds dans le ciel avec la correspondance suivante. Résultat, plutôt que d'arriver à l'hôtel vers 18-19h00 comme prévu, je suis arrivée après minuit. Une touriste m'a alors raconté le terrible orage qui l'avait tant effrayée. Bizarrement, dans l'avion on a été à peine secoués. J'ai choisi de ne pas rejoindre la ville de Phuket (une heure de bus depuis l'aéroport) mais de rester près de l'aéroport qui est installé dans une réserve naturelle au bout d'une plage. Balade et repos le lendemain histoire de s'acclimater et d'essayer de voir quelque chose d'intéressant dans la réserve. Il s'avère qu'il n'y a rien a voir, c'est une longue plage et le reste, plus sauvage est interdit "à cause des serpents". Mais surtout, les gardiens de la réserve n'expriment aucune volonté d'aider - ben y'a une plage, vous voulez quoi d'autre? Ok... Cela permet néanmoins de prendre quelques clichés intéressants de martins pêcheurs et autres oiseaux mais surtout, des visions incroyables de ces gens en train de se relaxer sur la plage avec de gigantesques avions qui leur arrivent dessus.
Départ donc pour Khao Sok plus au nord. Je vais enfin la voir la fameuse jungle. Et là, déception. Si les jungles au centre de la Thaïlande sont plutôt sauvages et permettent de s'immerger seul dans la nature, Khao Sok n'est vraiment accessible qu'avec des guides et surtout, c'est un parc d'attraction pour touristes en mal d'aventures sauvages: kayaking, safari à éléphant, gros doughnuts gonflables avec jeunesse en maillot de bain défilent tandis que les chemins de treks se limitent à une heure de marche avant de devoir faire demi-tour car interdits sans guide d'aller plus loin. Guide qui ne partent que vers 9 heures quand il n'y a plus grand chose à voir. Au restaurant, on me propose systématiquement la carte des activités organisées.... Va falloir que je sacrifie mon indépendance chérie et ça me fait enrager. Je fais un premier safari nocturne avec un employé du restaurant qui manque d'expérience. Le guide du groupe devant nous est beaucoup plus expérimenté et passionné. On croise encore 3 ou 4 groupes. Autoroute touristique by night. Mais on voit quelques créatures intéressantes, comme un lézard volant avec de magnifiques couleurs que guides et touristes n'arrêtent pas de tripoter. Grrrrr! Le m'inscris finalement pour la rando de 2 jours et une nuit sur le lac artificiel au milieu de la forêt, qu'il a engloutie. Peu de gens se souviennent de ce scandale écologique. Et ça vaut la peine malgré le groupe apathique avec lequel je me trouve. Une anglaise raconte en longueur le voyage autour du monde qu'elle est en train de faire à d'autres anglophones. Au moins elle est sociable. Les 3 quiquagénaires russes parlent peu et seulement entre elles. Les deux czechs font comme si les autres n'existaient pas. On verra comment ça évolue plus tard.
Le site est magnifique. Huttes de bambous flottant sur le lac, simple amis efficace. On part visiter une grotte. 2 heures de marche dans la jungle où en rencontre des groupes en maillots de bain. Je suis étonnée de voir comment les gens se protègent peu, c'est une jungle après tout. Il y a des scorpions et des serpents, problèmes moindres car ils fuient, il y a surtout des insectes qui eux sont attirés et piquent, peuvent transmettre des maladies. Mais une fois à la grande je comprends mieux: c'est un safari humide. En fait, on doit marcher et même nager dans la grotte. Magnifique mais difficile. L'une des russe a gardé sa jolie robe d'été que je trouvais incongrue dans une jungle. Je me souviendrai toujours d'elle comme la lady russe qui explore jungles et rivières souterraines en belle longue robe chic et romantique. Dans la grottes, des centaines de chauves-souris. Le soir, safari nocturne en bateau. Le ciel n'est pas seulement magnifique: Je peux dire que je n'avais jamais vu de ciel nocturne avant ce soir-là. Je reste une heure la tête perdu dans les étoiles, ignorant le torticoli. La sensation de vivre sur un grand navire qui voyage dans l'univers n'a jamais été aussi puissante. Même en Afrique. Et le réveil au chat des gibbons est une expérience inoubliable. On a pu observer une famille apprendre à leur petit à se déplacer dans les arbres.
