jeudi 1 janvier 2015

Le conte de la princesse Kaguya


Dernier film à long métrage des studio Ghibli, le conte de la princesse Kaguya avait été projeté hors compétition à Cannes. Les extraits prometteurs montraient un film au dessin orignial, à la magnifique esthétique japonaise.


Le film reprend un conte traditionnel japonais. Un coupeur de bambous trouve un beau jour un bébé dans une pousse de bambou. Lui et sa femme, couple sans enfants, tombent tout de suite amoureux de ce nourisson un peu spécial qui non seulement est né dans un bambou mais grandit à une vitesse hallucinante. Surnommée "Pousse de bambous" par les gosses du village, la petite mène une enfance (qui de toute évidence dure une année) heureuse dans la nature avec les enfants du village. Mais son père se met en tête qu'elle est une princesse - n'at-t-il pas en effet trouvé un véritable trésor et des habits somptueux dans d'autres bambous? Il lui fait construire un palais à la capitale où il l'emmène. La princesse doit alors apprendre à être princesse, à suivre l'étiquette et c'est avec la nostalgie de ses merveilleux souvenirs d'autrefois qu'elle se plie à la volonté de son père... jusqu'à ce que les premiers prétendants se présentent... Avec Kaguya, on entre dans les pratiques de la noblesse japonaise de l'époque, exotique.

La princesse Kaguya est un magnifique conte sur l'opposition de l'être que l'on est en soi face aux attentes de la société, sur la liberté et son prix, sur le bonheur introuvable. Ce n'est pas un conte qui finit bien - les enfants libres du village sont miséreux et leur vie n'est pas aussi bucolique qu'elle paraît à la princesse à partir de ses souvenirs. Ce n'est pas non plus une histoire de résistance rebelle genre héroïne caractérielle - c'est une résistance subtile, pleine de respect pour le père qui adore mais opresse. Comme la plupart d'entre nous, Kaguya ne choisit pas sa vie. Une grande partie du film joue sur cette voie sans issue où se retrouve la princesse. Le tout servit par un choix graphique particulier - le dessin au crayon.

Je n'ai malheureusement pas aimé la fin. Il est évident que le l'histoire se retrouve dans une impasse et que l'histoire est difficile à terminer sans être trop dramatique, mais sans happy end kitsch non plus. Du coup, c'est kitsch quand même mais en plus, cela laisse un sentiment désagréable d'impuissance.

Un joli film à voir.

Bonne Année 2015!




Pas vraiment de liste de souhaits pour l'année 2015... les choses viennent d'elle-même. 2014 fut surprenante en la matière. En février, je suis allée au Népal et, étant dans un pays où le végétarisme est facile - car beaucoup pratiqué et la cuisine végétarienne est délicieuse, j'ai décidé de passer le voyage en mode végétarien. De retour en Chine, je me suis demandée s'il était possible de continuer, après tout je venais de passer un mois sans consommer de viande - à la différence près qu'il me fallait maintenant cuisiner moi-même ou me faire comprendre.

Ca a été beaucoup plus facile que je ne le pensais! En fait, l'hiver est la période où je mangeais le plus de viande - le végétarisme estical est très facile - et j'adore la viande. A un point difficile à imaginer. Je suis donc stupéfaite de voir avec quelle facilité la transition s'est faite. J'admets avoir eu de grosses envies, et je ne ppeux pas dire que je n'ai pas une seule fois touché à la viande - mais la consommation de viande était à chaque fois accidentelle: soupe de nouilles au légumes avec bouillon de viande - sans que je le sache, repas professionnels où je me vois obligée de piquer des légumes dans les plats de viande vu que le seul truc sans viande c'est le bol de riz (qui ne vient pas) - ok, j'ai complètement abdiqué les repas professionnels, maintenant j'ai une bonne raison de ne pas y aller - le voyage au Japon qui fut incryablement difficile de ce point de vue. Ce ne fut donc pas une année 100% sans viande mais une année végétarienne avec quelques accidents. Et un grand changement pour moi après 40 ans très carnivores.

L'autre grand changement, en préparation, très progressif, est récent et continuera sur 2015: beaucoup plus difficile, j'entreprends d'éliminer non seulement le plastique, mais les produits chimiques de mon mode de vie. Plus facile quand on vit dans un milieu rural, j'ai pu admirer la difficulté de la chose en ville, surtout ici où la conscience écologiste ne fait que germer dans quelques esprits - de loin pas la majorité - et que pour le moment les habitudes de gaspillages (on est enfin riche, on peut gaspiller au maximum!) très récentes vont être difficile à déraciner. D'où la lutte entreprise par le gouvernement contre le gaspillage.

Concrètement, cela veut dire surveiller les vendeurs pour qu'ils ne vous emballet pas vos croissants (oui, il y a des croissants :-) dans 2 sachets plastiques - chaque croissant dans son propre sachet bien sûr avant de les mettre dans deux sachets en papier séparés pour ensuite les fourrer dans un sac en plastique avec une paire de gants en plastique parce qu'en Chine, il ne faut surout pas toucher la nourriture avec les mains. Cela veut aussi dire renoncer à tous les produits en bouteille plastique: shampoing, produits de ménage....

Impossible car: il y a les plastiques qui sont donnés par autrui - cadeaux, emballages des envois postaux..., les serviettes hygiéniques (si, si) posent un problème à part  - les bouteilles d'eau potable sont irremplacables mais se recyclent. bref, je ne vise pas le 0% plastique mais une forte réduction quand même.

Parallèlement je commence à faire mes produits moi-même: shampoing fait maison - pour le moment du miel et du vinaigre, du lait d'avoine aussi - il est hors de question que je me mette du bicarbonate sur la tête mais il sert à faire le ménage et la lessive - le vinaigre sert aussi d'adoucissant pour la lessive.

Je trouve intéressant de tout faire soi-même et de redécouvrir les méthodes utilisées pendant des siècles avant que l'on nous fasse croire que la seule façon d'être propre c'était d'utiliser des décapants chimiques vendus en bouteille - afin que l'on consomme consomme consomme. Cela mène aussi à la réflexion de combien les femmes ont été manipulées afin de les faire consommer au maximum. Ce retour en arrière est revitalisant, l'impression de s'extraire peu à peu - un tout petit peu - d'un système à pensée unique qui vise  faire consommer au maximum pour maximiser la croissance. C'est aussi beau de voir que les gens sont de plus en plus nombreux à vouloir en sortir, à changer leur mode de vie... le système fuit... on va vers autre chose et c'est bien.

Voilà. Un billet qui est plus en lien avec la Chine qu'il ne paraît. Bonne année 2015.
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