dimanche 31 juillet 2011

Datong et ses trésors bouddhistes

   
L'émerveillement, à quatre heures de Pékin

Difficile de contenir l'émotion qui me submerge lorsque je pénètre dans la grotte 5 où m'attends un Bouddha de 17 m. Le choc vient du fait que je ne m'y attendais pas. Tant de splendeur gigantesque! Parmi tant de trésors! Des grottes datant de deux à trois siècles avant J.C, certaines restaurées, des couleurs vives, des statues intactes et l'incroyable mystère du Bouddhisme, la beauté sereine de ces visages aux yeux incroyablement vivants!

Datong, dans le Shanxi, est à quatre heure de Pékin en bus, en passant par Badaling ce qui permet d'admirer de belles portions de la grande muraille en chemin. "Petite" ville chinoise (ce qui relativise bien sûr le mot petit), sa banlieue est rutilante et neuve, et tout autour pousse de nouveaux blocs de gratte-ciels. Au centre, la ville se prépare à accueillir les hordes de touristes: rues piétonnes, remparts restaurés et parcs flambant neufs.

Le CITS propose des tours, nous choisissons de voyager par nous-même, avec les transports publics. Au final, on paiera un peu moins cher et on reviendra plus tôt, car des français ayant choisis le CITS se sont vus embarqués dans un détour jusqu'à Muta (la pagode de bois). Si les grottes Yungang sont très faciles à rejoindre en transports publics, et ce n'est vraiment pas loin, le temple suspendu est beaucoup plus difficile à atteindre. Il faut tout d'abord trouver le bon bus qui va à la bonne station de bus, indiquée dans le guide LP mais difficile à trouver du fait qu'elle est cachée dans un coin assez inattendu. Il faut ensuite calculer le temps. S'il n'y a plus de bus pour revenir, il faut prendre un taxi et négocier ferme. Difficile d'obtenir des prix correcte avec une tête d'occidentale. Difficile d'obtenir de la sincérité aussi, les "rabatteurs" sont tout à fait prêts à jurer qu'il n'y a plus de bus quand il y en a encore. Bref, il faut maîtriser un minimum le chinois pour faire le déplacement par soi-même.

Un trajet typique pour partir à la découverte des trésors du Shanxi et d'arriver à Datong le matin, de visiter les grottes puis le monastère et ensuite de continuer vers la pagode de bois puis les Wutaishan. Mais attention, le monastère suspendu est dans l'ombre l'après-midi!

De notre côté, nous logeons à Datong, profitions de visiter son mus au neuf dragons peu visité, dégustons les lamian (nouilles longues) d'un très chouette resto musulman puis continuons vers Hohhot... et les steppes mongoles...



samedi 30 juillet 2011

Retour sur Blogger...

   
... après 3 mois d'absence

Lac Kokonor - Heimahe
Trois mois déjà que la souris ne me conduit plus sur ce blog. Il faut le savoir, ce blog sur la Chine, écrit depuis la Chine, n'y est accessible que grâce à un proxy. Freesurf marchait bien jusque là. A télécharger avant d'aller en Chine, il n'est pas bloquable du fait qu'il se renouvelle régulièrement. Mais il a ses limites. Mon université, plus politisée et plus autoritaire que les universités fréquentées précédemment (elle a aussi un aspect très militaire) a décidé de renforcer son propre proxy et firewall. Du fait que l'on ne pouvait aller sur Internet qu'à travers son proxy, Internet a été beaucoup plus limité durant cette année et j'ai même dû renoncer à mon Mac Ibook sur lequel le programme du proxy universitaire ne tournait pas. Résultat, un Internet incroyablement lent, sur un ordinateur encore plus lent (20 min pour ouvrir un programme, 5 minutes pour réduire une fenêtre, s'en est trop pour quelqu'un qui aime la simultanéité et déteste attendre).

Bref, au final, je me suis beaucoup moins connectée, cela devenait trop astreignant et lorsque le proxy universitaire a été renforcé peu apèrs le dernier billet publié ici, je n'ai plus pu me connecter.

De retour en Suisse pour une vingtaine de jours, je vais donc rattraper un peu et l'année prochaine, ayant changé d'employeur et de politique de contrôle d'internet, je serai à nouveau régulièrement sur ce blog. J'entame cette année scolaire ma dernière année en Chine, ayant grand besoin de voir autre chose. Je n'ai donc plus qu'une année pour parcourir les régions que je tiens encore à explorer: le Xinjiang, la route entre le Sichuan et le Yunnan, les profondeurs du Qinghai, l'ouest du Yunnan, possiblement le Tibet. C'est sûr, je n'y arriverai pas. Difficile de voir toute la Chine en 5 ans. Mais je reviendrai...