Je n'aime pas trop l'eau. Je n'y suis pas à l'aise. Généralement, quand je saute à l'eau mon but est: 1. garder la tête hors de l'eau et 2. rejoindre le plus vite possible la terre. Du coup, j'ai tendance à m'épuiser dans l'eau. Mais il y a les coraux et surtout, il y a les roussettes! Oui, rien à voir mais pour aller sur l'île aux roussettes (Similan) il faut embarquer sur un tour: snorkelling et îles. L'idée qu'on ne va même pas rester une heure sur l'ïle aux roussettes me dérange, j'y vais pour elles mais cêst le plus facile. Au départ je n epense pas essayer le snorkelling mais je me jette finalement à l'eau. Et wow! Non d'un chien! C'est magnifique là-dessous! Une fois que j'ai constaté que 1. je respire sous l'eau, 2. j'y vois clair, 3. dessous c'est calme mais si c'est agité là-haut et 4. c'est magnifique!!!! J'en oublie mon angoisse et me balade tranquillement entre les coraux, à suivre les poissons, à m'exclamer (ça fait bizarre sous l'eau) quand je vois des poissons multicolores. Je pensais n'avoir aucune endurance, mais c'était la panique qui me faisait gaspiller mon énergie. Finalement, sous l'eau on ne dépense pas beaucoup plus d'énergie qu'en faisant un balade à pied (ceci dit j'ai fini chacune des journées snorkelling sur les rotules. Jamais aussi bien dormi, ni aussi tôt). Ca y est, je suis accro au snorkelling! Même si la grande majorité des coraux sont morts à cause du tsunami (je suis en plein dans la région qui a été le plus touchée) mais aussi à caude du réchauffement de la mer. Et cerise sur le gâteau, je es ai enfin vues mes chères roussettes! L'un de mes animaux préféré! J'ai eu 40 minutes pour les prendre en photo sous toutes les coutures,à contrejour. Sur l'île de Surin je découvre un autre animal fascinant : le cynocéphale.
J'ai finalement trouvé un havre sans touristes et sans guides dans les mangroves à Laemson. Pendant une semaine, je me suis baladée à vélo dans la jungle, dans les villages et j'ai exploré la mangrove. Un petit voyage en bateau (seul en groupe mais avec les gens de l'hôtel que je commençais à connaître, beaucoup de suisses) on nous a emmené sur des îles vierges, petits paradis terrestres presque intouchés (on était quand même là) et au retour des dauphins se sont amusé avec le bateau. Pendant cette semaine j'ai découvert les adorables gobies, que certains crabes peuvent monter aux arbres, beaucoup d'oiseaux et les magnifiques dessins que font les crabes (cracheurs de boules) et les escargots sur le sable. J'ai aussi eu un sacré coup de coeur pour Bernard l'hermite, un pote.
Au final, il y a beaucoup beaucoup de choses à voir au sud et la faune et la flore est très différente du centre de la Thaïlande mais il faut se résoudre à voyager avec les touristes et à être confronté à une mentalité qui en est issue: voyages organisés, villes transformées en St Tropez, locaux blasés et parfois à peine polis mais magnifiques expériences et de belles rencontres quand même. La région touchée par le tsunami en garde peu de traces visuellement mais en discutant un peu, on se rend compte combien les gens sont encore très touchés. Beaucoup de guides sont d'anciens pêcheurs dont le commerce a été détruit par le tsunami et qui se sont refaits avec le tourisme.
Oh et au fait, les touristes ont tendance à éviter la ville de Phuket. C'est dommage mais tant mieux! C'est une magnifique petite ville avec une encore plus magnifique vieille ville. Et on y a enfin l'impression d'être en Thaïlande!