Cet été, la route nous (j'étais accompagnée) a emmené sur les reliques bouddhistes de la route de la soie, à travers le Gansu, avec une petite excursion en Mongolie intérieure. Nous sommes parties de Pékin pour rejoindre Datong (splendide) puis Hohhot vu que c'est juste à côté avec une expérience extraordinaire dans la steppe et certainement le plus beau lever de soleil que j'aie vu à ce jour... dommage que j'aie oublié la batterie de mon Nikon à Hohhot. J'emprunterai donc les photos de mon amie. De Hohhot, nous avons rejoint Yinchuan (arrivée à 3h du mat - bol de nouilles) puis Zhongwei (étape repos-désert) avant d'aller explorerr les beautés alpines de Zhangye puis de rejoindre Dunhuang... et une tempête de sable. Retour sur Xining avec escale lever de soleil sur le lac Kokonor à Heimahe. Tout cela fera l'objet des prochains billets sur ce blog.

Important: pour les voyageurs qui veulent rejoindre Yushu das le Qinghai - détruite par un tremblement de terre l'année passée, Yushu a besoin d'aide. En discutant avec une femme originaire de Yushu, qui travaille à l'agence Tibetan Connections, juste au dessus du Lete Youthhostel, j'ai appris qu'il est possible de loger à Yushu, même si tout est encore en très mauvais état, et que le meilleur moyen d'aider les gens de Yushu et d'aller leur mettre les dons en personne dans les mains.

Retour à Chongqing...

 
... après deux ans


L'avion de Tianjin a fait une escale à Taiyuan, dans le Shanxi. Par ce jour clair et venteux (on a été bien secoué, merci, j'apprécie toujours autant les voyages en avion...) le Loess s'est déroulé sous nos yeux comme un grand drapé de terre. Des canyons, des villages de terre perchés sur les monts ou enfoncés dans les gorges rouges. Très peu de verdure. Après deux mois de sécheresse, c'est peu étonnant. Le paysage reste dramatique et il n'est pas difficile d'imaginer que l'on survole ici une terre misérable, peu accueillante. On comprend aussi pourquoi la région fournit la plus grande partie du charbon de Chine. Hostile et fascinant. Survoler le Loess, c'est comprendre enfin de quoi on parle quand on le mentionne.

L'arrivée à Chongqing est un choc... de verdure. Après les terres poussiéreuses et assoifées du Loess, la riche explosion d'émeraude de Chongqing fait un bien fou. Je ne me souvenais pas que Chongqing fut aussi verte! L'aéroport est planté dans les rizières et le villages que l'on se promet d'explorer plus tard (même si on ne sait pas trop comment les rejoindre ensuite). Sur la piste d'atterrissage, l'avion se dirige vers le terminal. Un poulet court à côté. Bienvenue à Chongqing! La plus grande métropole paysanne du monde!

Après deux ans, je suis curieuse de voir combien la ville a changé. Après tout, elle connaît le développement le plus rapide au monde. Et bien, Chongqing reste Chongqing. Un peu plus propre? Quelques nouveaux gratte-ciels? Oui, certes, quoi que... La où le développement a fait perdre une bonne partie de son âme à Xi'an, il n'a pas touché celle de Chongqing. Ici, les gens sont près à voir pousser des immeubles, des métros, des routes et de grands restaurants, ils n'arrêteront pas, cependant, d'aller se manger des sha kou dans la rue en pleine nuit, de vendre des légumes sur les trottoirs, de parler fort en gesticulant, de porter leurs enfants dans des paniers d'osier accrochés à leurs dos. Il faudrait plus que le développement pour changer les gens du Sichuan, et c'est tant mieux.

Bientôt, le métro va ouvrir. On pourra même le prendre à l'aéroport, au grand dame des chauffeurs de taxi qui le maudissent déjà. Je ne suis pas sûre que ça va désengorger Chongqing. Après tout, un million de paysans viennent s'y installer chaque année, d'où cette âme profondémment campagnarde, qui rend Chongqing si attreyante, car fascinante.

Ilôt de vieux Chongqing
Shapingba
Gele Shan à Shapingba

Article précédent sur Chongqing
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